« Tout était dévasté, consumé, calciné. C’est de cet enfer qu’allait renaître le Paradis. »Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l’immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames. Source Albin Michel
Ce livre je l'ai eu grâce à l'opération :
Les Matchs de la rentrée littéraire 2018 de Rakuten ou #mrl18
C'est Leiloona grâce à son blog Bricabook qui m'a mis la puce à l'oreille pour le lancement de cette opération que j'affectionne et à laquelle je participe depuis quelques années !
Rétrospective des Matchs de la rentrée littéraire :
Rétrospective des Matchs de la rentrée littéraire :
Toujours une joie immense d'y participer :
2013 La lettre à Helga de BERGSVEINN Birgisson
Merci aux différentes Blogueuses de nous faire découvrir des pépites ICI et merci à Rakuten (anciennement Price Minister ) de m'avoir permis de recevoir ce livre ♥ (et un autre également !)
Mon avis en tableaux, en liens et en mots :
Ce livre nous plonge dans la Venise du 16ème siècle.
Cette ville, je ne l'ai jamais visitée, alors c'est avec plaisir que je me suis laissée guider par Clélia Renucci.
Tout débute par un terrible incendie qui détruit le Palais des Doges et de ses nombreuses peintures.
Ce lieu est le lieu du pouvoir des Doges, les dirigeants de la République de Venise.
Ainsi le Doge de l'époque, Sébastiano Venier va vouloir redécorer la salle du Grand Conseil.
Un grand concours va être lancer pour mettre en rivalité les plus grands peintres de l'époque.
Ce concours sera aussi l'occasion, pour les membres du pouvoir d'appuyer telle ou telle vision de la vie et de la mort.
Venise est en concurrence directe avec Rome, la religion chrétienne tient à cette époque et en ces lieux une place très importante.
Les relations entre le pouvoir, la chrétienté (et le pape) et les artistes seront au cœur de nombreuses discussions concernant la création de ce Paradis.
Les artistes personnages de ce roman sont tous des personnages ayant existé, je vous les présente :
Mon avis en tableaux, en liens et en mots :
Ce livre nous plonge dans la Venise du 16ème siècle.
Cette ville, je ne l'ai jamais visitée, alors c'est avec plaisir que je me suis laissée guider par Clélia Renucci.
Tout débute par un terrible incendie qui détruit le Palais des Doges et de ses nombreuses peintures.
Ce lieu est le lieu du pouvoir des Doges, les dirigeants de la République de Venise.
Huile sur toile, 265 × 184 cm, collection Crespi, Milan. Le palais des Doges
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Ainsi le Doge de l'époque, Sébastiano Venier va vouloir redécorer la salle du Grand Conseil.
Un grand concours va être lancer pour mettre en rivalité les plus grands peintres de l'époque.
Ce concours sera aussi l'occasion, pour les membres du pouvoir d'appuyer telle ou telle vision de la vie et de la mort.
Venise est en concurrence directe avec Rome, la religion chrétienne tient à cette époque et en ces lieux une place très importante.
Les relations entre le pouvoir, la chrétienté (et le pape) et les artistes seront au cœur de nombreuses discussions concernant la création de ce Paradis.
Les artistes personnages de ce roman sont tous des personnages ayant existé, je vous les présente :
Paolo Véronèse
autoportrait |
Portrait of Francesco Bassano 1549-92" Dominico Tintoretto oil on Canvas, location: The Hermitage - St. Petersburg. |
et ses trois enfants (il en a eu 8 mais 3 ont travaillé en tant que peintre) :
Marrieta, Domenico et Marco
Autoritratto con madrigale di Marietta Robusti detta La Tintoretto,
1575 circa, dalle Gallerie degli Uffizi, Firenze
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En matière de peinture la mise en concurrence de tous ces artistes va attiser les jalousies et les coups bas.
Véronèse et un des personnages central de ce roman : Ambitieux, séducteur, talentueux et roublard !
" Ce genre de raisonnement digne de Machiavel plaisait à Véronèse qui, en plus d'avoir une âme d'artiste, possédait celle du plus roué des courtisans "
Il va d'ailleurs s'emparer de façon fort "culottée" des idées du Tintoret pour gagner ce concours !
Ce livre est une très belle chronique de cette époque et nous rends à la perfection l'atmosphère qui devait régner à cette époque.
Cette course à la gloire, cette course au pouvoir. En ces temps là, les moyens de marquer son temps et son pouvoir s'inscrivaient dans la pierre, les peintures et les actes de guerre et les négociations de paix.
