Kautokeino, Laponie centrale, 10 janvier. Nuit polaire, froid glacial.
Demain le soleil, disparu depuis 40 jours, va renaître. Demain entre
11h14 et 11h41, Klemet va redevenir un homme, avec une ombre. Demain le
centre culturel va exposer un tambour de chaman légué par un compagnon
de Paul-Émile Victor.
Mais dans la nuit, le tambour est volé. Les soupçons iront des
fondamentalistes protestants aux indépendantistes sami. La mort d'un
éleveur de rennes n'arrange rien à l'affaire. La Laponie, si tranquille
en apparence, va se révéler terre de conflits, de colères et de
mystères. Klemet, le Lapon, et sa jeune coéquipière Nina, enquêteurs de
la police des rennes, se lancent dans une enquête déroutante. Mais à
Kautokeino, on n'aime guère les vagues. Ils sont renvoyés à leurs
patrouilles en motoneige à travers la toundra, et à la pacification des
éternelles querelles entre éleveurs de rennes.
Les mystères du 72e tambour vont les rattraper. Pourquoi en 1939 l'un
des guides sami a-t-il confié à l'expédition française ce tambour, de
quel message était-il porteur ? Que racontent les joïks traditionnels
que chante le vieil oncle de Klemet ? Que vient faire en ville ce
Français qui aime trop les très jeunes filles et qui a l'air de si bien
connaître la géologie de la région ? À qui s'adressent les prières de la
pieuse Berit ? Que cache la beauté sauvage d'AsIak, qui vit en marge du
monde moderne avec sa femme à moitié folle ?
Dans un paysage incroyable, des personnages attachants et forts nous
plongent aux limites de l'hypermodernité et de la tradition d'un peuple
luttant pour sa survie culturelle. Un thriller magnifique et prenant,
écrit par un auteur au style direct et vigoureux, qui connaît bien la
région dont il parle.
Olivier Truc est journaliste depuis 1986, il vit à Stockholm depuis 1994
où il est le correspondant du Monde et du Point. Spécialiste des pays
nordiques et baltes, il est aussi documentariste. Auteur de la
biographie L'Imposteur (Calmann-Lévy), il écrit ici son premier roman.
Mon avis :
Cette année je ne suis pas allée au quai du polar, mon amie que j'ai rencontré là bas en 2008 n'était pas disponible, alors comme c'est beaucoup moins rigolo sans elle et bien je suis restée chez moi. J'aurais pu y aller seule, mais non, et puis ma PAL comporte encore quelques livres des éditions QDP précédentes.
Ainsi j'avais celui-ci "Le dernier lapon" d'Olivier Truc que j'ai décidé de lire en compensation de ma non participation cette année.
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@Didi QDP 2013 |
Je l'avais fait "didicacé" et choisi parce qu'il avait eu la récompense du prix des lecteurs du QDP 2013 !
Le festival Quais du Polar décerne chaque année le Prix des Lecteurs à un roman francophone édité dans l’année.
Lors des précédentes éditions le prix a été remis à D.O.A. pour Les Fous d’avril (2005), à Franck Thilliez pour La Chambre des morts (2006), François Boulay pour Traces (2007), Marcus Malte pour Garden of love (2008), Caryl Férey pour Zulu (2009), Antoine Chainas pour Anaisthêsia (2010), Serge Quadruppani pour Saturne (2011) et Antonin Varenne pour Le Mur, le Kabyle et le Marin (2012) et Olivier Truc (2013) pour Le Dernier Lapon.
Les libraires partenaires de Quais du Polar ont établi la sélection des 6 titres en lice :
Rainbow Warriors, Ayerdhal (Au Diable Vauvert)
Un Long moment de silence, Paul Colize (La Manufacture de livres)
Black Cocaïne, Laurent Guillaume (Denoël)
Yeruldelgger, Ian Manook (Albin Michel) Prix des lecteurs 2014 ! Bien envie de le lire
L’Évasion, Dominique Manotti (Série noire)
Première station avant l’abattoir, Romain Slocombe (Seuil)
Ce livre m'a plongé au coeur de la Laponie centrale sans en subir de désagrément ... Le froid et la nuit, très peu pour moi, même si j'en conviens le spectacle des aurores boréales et le retour du soleil après la nuit polaire doivent être des spectacles plus que réjouissants !
