lundi 29 mars 2010

Une promesse Sorj Chalandon



Nous sommes en Mayenne, une maison à l'orée d'un village. Dans cette maison, voici Etienne et Fauvette, un vieux couple qui n'a jamais cessé de s'aimer. La maison est silencieuse. Les volets fermés et la porte close. Nuit et jour pourtant, ils sont sept qui en franchissent le seuil. Sept amis, les uns après les autres, du dimanche au lundi, chacun son tour et chacun sa tâche. Il y a le Bosco, ancien marin qui tient le bar du village, il y a Madeleine qui, chaque semaine, fleurit la maison, il y a Berthevin qui allume et éteint toutes ses lumières, il y a le professeur qui dit des poèmes à voix haute, il y a Ivan, l'ancien cheminot, qui ouvre les fenêtres, il y a Léo qui traverse le village à vélo, puis Paradis enfin, qui remonte la petite horloge. Au grenier, comme une sentinelle, une lampe ancienne veille au cérémonial. 

Mon avis :

Lecture de ce livre acheté lors de la fête du livre de Saint-Etienne en octobre 2009   et dédicacé par l'auteur
"Pour vous, Didi, ces âmes qui résistent, cette fraternité... Bonne lecture" Sorj

Tout commence par un très beau poème qui aurait dû m'avertir au préalable du thème de l'histoire

Au -delà du cercueil l'âme me restera,
Et pour vous consoler le ciel me donne
La place de votre bon ange.
Conservez avec soin tout ce que j'ai chéri ;
Gardez mes verts, mes fleurs, mon oiseau favori,
Je serais là, que rien ne change !

Hippolyte Violeau

J'ai voulu croire à la vie, Etienne et Fauvette vivaient, pour moi, au début du livre ... Ils étaient vivants et l'auteur a très bien su le faire croire à son lecteur (et surtout moi ...)et d'ailleurs finalement à bien y réfléchir c'était bien l'effet recherché.

Et puis au fur et à mesure de ma lecture,  je me rends compte que cette maison ne vit encore que par la bonne volonté et grâce à cette fameuse promesse fraternelle et amicale. Il y a la mort à assumer, l'absence de ceux que l'on aime, et puis pire que la mort encore, l'oubli ...

Alors, pour garder vivantes les âmes on essaye de détourner l'absence et on fait revivre les personnes disparues en faisant comme si ils étaient là en faisant vivre leur maison.

J'ai été surprise par cette lecture je ne m'attendais pas à cette histoire et j'ai aussi été émue par cette belle promesse et j'ai pris plaisir à lire ce livre !

On a ici une bien belle réflexion sur la mort, sur la manière de faire son deuil, sur l'accompagnement de fin de vie, sur le choix de partir quand plus rien ou personne ne nous attache à la vie...

Le style de Sorj Chalandon est très épuré et très poétique, il invente même des mots, des adjectifs qu'il transforme en noms propres. Les personnages de son roman sont simples et bons.

Les poètes sont présents on a non seulement Hippolyte Violeau en début mais aussi Alfred de Musset qui termine ce beau livre

Et marchant à la mort, il meurt à chaque pas.
Il meurt dans ses amis, dans son fils, dans son père.
Il meurt dans ce qu'il pleure et dans ce qu'il espère
Et sans parler des corps qu'il faut ensevelir
Qu'est-ce donc oublier, si ce n'est pas mourir.

Bonne lecture !

Je continuerais la découverte de cet auteur avec la lecture de "Mon traître"  que j'ai également dans ma PAL.

samedi 20 mars 2010

Vingt-cinq ans à tuer Arno Maneuvrier


Juin 1984. À la sortie d'un concert dans le centre-ville de Caen, deux étudiants tombent sur le corps d'un jeune homme poignardé. Détail macabre, on lui a tranché les oreilles.

Printemps 2009. Deux hommes sont retrouvés poignardés à Caen. Détail troublant, on leur a tranché les oreilles. La similitude pourrait n'être qu'une coïncidence... Si, vingt-cinq ans après, tous les protagonistes de l'affaire de 1984 n'étaient au rendez-vous. En fouillant sa mémoire pour résoudre l'énigme, Louis Devoldaere va être confronté à une amère réalité : on n'a pas tous les jours vingt-cinq ans.

