dimanche 17 novembre 2024

Long Island Colm Tóibín

 


 

Une inoubliable passion amoureuse, après le chef-d’œuvre du Magicien, par un des maîtres de la fiction contemporaine.

Tout bascule lorsqu’un inconnu à l’accent irlandais frappe à la porte d’Eilis Lacey. Après vingt ans de mariage, Tony et elle profitent du confort offert par les années 1970 aux familles américaines. Installés à Long Island, ils ont deux enfants, bientôt adultes, et mènent une vie tranquille où les seuls tracas proviennent de l’oppressante belle-famille italienne d’Eilis. Mais en apprenant au seuil de sa maison que Tony l’a trompée et qu’une autre femme attend un enfant de lui, ce bonheur patiemment construit vole en éclats.
Sans promesse de retour, elle part en Irlande, à Enniscorthy. Rien n’a changé dans sa ville natale, ce monde clos où, de générations en générations, tout se sait sur tout le monde. Alors qu’il a repris le pub familial, même Jim Farrell est resté tel qu’il était vingt ans plus tôt, pendant l’été qu’Eilis et lui avaient passé ensemble, bien qu’elle fût déjà secrètement fiancée à Tony. La blessure du départ d’Eilis est toujours vive mais son retour ravive cet amour de jeunesse – et l’Amérique s’éloigne plus que jamais…
Situé à l’interstice entre deux mondes, Long Island offre des retrouvailles bouleversantes avec Eilis Lacey dont les lecteurs de Brooklyn se souviennent encore. Quinze après la publication de ce best-seller, Colm Tóibín fait la démonstration magistrale de ses talents de romancier avec un inoubliable portrait de femme. Source NetGalley

Mon avis : 

J'ai lu ce livre très rapidement, en 7 jours. Je l'ai lu vite et j'en ai apprécié l'écriture. 

Il est vrai qu'avec le début de cette histoire, on ne se pose pas trop de question. Est-ce une pratique normale de la part d'un mari trompé d'aller trouver directement la femme de l'homme volage ? Je n'ai réfléchi qu'à postériori à cet élément déclencheur (assez improbable selon moi). Pourquoi aller déranger la personne la moins impliquée dans cette affaire ? Mais bon on a là encore sans doute la preuve que l'on fait au final toujours porter la faute sur les femmes.... 

Ce petit préambule passé et après avoir pris un peu de temps à publier mon avis, je pense que ce livre peut en effet se lire indépendamment de Brooklyn (publié en 2011 et racontant l'histoire d'Eilis Lacey dans les années 50), mais, car oui il y a un mais,  en ne lisant  pas Brooklyn avant, je pense que nous perdons beaucoup dans la psychologie des personnages et dans leur histoire commune...

De plus l'ellipse temporelle de 20 ans n'est pas évidente à assimiler.

A lire tout ça vous devez commencer à vous dire que je n'ai pas aimé cette lecture. 

Et bien non, ce n'est pas le cas, car Colm Toibin est très fort dans la description de tous ces non dits, dans le poids de la famille, et des traditionss, dans toutes les décisions des protagonistes.

Par contre avec cette lecture et je ne sais pas si c'était le désir de l'auteur, les personnages m'ont carrément agacée.... 

L'histoire entre Jim et Nancy m'a beaucoup touchée, et je la trouvais très belle. Alors quand tout s'effondre quand on comprend que Jim est encore totalement amoureux d'Eilis et que celle-ci en "profite" sans poser et sans se poser des questions, je peux dire que j'étais vraiment contrariée.

Pourtant je pense que le personnage d'Eilis est bien le personnage que l'auteur à voulu mettre en avant. 

Si l'auteur à bien voulu montrer tout ça, la force de sentiments en quelque sorte inexplicables qui gouvernent la vie des personnes et bien il a réussi !

Je ne me suis pas ennuyée à cette lecture, tout est bien écrit, décrit, mais j'étais ennuyée pour les personnages, et très agacée. Comment être autant dans les non dits, dans la force des habitudes, dans le poids de la tradition ?

 Alors oui, je sais, tout ça peut fortement peser dans les décisions de tout un chacun mais n'avons nous pas dans cette histoire des personnages un peu plus forts ? 

Je n'ai pas vraiment eu d'empathie pour Eilis qui en plus laisse en suspens une question très importante que lui a posée Jim en tout fin du livre.

Oui, la fin de ce livre est suspendue aux lèvres d'Eilis... Avec une non réponse .... encore...

Comme dans tout le livre où même les personnes les plus intimes ne se livrent pas, se fuient et se trompent...

Au final, je conseille tout de même de découvrir Brooklyn avant de lire Long Island. 

J'espère que la lecture dans cet ordre permettra de plus comprendre, ou du moins d'assimiler les divers sentiments qui traversent les personnages et d'avoir en tête leurs histoires communes.

Mais les sentiments amoureux ne sont pas explicables... C'est peut-être cet état de fait que l'auteur voulait mettre en avant. En faisant de beaux portraits de femme.

