Un voyage de trente-huit mille kilomètres, qui commencera par la
traversée des États-Unis en Harley Davidson. C’est cela que Franco
Antonello souhaite pour le dix-huitième anniversaire de son fils,
diagnostiqué autiste à l’âge de trois ans. Andrea est un ouragan
imprévisible. Lorsqu’il marche, c’est sur la pointe des pieds. Les
objets, il les aime rangés dans un ordre méticuleux. Quand il veut
savoir qui il a en face de lui, il l’enlace afin de sentir ce que
l’autre a dans le ventre et pour cette raison ses parents ont inscrit
sur ses T-shirts : N’aie pas peur si je t’enlace. Pourtant ce voyage se
fera, à travers les États-Unis et jusqu’en Amérique latine, mille fois
plus inattendu que prévu… Sous le regard étonné et teinté d’humour du
père, Andrea caressera les crocodiles, communiquera avec les chamans
indiens, embrassera les jeunes filles… et enseignera à son père à se
laisser aller à la vie. Il fera de cette expérience une aventure épique,
difficile et grisante, imprévisible et captivante. Comme lui, qui dit
vouloir devenir, malgré tout, un terrien. Source Liana Levi
Mon avis :
Tout d'abord je tenais à remercier Elsa pour ce sympathique prêt !
J'ai lu rapidement ce livre car je me suis laissée emporter dans ce périple pas commun.
A la base j'aime beaucoup les road movie alors là j'étais enchantée partir traverser les USA sur une Harley Davidson, je n'avais vraiment besoin de personne;-)
Sauf que loin d'être classique, les personnages réels de ce voyage ne le sont pas. Il y a le père Franco et le fils Andréa autiste.
Et là profondément le voyage est abordé différemment, de par la différence et le handicap du fils de 18 ans.
Quel beau projet un peu fou que celui-ci ! Quelle belle relation entre ce fils et ce père ! J'ai un profond respect pour tous ces parents qui gèrent avec beaucoup d'amour et de volonté leurs enfants différents.
La communication avec Andréa est difficile, mais ce voyage va apporter beaucoup de choses à Andréa et son père.
Andréa n'exprime que très peu ce qu'il peut ressentir et c'est son père qui se fait le relais de ses sensations.
Comment savoir ce qu'il ressent, a-t-il seulement conscience de sa différence ?
Les rencontres lors de ce périple apportent toutes des regards différents sur Andréa. des regards sans jugement.
Andréa est totalement dépendant de son père dans la vie comme dans ce voyage. Mais ce voyage à permis à Franco le père de vivre autrement sa relation dans un autre rapport à la vie en essayant de puiser les bons moments et la liberté du voyage.
J'ai aimé la façon tendre de nous parler de l'autisme à travers la relation filiale père-fils. Le constat reste néanmoins amer car l'avenir peut bien sur effrayer dans la mesure ou Andréa ne sera jamais indépendant. Franco en a définitivement conscience... Mais il prends la vie comme elle arrive et ce périple constitue un fabuleux album de souvenirs !
Je salue aussi l'auteur qui a retranscrit fabuleusement cette aventure dans les sentiments du père et dans les étapes de ce voyage.
Fulvio Ervas vit à Trévise et est l'auteur de plusieurs romans noirs. Il a raconté l'histoire de Franco et Andrea dans N'aie pas peur si je t'enlace.
Entretien
Comment vous êtes-vous attelés à ce travail à quatre mains ?
C’est Franco qui m’a entrepris un jour dans un café. Il avait pris
des notes en pensant rédiger quelque chose à faire lire à ses amis et il
m’a montré des photos du voyage. Et tout en parlant avec lui, j’ai
aperçu plus loin ce grand garçon sur la pointe des pieds : il semblait
vouloir dévisser les ampoules du ciel. C’est cette image qui m’a
convaincu d’accepter!
Et pratiquement, comment avez- vous travaillé ?
Pendant onze mois nous nous sommes vus tous les vendredis. Je
l’écoutais et j’écrivais. Ensuite j’ai travaillé au texte pendant un an.
Pour finir, il y a eu plusieurs lectures avec l’éditeur pour éviter
absolument tout chantage sentimental, toute mièvrerie. Et sur ce point
nous étions tous d’accord!
C’est vous qui avez choisi le titre de l’ouvrage ?
Oui, lorsque Franco m’a raconté qu’Andrea enlaçait les gens pour
savoir qui ils étaient… ce qu’ils avaient dans le ventre, en quelque
sorte ! Et qu’ils avaient été obligés d’écrire sur ses T-shirts cette
phrase énigmatique…
Comment expliquer le succès de librairie ?
Je pense que Franco parvient à transmettre dans le livre et dans les
interviews qu’il donne son amour positif pour son fils. Sur le site de
l’association Les Enfants des Fées sont arrivées huit mille lettres de
remerciement. Et pour le reste il y a eu la presse et le
bouche-à-oreille…
Et puis je ne me suis pas retenue d'aller voir les images de ce voyage de 38 000 kms pour découvrir les Andréa et Franco en vrai ! Le blog ICI ! Quel plaisir de revoir les images comme je les avais imaginées.
N'ayez pas peur qu'Andréa et Franco vous enlacent,
vous vivrez une belle expérience en leur compagnie !
Une belle et tendre lecture !!!
" Certains voyages commencent bien avant le jour du départ.
Parfois longtemps avant. "
Andréa joue à se laisser soulever sans relâche. ce n'est pas seulement une question de résistance physique ni de répétition compulsive. Il est heureux. Un bonheur immédiat et viscéral, la joie du pingouin glissant sur la banquise, de la baleine bondissant hors de la mer, de l'albatros planant dans le ciel, insouciant de la gravité. Nous restons dans l'eau la matinée entière, puis nous allons chercher de quoi manger dans les nombreuses paillotes qui bordent la grève.