C'est Véronèse et Bassano qui vont gagner le concours et devoir réaliser ce " Paradis ".
" Foscari, l'ordonnateur du concours, était persuadé qu'écouter un artiste parler de son œuvre gâchait la vision qu'on en avait. Une toile ne s'explique pas, elle se reçoit, se ressent, s'interprète, et le peintre n'est pas nécessairement partie prenante de ce processus. "
Hélas cette association imposée de ce jeune peintre avec ce peintre renommé et au caractère bien trempé ne sera pas une réussite...
" S'il faut bien admettre que nous peignons à la commande, peignons aussi un peu pour nous. Quel Paradis veux-tu ?, Fransesco? Celui du moine Bardi ou le tien ? Le nôtre ? C'est à dire de celui de tous les Vénitiens ? Bassano ne savait que répondre. S'il ne voulait pas subordonner son talent à des injonctions extérieures, il n'était pas sûr de pouvoir s'y soustraire. Il n'avait pas , comme son aîné, trente années de carrière et de vivats derrière lui. En dix ans de travail acharné à Venise il avait obtenu des commandes et peints pour le Palais comme de nombreuses églises, mais il était toujours dépendant de l'atelier de son père et, quoiqu'en pense Véronèse, du bon plaisir des grands." p103 échange entre Bassano et Véronèse
Véronèse reste le personnage central de ce livre. il a un talent immense et surtout l'art de mener "en gondole" tout le monde qui gravite autour de lui.
Hélas, comme pour tous, Véronèse va s'éteindre en avril 1588, épuisé en fêtes et amusements (Carnaval, théâtres, Commedia dell'arte, bals, chasses aux taureaux et autres réceptions).
Ses funérailles furent "somptueuses et mondaines à l'image de sa vie".
" Les femmes rivalisèrent d'élégance pour envoyer un salut à leur grand zélateur. Elles s'étaient données le mot et s'échappaient de leurs gondoles tendues de noir dans des tenues plus colorées les unes que les autres. Chacune avait choisi de porter les robes dans laquelle le peintre l'avait immortalisée dans ses tableaux, formant ainsi une mosaïque de ses œuvres. "
Giustiniana Barbaro
Portrait in fresco of Giustiniana Giustiniani from Villa Barbaro, Maser, 1561, Veronese |
" La courtisane qui avait posé pour le sulfureux "Suzanne et les Vieillards" suscita le scandale en arrivant dans un simple drap écarlate, noué élégamment de façon à s'en faire une toge."
Suzanne et les vieillards
"... Tullia s'avança dans la tenue qui avait fait sa gloire dans L'Enlèvement d'Europe, ..."
Site Agora
Suite à ce décès le Tintoret et son fils Domenico vont reprendre la réalisation du tableau du Paradis. Juste retour des choses...
Le roman nous offre alors une belle histoire de l'art en se faisant très technique. Clélia Rennuci nous apprend beaucoup sur la réalisation de cette fresque, la plus grande au Monde !
De la réalisation du support en bois à l'encollage de la toile et de la confection de la colle. Du travail de séchage au transport de l'atelier à la salle d'exposition. De la réalisation des échafaudages !
" La colle seule différait, amalgamée non plus avec du fromage mais à l'aide de peau de lapin, de poisson ou de porc. L'atelier resta toujours aussi actif, l'odeur seul changea. " page 178
" Devant l'air dubitatif du menuisier, Tintoret s'emporta : Cessez de penser à l'impossible et croyez au réalisable ! Peut-être mes plans ne valent-ils pas les vôtres, mais vous vous devez de trouver une solution. Je m'apprête à peindre la plus grande toile du Monde Pour sa Sérénissime. " page 173
Quant on voit un tableau j'ai tendance à oublier tout ce travail... Preuve que l'artiste sait nous emmener ailleurs grâce à son talent !
Dans ce livre on comprend très bien que tous les tableaux sont les œuvres de toute une équipe. Les Garzonis s'occupaient de tout le travail de préparation des immenses peintures.
Le temps de réalisation était lui aussi très important !
Clélia Renucci a très bien su nous rendre compte de tout ça en mettant une once de romanesque et de fiction dans cette histoire.
Avec le Tintoret et son fils Domenico elle nous fait nous immiscer dans les familles des peintres de l'époque où les talents ne se transmettaient pas toujours. Mais où le sens familial était très important.
C'est d'ailleurs Domenico, le fils du Tintoret qui va reprendre le pinceau sous l’œil critique mais finalement bienveillant de celui-ci.