Je remercie NetGalley et les Editions Grasset pour ce partenariat de lecture. 

Quant à vous je vous invite à lire les deux livres dans le bon ordre et de partir à la découverte de tous ces personnages entre l'Irlande et les USA

Là où les sentiments mènent le monde. 

#LongIsland #NetGalleyFrance 



tous les livres sur Babelio.com

dimanche 3 novembre 2024

Les deux visages du monde David Joy

 


Après quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d’où sa famille est originaire. Déterminée à dénoncer l’histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s’y livrer à quelques actions d’éclat, provoquant de violentes tensions dans la communauté. Au même moment, Ernie, un policier du comté, arrête un mystérieux voyageur qui se révèle être un suprémaciste blanc. Celui-ci a en sa possession un carnet dans lequel figurent les noms de notables de la région. Bien décidé à creuser l’affaire, Ernie se heurte à sa hiérarchie. Quelques semaines plus tard, deux crimes viennent endeuiller la région. Chacun va alors devoir faire face à des secrets enfouis depuis trop longtemps, à des mensonges entretenus parfois depuis plusieurs générations.

David Joy ne cesse de nous surprendre avec ce récit qui creuse à l’os l’histoire d’une petite communauté de Caroline du Nord où toutes les apparences entretenues depuis des décennies se fissurent. Il y confirme avec maestria son immense talent et nous donne avec ce livre, sans doute son plus ambitieux, l’un des romans les plus marquants de ces dernières années.

#LesDeuxvisagesdumonde #NetGalleyFrance 


Mon avis :

Partenariat NetGalley et donc lecture sur ma liseuse du 16 octobre au 31 octobre 2024. 16 jours de lecture durant les vacances de la Toussaint.

J'ai aimé ce roman qui s'attache à décrire les deux visages du monde. Situé aux USA cette histoire finalement est transposable dans le monde entier tant les hommes se divisent et où le racisme sévit de partout...

J'ai été happée par cette écriture qui remue au plus profond de l'âme humaine.

Le rythme est excellent et nous avons très envie de comprendre ce qu'il s'est passé.

Toya cette jeune femme, le coeur à vif souhaite par son travail artistique bousculer les consciences sur les différences de traitement entre blancs et noirs. 

La population noire subissant une oppression insidieuse et silencieuse encore et toujours et ceci depuis la nuit des temps.

Elle revient dans la demeure familiale chez sa grand-mère Vess, dans ce lieu où sa famille à toujours vécue.

Elle va mettre un bon gros coup de poing dans un énorme nid de vipères (référence à la couverture du livre et aux messages de mises en garde avec lâchés de serpents dans les lieux de vie).

En parallèle , Ernie un policier, tombe sur un personnage pas du tout sympathique. Un homme laid dans tous les sens du terme. Dans sa voiture, Ernie met à jour une arme, un carnet édifiant comportant des noms très connus dans le coin et surtout une capuche et une robe blanche signature indéniable du Ku Klux Klan

Ernie, lui aussi va remuer la boue par cette découverte.

Tous ces évènements vont bousculer la vie dans ce comté et dresser la population les uns contre les autres.

Jusqu'aux extrémités : le passage à tabac ultra violent du policier et le meurtre de Toya.

Deux personnages vont alors se mettre en branle pour découvrir la vérité  sur ces deux drames.

Coggins le commissaire bientôt à la retraite, ami de la famille de Toya et chef d'Ernie.

Et Leah Greenne nouvelle femme commissaire,  stagiaire de Coggins et collègue d'Ernie.

Si Leah va se concentrer sur la resolution du meurtre de Toya, Coggins lui, en partance va s'occuper de l'enquête concernant Ernie.

Tout dans ce roman est bien vu. Il nous montre ces deux visages du monde et c'est effrayant, démoralisant.

Oui effrayant car insidieux, pernicieux mais pas seulement , ça éclate au visage cette coupure dans le Monde.

Ce livre m'a bousculée, car si l'intrique se passe aux USA, j'ai fait pas mal de parrallèles avec ce qui peut se passer dans notre pays qu'est la France.

Ce livre se compose de 3 parties et la troisème m'a tout de même un peu gênée... Comme pour beaucoup de personne dans ce livre d'ailleurs.

Je ne peux vous en dire plus, même là j'ai l'impression d'en dire trop. Je voudrais que vous viviez pleinement comme moi cette histoire intense et profonde.

Ce livre parle également très bien du deuil surtout auprès de Vess la grand-mère de Toya et de Dayna la mère de la jeune fille. 

Ce personnage de Vess m'a profondément marqué, je l'ai vraiment apprécié dans tout ce qu'elle représente?

Merci à David Joy pour ce livre excellent qui farfouille dans la fange de l'humanité. Merci de rebousculer ce qui semble être un monde sans problème, lisse et sans histoires.

Ah si les hommes pour une fois arrivaient à s'unir sans chercher à s'utiliser ou profiter....