Journaliste dans un quotidien régional, Louis Devoldaere n'est pas un enquêteur ni un auxiliaire de police. C'est seulement un témoin privilégié de l'horreur banale, lorsque les faits divers se mettent travers de son chemin. Des sujets de reportages dans lesquels il trouve d'inépuisables ressources pour alimenter son inclination naturelle au pessimisme et à la misanthropie. 


Les éditions Devoldaere  


Mon avis :

Avant toutes choses je tiens à remercier le site Zone Livre

Ce site par l'organisation de concours me permet de découvrir des livres qui ne viendraient pas forcément à moi dans ma ville à Sainté par d'autres biais que celui de la toile du net !

C'est une belle initiative que de promouvoir ces livres au delà des frontières, départementales et régionales !

En effet  les Editions Devoldaere sont basées à Caen en Normandie et l'éditeur de cette maison n'est autre que l'auteur du livre "25 ans à tuer"  : Arno Maneuvrier.

J'ai aussi une très sympathique dédicace sur ce livre :

"Pour Didi des crimes au parfum de Normandie, 
Bonne lecture. Bien cordialement !" 
Arno M. mai 09  

Devoldaere enquête à Caen, ce n'est pas un enquêteur mais c'est un journaliste qui de ce fait se trouve au coeur des faits divers et là pour cette enquête il se retrouve encore plus embringué dans ce nouveau meurtre "copy cat" d'une vielle affaire de plus de 15 ans.

Les protagonistes se retrouvent après toutes ses années et ce sont 15 années qu'ils assument d'un seul coup avec leurs différents chemins de vie de ces chemins qui font que l'on ne se voit plus....
Le fait que ce roman policier se passe à Caen ne m'a pas gêné et je n'ai pas trouvé que la ville y était fortement décrite mais sans doute les Caennais  ont sans doute noté mille détails qui m'auront échappés comme les références musicales trop régionales d'ailleurs ...
Par contre "sympathy for the Devil " au cimetière pour un inhumation c'est rock and roll  !

J'ai juste un peu regretté que le dénouement soit trop rapide et que les tenants et aboutissants de l'affaire soient étalés aux habitués du café de la Belle Lucie par le journaliste Louis Devoldaeare... 
Le rôle du chien du journaliste m'a bien fait rire et j'ai trouvé que c'était un bel hommage à Pépère le vrai chien de l'auteur qui est mort avant la fin de l'écriture de ce livre.

L'auteur va remettre en scène Devoldaere à ce que j'ai pu lire ce sera en mai 2010, alors affaire à suivre, cherche Pulitzer ! (nom du chien au rôle renversant dans cette histoire) !


jeudi 18 mars 2010

"La femme en vert " Arnaldur Indridason


 


Présentation de l'éditeur
Dans un jardin sur les hauteurs de Reykjavik, un bébé mâchouille un objet étrange... Un os humain ! Enterré sur cette colline depuis un demi-siècle, le squelette mystérieux livre peu d'indices au commissaire Erlendur. L'enquête remonte jusqu'à la famille qui vivait là pendant la Seconde Guerre mondiale, mettant au jour les traces effacées par la neige, les cris étouffés sous la glace d'une Islande sombre et fantomatique...

Biographie de l'auteur
Né en Islande en 1961, journaliste et critique de cinéma, Arnaldur Indridason est l'auteur de romans noirs, dont La Cité des Jarres, également en Points.


Mon avis :

Mon premier polar Islandais est désormais lu et je l'ai apprécié en fait j'étais sure qu'il me plairait car il rassemblait tout ce que j'aime dans les polars.
 
On a ici une enquête via la découverte de ce squelette dans les fondations d'un nouvel immeuble de Reykjavik et l'enquête est rondement menée par le très taciturne Erlendur ! 
 
Mais au delà de cette enquête l'auteur ici prend prétexte à une peinture sociale  très juste des violences conjugales et en décrit parfaitement les rouages. 
 