" Qu'as-tu fais mon fils ? Au milieu d'une foule si confuse, qu'est-il advenu de la belle ordonnance de la Divine Comédie ? Je ne dis pas que c'est mal peint ... Ta main a du génie. "
Jacopo Tintoret affecté par le tribunal de l'inquisition envoyé par Rome et par la perte de sa fille va alors se laisser mourir.
" Les deux hommes échangèrent peu sur leurs émotions respectives : l'un venait de prendre conscience par son autoportrait de son retrait du monde et de sa capacité à regarder la mort en face, tandis que l'autre, par ce portrait inséré dans cette toile si symbolique, s'élevait enfin à la stature du peintre."
Autoportrait Tintoret 1588 |
Ce livre m'a beaucoup plu, dans ce qu'il m'a livré de l'histoire de l'art. Les portraits des artistes sont très réalistes et l'auteur a su magnifiquement nous faire suivre cette épopée. Celle d'une œuvre grandiose qui occupera bien des vies et continue à nous émerveiller !
Le peintre au centre de toute l'attention reste Véronèse, un personnage reflétant magnifiquement cette époque, un magnifique artiste !
D'ailleurs la double couverture du livre est un détail du très beau tableau de Véronèse :
Junon déversant des dons sur Venise, détail, 1554-1556,
Véronèse (Venise, Palais des Doges, Salle de l’Audienza)
et il est le célèbre peintre des Noces de Cana (œuvre que j'ai pu admirer au Louvre)
Source Musée du LOUVRE |
Après cette plongée dans le monde artistique du 16ème siècle à Venise me reste à découvrir l’œuvre grandiose du Paradis comme quand à l'époque cette fresque fut découverte par les Vénitiens et leurs prestigieux invités.« Je peins mes œuvres, disait-il, sans prendre ces choses en considération et je me donne la licence que se permettent les poètes et les fous. » citation de Véronèse
" Arrivés sur l'estrade, ils tirèrent d'un coup sec le velours qui glissa jusqu'au sol en même temps que les doutes de Domenico. Comme tous il fut ébloui. "
N'hésitez pas, entrez au Paradis !
Et venez découvrir ce monde fascinant
de l'art à Venise au 16ème siècle.
N'hésitez pas à cliquer sur les liens
vous permettant de découvrir un peu plus
les peintres et les tableaux !
Merci à Rakunen qui, avec Ces Matchs littéraires,
m'offre toujours de belles lectures.
Merci à Albin Michel et à l'auteure Clélia Renucci.
Magnifiques illustrations!
RépondreSupprimeret je te conseille si tu en as l'occasion de voir venise (mais pas mourir ^_^)
Coucou Keisha,
Supprimeroui en lisant ce livre et en faisant ce billet j'ai visité un joli musée virtuel :-)
Oui voir Venise sans entrer au Paradis :O)
Bisous bonnes vacances et bon dimanche
J'ai adoré ce roman et ta présentation est très originale !
RépondreSupprimerBonjour Hélène,
Supprimeroui un bon roman sur des artistes si talentueux ♥
Merci pour ton gentil commentaire.
Bisous
Sympa ce billet ! Pour autant je persiste à croire que ce n'est pas un roman pour moi^^
RépondreSupprimerCoucou Jérôme,
Supprimermerci et pour le livre pourquoi pas ...
Cette année tu n'étais pas le parrain de cette opération, dommage
Bonnes vacances
Très original ! C'est un des livres de la rentrée qui me tente !
RépondreSupprimerBonjour Cristie,
Supprimermerci pour le compliment ;-) et ce livre est très intéressant et nous donne une belle histoire de l'art.
Bisous
Impressionnant travail de recherches, suis bluffée ! :D
RépondreSupprimerMerci Leiloona charmante marraine de ces opérations Matchs littéraires de la rentrée 2018.
SupprimerJ'ai pris beaucoup de plaisir à me documenter sur ces peintres.
Bisous
Je ne sais pas si mon commentaire est passé ...
RépondreSupprimerMerci pour ce travail de recherches, le livre prend une autre dimension ! :
Si si je modère les commentaires et je ne suis pas en avance ;-)
SupprimerOui ce livre m'a permis d'aller chercher d'autres informations et j'aime ça.
Bisous et bon WE
De magnifiques illustrations dans ton billet.
RépondreSupprimerBonsoir Alex,
Supprimerj'ai aimé faire ces recherches pour découvrir les tableaux cités dans le livre.
Bises