Hélas, je crains que même l'histoire récente ne nous montre pas un beau chemin pacifique entre les hommes.

Ce livre me laisse un terrible goût amer, et surtout me laisse teriblement impuissante.

Oui ce livre m'a touchée et bousculée mais hélas il ne touchera pas et ne bousculera pas l'autre visage du monde.

Je voulais mettre 5 étoiles à cette lecture mais finalement j'en enlève une car la troisième partie m'a un peu trop décue... Oui, selon moi l'auteur s'est accordé une sorte de "facilité" dans la résolution d'une des enquêtes. 

En effet, n'y a -til pas de la part de David Joy (comme pour appuyer un peu trop son propos) exagération dans le mobile du meurtrier ou de la meurtrière ? Je m'arrête là.

Quant à vous et bien je ne peux que vous conseiller de lire ce livre, 

vous passerez assurément un sale moment ... 

Enfin, un bon moment de lecture quand même, je vous le garantis :-)

Merci à NetGalley et aux éditions Sonatine pour ce partenariat lecture.


samedi 2 novembre 2024

"Changer l'eau des fleurs" et les cimetières

 


Chère Violette, 

Je tenais à vous dire que faire votre connaissance a été pour moi un honneur... un bonheur  

Vous avez traversé tant d'épreuves, subi tant de deuils que je ne peux qu'essayer de m'associer à vos peines.

Merci Violette d'être là dans un cimetière, lieu de vie pour ceux qui restent et pour maintenir ces liens avec nos chers disparus.

En ce lendemain du jour de la Toussaint,  j'ai repensé à ma lecture de "Changer l'eau des fleurs" de Valérie Perrin . Et j'ai repensé à Violette et à toutes les reflexions, les citations que j'ai trouvées sur le deuil et sur ces lieux que sont les cimetières dans ce livre que j'ai beaucoup apprécié.

Merci aussi à Valérie Perrin d'avoir distillé des petites étincelles sur le chemin de résilience ou de réparation de Violette. Avec des étincelles de douceurs, d'amitié et d'amour. 

Je voulais faire juste un billet images et mots et puis j'ai voulu aussi parler de ce beau livre, même si il n'a peut-être pas besoin de moi (voir tous les très bons avis positifs sur Babelio)


Je vais donc continuer ce billet avec des images et des mots comme prévu en hommage aux cimetières dans lesquels j'aime me promener à la rencontre de toutes ces personnes décédées, connues ou inconnues.

Je crois que je suis tapophile, pour une personne qui n'a jamais voulu voir un mort de sa vie c'est un peu étrange au fond...

"C'est important de mettre de mettre des photos sur les tombes. Sinon, on n'est plus qu'un nom. La mort emporte les visages."

 

@Didi Cimetière du Crêt de Roch Saint-Etienne 2007

@Didi 2022 Cimetière de Landevennec

 

"Je ne veux pas d'une histoire d'amour. J'ai passé l'âge. J'ai râté le coche. Ma maigre vie amoureuse est une vieille paire de chaussettes rangée au fond d'un placard. Dont je ne me suis jamais débarassées mais que je n'enfilerai plus. Ce n'est pas grave. Rien n'est grave à part la mort d'un enfant."
@Didi 2007 Crêt de Roch Saint-Etienne


@Didi 2007 Sainté


 "Il vaut mieux te pleurer, que de ne pas t'avoir connu"

@Didi 2021 Cimetière Montparnasse Parsi

 "Et puis comme les chats du cimetière, le soleil est entré jusque dans ma chambre, juste sous mes draps."
@Didi 2021 Cimetière Montparnasse Paris

 "Je l'ai amené au bord d'une des plus belles tombes du cimetière, celle de Juliette Montrachet (1898-1962), sur laquelle différentes plantes et arbustes ont poussé, mélangeant les couleurs et les feuillages de manière harmonieuse, sans jamais avoir été entretenue. Une tombe jardin. Comme si le hasard et la nature s'étaient arrangés à l'amiable. Claire a dit : "Ces fleurs, ce sont un peu des échelles vers le ciel."

 

@Didi 2023 Jardin de Kirstenbosch 

@Didi 2024 Pays Basque

 "Les seuls fantômes auxquels je crois sont les souvenirs."
@Didi février 2016 Cimetière juif à Prague

 "Et vous ? Vous ne buvez pas ? 

Je me sers une larme et trinque avec lui.

- C'est tout ce que vous buvez ?

- Je suis gardienne de cimetière, je ne bois que des larmes... "

@Didi 2021 Cimetière Montparnasse Paris

 "Mes chers amis, quand je mourrai, plantez un saule au cimetière. J'aime son feuillage éploré. La pâleur m'ne est douce et chère, et son ombre sera légère  à la terre où je dormirai. " Citation page 185 
@Didi
"Je nage un long moment, je n'ai plus envie de sortir... Rien n'est plus salvateur que ce lieu du monde où tout est beau, où les éléments réparent les vivants." La mer 


@Didi

 

@Didi