Cette histoire allie le passé et le présent de ce pays très particulier que l'auteur a su brillamment capté et nous retranscrire.
L'auteur est français mais là on pourrait bien se dire que c'est un lapon ou un auteur du nord qui a écrit ce livre.
La police des rennes dont le rôle est avant tout de gérer les conflits entre éleveurs de rennes est mise à contribution dans un vol de tambour et de meurtre.
Ce duo homme femme est très agréable et bien trouvé. Celui-ci nous permet de voir a travers deux visions très différentes ce pays. Une vision moderne et détachée celle de Nina et une vision empreinte de tradition celle de Klemet ancien Sami.
Même si cette option d'un duo est souvent adoptée dans les polars, l'auteur ne se laisse pas à la facilité et gère assez bien les relations entre ces deux là. J'ai pour ma part une petite faiblesse pour Klemet qui est justement tout en faiblesses ...
Les personnages de ce polar sont bien campés.
Certains sont vraiment ignobles, ce Racagnal m'a tout de suite déplu au plus au point, répugnant !
Quant à Aslak l'éleveur de Rennes, il représente le peuple Sami dans toute sa culture non entachée de modernité. Le choc entre les traditions et la modernité est violent. Il est bon d'imaginer que certains peuples peuvent décider de ne pas succomber aux sirènes de l'argent... Mais la vie d'éleveurs de Rennes est bien difficile et les choix de vie s'imposent parfois dans des changements douloureux.
Je ne dresse pas les portraits de tous les personnages de ce livre (Mattis l'éleveur de rennes fabricant de tambour, Brattsen le policier raciste, Olsen le vieux paysan, Nils Ante l'oncle original et spécialiste des Joïks, Henry Mons l'explorateur, Berit la sami, Eva la scientifique, Aila la femme d'Aslak, Tor Jensen le shérif intègre...) pourtant tous on leur importance dans cette histoire, car nous avons là un polar socio-politique dans lequel la Laponie joue elle aussi un rôle primordial.
Un petit bémol : la fin de cette histoire m'a un soupçon déconcertée car je n'ai pas saisi le reproche de Klemet à Aslak... (si quelqu'un l'a lu et compris ??? Je suis curieuse de votre explication, si vous en avez une mailez moi).
Mais c'est vraiment un point négatif très mineur (rho le jeu de mot...)
tant cette histoire m'a captivée de bout en bout.
Tant cette recherche de trésor
sur carte de géologie ancienne a suscité mon intérêt.
Tant le combat entre la modernité et la tradition
est un combat sans fin pour beaucoup de peuples.
Mais est tout de même porteur de belles leçons de vie.
" Tu vois Aslak, ces montagnes, elles se respectent les unes des autres. Aucune n'essaye de monter plus haut que l'autre pour lui faire de l'ombre ou pour la cacher ou pour lui dire qu'elle est la plus belle. On peut toutes les voir d'ici. Si tu vas sur la montagne là-bas, ce sera pareil, tu verras toutes les autres montagnes autour." Jamais son grand-père n'avait autant parlé. Sa voix était calme comme toujours. Un peu triste peut-être. "les hommes devraient faire comme les montagnes. " avait dit le vieil homme. Aslak ne disait rien. Il regardait son grand père, et il regarda le paysage qui s'étendait autour de lui. Jamais les montagnes alanguies de Laponie n'avaient été aussi belles. Les vagues infinies de bruyère avec leurs tons de feu, de sang et de terre, étincelaient et crépitaient de vie sous les rayons du soleil.