Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose
pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque
temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de
silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.
Mon avis :
Une lecture qui m'a un peu déçue... Je n'ai pas trop accroché, ou du moins j'ai décroché devant un style répétitif de part la situation de cette retraite.
J'ai tout de même suivi de bout en bout cette expérience de la solitude. Même si j'ai ramé quand même (et pas sur le lac Baïkal !)
L'auteur m'a semblé un peu prétentieux... Mais ce n'est qu'un sentiment faussé peut être.
Il me reste quelques bribes d'impressions générales, mais j'ai comme eu le manque de réelles images et de ressenti pour moi même. Le livre adapté me correspondrait sans doute mieux, hélas je ne vais plus au cinéma.... Je me procurerais le DVD à l'occasion.
Quant à d'autres livres de Sylvain Tesson je tenterais sans doute "Bérézina" et "Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages" par exemple.
L'auteur avoue lui même son amour des aphorismes.
" D'où vient mon amour des aphorismes, des saillies et des formules ? Et d'où vient ma préférence des particularismes aux ensembles, des individus aux groupes ? De mon nom ? Tesson, le fragment de quelque chose qui fut. Il conserve dans sa forme le souvenir de la bouteille. le Tesson serait un être nostalgique de l'unité perdue, cherchant à renouer le Tout. Ce que je fais ici, en me saoulant dans les bois. "
Il met aussi en valeur la lecture
" L'ascétisme révolutionnaire se pratique en milieu urbain. la société de consommation offre le choix de s'y conformer. Il suffit d'un peu de discipline. Dans l'abondance, libre aux uns de vivre poussah (https://fr.wiktionary.org/wiki/poussah ) mais libre aux autres de jouer les moines amaigris dans le murmure des livres. Ceux-ci recourent alors aux forêts intérieures sans quitter leur appartement. "
Et l'écriture de ce livre à la base un carnet de pensées, un journal intime
" 8 avril
Tempête.
Tout ce qui reste de ma vie ce sont les notes. J'écris un journal intime pour lutter contre l'oubli, offrir un supplétif à la mémoire. Si l'on tient pas le greffe de ses faits et gestes, à quoi bon vivre : les heures coulent, chaque jour s'efface et le néant triomphe . Le journal intime, opération commando menée contre l'absurde.
J'archive les heures qui passent. tenir un journal féconde l'existence. le rendez-vous quotidien devant la page blanche du journal contraint à prêter meilleure attention aux évènements de la journée - à mieux écouter, à penser plus fort, à regarder plus intensément. Il serait désobligeant de n'avoir rien inscrire sur sa page de calepin, le soir. "
Si vous souhaitez vivre cette expérience par livre interposé
bien au chaud sur votre terrasse en été et bien lisez le !
Sylvain Tesson l'a fait pour nous (et pour lui bien sur) alors à nous
de recourir à nos forêts intérieures !
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@Didi 2015 |
"Car j'appartiens aux forêts et à la solitude "
Knut Hamsun, Pan