En fait ce livre est aussi et surtout selon moi une fine analyse des processus de violence  au sein  de  la famille et de tout ce que cela génère. 
C'est saisissant et angoissant, ça vous prends aux tripes. 
 
Cette femme en vert à vraiment souffert  on éprouve une immense compassion et on voudrait l'aider .... 
 
De plus dans cette histoire on suit avec plaisir le commissaire Erlendur qui a aussi un vie familiale privée un peu chaotique et qui souffre de multiples blessures à l'âme qui remontent à son enfance et qui gère tant bien que mal sa vie de père...
Il est également accompagné de deux collègues : Sigurdur Oli un homme un peu macho et Elimborg la femme. Ces deux personnages dont Indridason dresse également de bons portraits  sont de bons personnages secondaires de ce livre.
 
J'ai d'ailleurs bien envie de les retrouver dans d'autres enquêtes pour que leurs portraits s'enrichissent  je ne sais pas d'ailleurs si Erlendur aura toujours la même équipe ?

J'aime les personnages récurrents, j'aime les accompagner, ça doit être le "syndrome séries ". 
Et en fait  je suis surtout curieuse de Erlendur !
Encore un élément en faveur de ce livre je suis fan des histoires qui  mélangent l'espace temps  et ici c'est le cas.
On remonte à la seconde guerre mondiale (un peu comme dans "Cold Case"  où une nouvelle preuve ou témoignages arrivent - ici le squelette - et tout est à nouveau examiné , d'ailleurs ici c'est le cas de le dire car ce sont des archéologues qui extirpent ce corps et c'est aussi long que l'enquête !).

A lire la blogosphère c'est un des livres qui à le plus la côte pour cet auteur islandais ! 
Mais je continuerais mon chemin avec Elendur ! Me voilà partie pour prononcer des noms à coucher dehors, heureusement que je ne lis pas à haute voix  


Bonne lecture à vous !

dimanche 14 mars 2010

Jean Ferrat et Louis Aragon

Jean Ferrat est mort aujourd'hui 13 mars 2010 et j'ai alors en tête une de ses chansons : "Que serais-je sans toi"  que j'ai chanté pour le mariage de ma soeur.

Jean Ferrat avait une passion pour la poésie et en 1965  il met en musique Louis Aragon d'une belle façon.
Pour moi c'est la chanson qui m'a fait découvrir ce magnifique poème.

et vous pouvez écouter ici tous les titres adaptés par le grand Jean Ferrat : Ferrat Chante Aragon l'intégrale



Que serais-je sans toi

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre.
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant.
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre.
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines.

Et j'ai vu désormais le monde à ta façon.
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines.
Comme au passant qui chante, on reprend sa chanson.
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens de frisson.

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne.

Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne.
Tu m'as pris par la main, dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux.
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes.

N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe.
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
Terre, terre, voici ses rades inconnues.

Louis Aragon,
Le roman inachevé


mercredi 10 mars 2010

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

Présentation de l'éditeur

Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. Jamais à court d'imagination, le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey , découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.

Biographie de l'auteur

Mary Ann Shaffer est née en 1934 en Virginie-Occidentale. C'est lors d'un séjour à Londres, en 1976, qu'elle commence à s'intéresser à Guernesey. Sur un coup de tête, elle prend l'avion pour gagner cette petite île oubliée où elle reste coincée à cause d'un épais brouillard. Elle se plonge alors dans un ouvrage sur Jersey qu'elle dévore : ainsi naît fascination pour les îles anglo-normandes. Des années plus tard, encouragée à écrire un livre par son propre cercle littéraire, Mary Ann Shaffer pense naturellement à Guernesey. Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates est son premier roman, écrit avec sa nièce, Annie Barrows, elle-même auteur de livres pour enfants. Mary Ann Shaffer est malheureusement décédée en février 2008 peu de temps après avoir su que son livre allait être publié et traduit en plusieurs langues. 
Mon avis : 

Lecture délicieuse et rapide comme l'éclair tant l"écriture et la forme de ce roman sont agréables.
C'est un beau roman c'est une belle histoire (oups j'ai la chanson en tête ) oui c'est un beau roman qui mets en scène ses personnages par le biais de lettres, un roman épistolaire donc.

