L'histoire : L’aigle a commencé à fêter ses deux mois d’existence en poussant son frère du nid. Ainsi, il n’est plus obligé de partager la sollicitude de ses parents. Après avoir englouti le dernier lièvre amené par sa mère, il s’endort heureux : il aime le goût du sang. A son réveil, ses parents ne sont toujours pas revenus et la solitude commence à se faire sentir. Il vit dans une caverne dont l’entrée est masquée par une chute d’eau. Il sait à peine voler. Il va pourtant falloir sortir pour se nourrir. Yuma, un jeune peau-rouge, parcourt la vallée perdue à cheval, en compagnie de son grand-père. Yuma ne peut s’empêcher de remarquer que l’aiglon a quitté le nid. Puisque ses parents ne s’occupent plus de lui, ils sont probablement morts. Yuma décide donc de l’aider, en chassant quelques castors pour le nourrir. Plus bas, dans la vallée, le paysage est en pleine mutation. Le Malaskar, pays coincé entre l’Alaska et la Sibérie, a connu un changement climatique important ces dernières années, en raison d’éruptions volcaniques souterraines de grande ampleur. Depuis que le sol s’est dégelé en profondeur, on vient de partout pour exploiter les richesses du sous-sol : des minerais, de l’or, des diamants, du gaz… Sous l’impulsion de l’entrepreneur William Klondike, sa ville Klontown, encore constituée de baraquements, accueille chaque jour des centaines d’émigrants qui lui promettent un futur avenir de mégapole… Source Planète BD
Mon avis :
Nous sommes mercredi, (le 29 février jour de plus de cette année 2012 qui est bissextile, petite explication ICI ) jour BD chez Mango.
J'ai emprunté cette BD à la bibliothèque et je l'ai dévoré, comme l'aigle dévore sa proie.
Les personnages principaux sont l'aigle et Yuma, le jeune garçon peau-rouge.
Il va naître entre eux une véritable osmose, le jeune capte l'esprit de l'aigle, et l'aigle lit dans l'esprit de ce petit homme. Ils vont alors former un tandem qui se crée au cours de ce tome 1 "La vallée Perdue" et qui se révèle au fil des pages de plus en plus terrifiant.
Nous sommes bien dans l'esprit des traditions indiennes et même si nous ne sommes pas dans le grand Ouest Américain et bien j'ai retrouvé des similitudes avec les codes cinématographiques du Western (la ville en construction, le shérif, les chevaux, le saloon, les indiens, la nature, les fusils, ...). Il faut survivre dans un monde rempli de charognards, les hommes n'étant pas les derniers à tuer pour de l'argent et pour arriver à leurs fins et les crapules et autres sans cervelles ne manquent pas dans cette nouvelle ville en construction.
La nature est omniprésente magnifique et fragile ! Les animaux sont peints avec réalisme. Une ode écologique, non, je ne l'ai pas ressenti sous cet angle là et à lire l'auteur je ne pense pas que c'était là son discours...
Le dessin est saisissant et maîtrisé, les couleurs sont sombres exceptées pour le rouge du sang et de l'habit de Yuma et également du ocre de certaines parties de la nature et le blanc des flocons de neige.
Rouge sang ! |
Les planches sont découpées de multiples façons avec des plans larges horizontaux et verticaux donnant au récit un force et une beauté qui m'ont réellement touchées ! Je me suis promenée dans la vallée perdue du haut du ciel ou sur le dos d'un cheval !
J'ai hâte de lire la suite puisqu'il s'agit d'un diptyque (tome 2 L'Ombre de l'Aigle) et de savoir comment Yuma et l'aigle vont survivre et se venger de la mort de leurs proches et aussi ce qui va advenir de la belle vallée perdue...
Tome 2 |
Je vous invite à découvrir cette BD que j'ai vraiment trouvé superbe !