Sous des dehors légers on sent toute l'atmosphère de l'après-guerre sur les personnages de ce roman et tous vivent cette période avec un héritage, des souvenirs forts et déterminants pour leurs avenirs.

Les lettres se croisent et s'entrecroisent, tissent leurs toiles de liens amicaux et/ou amoureux. Elles témoignent de ces moments lourds de la guerre et des cicatrices dures à refermer et de cette volonté de laisser une trace de leurs petites histoires dans la grande.

Ici le roman épistolaire ne se borne pas à deux personnages  comme dans le livre "Détenu cherche plume facile pour relation légère"  les correspondances se font entre différentes personnes et pas seulement Juliet le personnage principal. 
Ainsi on peut dresser le portrait de tous les membres du cercle littéraire et on prend plaisir à voir les affinités qui se créent ou les tensions et c'est autant de points de vue subjectifs qui se dessinent.

Il y a aussi dans le livre des télégrammes , ce que les SMS sont aux mails de nos jours.
J'imagine aisément une histoire de rencontre et d'échanges avec les moyens actuels : mail, chat', SMS mais on perdrait sans aucun doute en profondeur et puis quel plaisir de recevoir du courrier, de belles lettres que l'on peut ranger dans de belles boites entourées d'un ruban ... oups et voilà que je m'égare encore dans mon passé. Enfin je reste curieuse d'un livre utilisant ces moyens.

En gros vous l'aurez sans doute compris j'ai beaucoup aimé cette lecture et je vous la recommande ♥ !

D'ailleurs au passage je remercie la blogosphère qui a bien mis en avant ce livre et aussi et surtout mes amies de Book en stock qui m'ont incitées à le lire. 
Je remercie également (et oui encore ...) ma belle-soeur qui m'a gentiment prêté ce livre et ceci même avant de l'avoir lu !

samedi 6 mars 2010

J'aime les filles de Saint-Etienne, j'aime les filles ...


Alors que la neige tombait sans discontinuer sur Saint-Etienne rendez vous était pris pour aller écouter Monsieur Jacques Dutronc au Zénith de Saint-Etienne le mardi 9 février 2010 !

Malgré le temps la salle était pleine d'un public plutôt quinquagénaire voir plus ... me faisant sentir toute jeunette il faut dire que Jacques à presque l'âge de mon père il est né en 1943.

Dutronc c'est pour avant tout pour moi des chansons , des ritournelles, de belles chansons françaises qui rythment mon quotidien.

Ses chansons sont ancrées dans ma mémoire comme pour illustrer des situations, des personnages et je les fredonne très souvent !

Jacques Dutronc arrive sur scène, je le vois bien je ne suis qu'à quelques rangs de la scène où trône un fauteuil club de cuir. L'artiste est confortablement assis sur ce fauteuil, sans son cigare et à l'eau plate.



Monsieur Dutronc semble intemporel comme ses chansons, il ne semble pas vieillir, nonchalance, flegme, cultivées à la douceur de vivre de l'île de beauté où il vit non loin de Monticello en Balagne sans doute.

Et le concert commence avec toutes ses chansons que j'aime qui me font regretter aussi de n'avoir pas été plus prolixe dans sa carrière son dernier album remontant à 2003 "Madame l'existence"...

Bien sur il y a la relève avec son fils Thomas, rejeton si ressemblant au répertoire amusant et entrainant fils de Françoise Hardy.

D'ailleurs vous trouverez dans la playlist de ce billet une chanson que j'adore du couple Hardy - Dutronc "Puisque vous partez en voyage" ♥


Le concert se passe comme on revisite ses classiques avec toutes les chansons que j'aime et je chante à tue tête avec cet idole :

Le petit Jardin, le monde est un cactus, l'opportuniste, Paris s'éveille, la fille du père Noël, j'aime les filles...

Les musiciens qui l'accompagnent impulsent un tempo une sonorité plus rock et c'est très très agréable !

Merci Jacques pour cette agréable soirée  ! Allez Encore ! (notes de piano...) Encore



Découvrez la playlist Jacques Dutronc avec Jacques Dutronc