mercredi 28 octobre 2020

Le Marsupilami tome 1 La Bête de Frank Pé et Zidrou !

 


Capturé en pleine Palombie par des Indiens Chahutas et vendu à des trafiquants d'animaux exotiques, un marsupilami débarque dans les années 50 au port d'Anvers. Réussissant à s'enfuir, il arrive dans la banlieue de Bruxelles et est recueilli par François, un jeune garçon fan d'animaux dont le quotidien est loin d'être facile. Le début d'une aventure passionnante, parfois sombre mais toujours porteuse d'espoir, et d'une belle amitié.

#LaBête #NetGalleyFrance


Mon avis :

Je remercie NetGalley et les Editions Dupuis pour ce partenariat, découverte en numérique de cette belle BD sur l'écran 17 pouces de mon ordinateur. Je pense qu'en version papier c'est encore plus top !

Je suis rentrée dans l'histoire très facilement happée par les très beaux dessins et sans trop d'attente par rapport à la BD d'origine du Marsupilami. 

La dédicace à "André il se reconnaîtra" est un clin d'oeil à Franquin bien entendu, et si les auteurs se détournent de la subtantifique moëlle de la queue du Marsupilami, on sent chez eux un très grand respect pour leur maître. Franquin avait déjà offert son Marsupilami à d'autres auteurs, alors là c'est une nouvelle adaptation qui s'offre à nous et c'est bien naturel.

En tant que lectrice adulte j'ai vraiment adhéré à ce parti pri de faire vivre la Marsupilami comme une vraie bête sauvage arrivée parmi les hommes, ces hommes qui sont parfois plus sauvages que n'importe qu'elle bête.

J'ai tout de suite accepté l'idée que cet animal pouvait finalement être comme un animal réel. Il représente d'ailleurs ce côté sauvage et mystérieux de tout animal mytique.

J'ai bien aimé tous les petits animaux éclopés recueillis par le jeune François. Une vraie arche de Noé particulière attendrissante et pleine d'humour. Ce côté là devrait plaire aux plus jeunes. Les adultes eux apprécieront je pense, l'histoire de la mère de François. 


Le scénario de Zidrou est ingénieux et permet à la BD de toucher les enfants et les adultes.

Les dessins sont très beaux et Franck Pé sait traduire les atmosphères, les décors. Il est fort dans les nuances de gris et dans les touches de couleurs qui arrivent tout d'abord par le orangé du Marsupilami et de son célèbre cri "HOUBA" et aussi son célèbre nid. 

Merci encore aux Editions Dupuis et à NetGalley pour ce joli partenariat ! 

Et je dis "HOUBA HOUBA HOUBA !!!! "

Et puis hâte de retrouver le Marsupilami dans un futur tome 2  !



vendredi 23 octobre 2020

L' Intimité Alice Ferney


Alexandre et Ada forment un couple heureux et s’apprêtent à accueillir un enfant. À l’heure de partir à la maternité, Ada confie son premier-né à leur voisine Sandra, une célibataire qui a décidé de longue date qu’elle ne serait pas mère. Après cette soirée décisive, la libraire féministe garde un attachement indéfectible au jeune garçon et à sa famille. Quelques années plus tard, sur un site de rencontres, Alexandre fait la connaissance d’Alba, enseignante qui l’impressionne par sa beauté lisse et sa volonté de fer…

Sandra, Alexandre, Alba – sur ces trois piliers, Alice Ferney construit son roman : en révélant les aspirations, les craintes, les opinions, les hésitations, les choix de ces personnages, elle orchestre une polyphonie où s’illustrent les différentes manières de former un couple, d’être un parent, de donner (ou non) la vie. S’amusant à glisser des dialogues philosophiques dans une comédie de mœurs, alternant les points de vue pour déplier toutes les réalités d’un projet ou d’une certitude, elle ausculte magistralement une société qui sans cesse repousse les limites de la nature et interroge celles de l’éthique pour satisfaire au bonheur individuel et familial.

Mon avis : 

Lecture de ce livre choisi lors de la masse critique de chez Babelio. Attirée par la belle couverture de chez Actes Sud et par l'auteure Alice Ferney.

Je suis partagée entre de l'enthousiasme et de l'énervement avec cette lecture...  Il faut dire que tous les personnages féminins de cette histoire nous poussent dans nos retranchements et nous interrogent différemment.

Je qualifierais néanmoins ce livre de "bavard" et intellectuel car à un moment j'ai eu du mal avec toutes les informations glanées sur le net, une sorte de trop plein m'a envahi.

Pourtant les deux premières parties Ada et Sandra m'ont beaucoup plu. Toutes les parties sont aux noms des personnages féminins de l'histoire. Ada la femme d'Alexandre la mère de Nicolas et Sophie, morte en couche, Sandra la voisine féministe et faisant le choix du célibat et de la non maternité, Alba la femme asexuelle qui veut un enfant mais pas le porter, Anna la fille rêvée par Alba et qui serait portée par autrui et enfin Alma la potentielle mère porteuse.

Je crois qu'en fait le personnage d'Alba m'a profondément dérangée. Oui dérangée ! L'auteure a voulu sans doute bousculer des principes mais là, waou, elle ne fait pas dans la dentelle. Alba m'a énervée dans son entêtement et dans sa non considération des hommes, son aveuglement. 

Oui, je le dis haut et fort je l'ai détesté pour son égoïsme brutal ! Je ne sais pas si dans la vraie vie il y a beaucoup de personne asexuelle mais dans ce cas là pourquoi chercher quelqu'un qui n'a pas ce désir et l'embarquer malgré lui dans des désirs d'enfants abracadabrants. 

Pauvre Alexandre. Dans cette histoire cet homme charmant n'aura pas eu de chance c'est le moins que l'on puisse dire. J'espère que les hommes ne seront pas toujours relegués au troisième plan dans leurs désirs charnels et désirs de paternité.

Alice Ferney bouscule et interroge notre intimité et surtout celle des femmes. Ce livre met en avant de grands débats sur les orientations et les identités sexuelles et sur toutes les possibilités de procréation. 

Je me suis sentie plus proche de Sandra dans cette histoire et j'ai été touchée par ce que peuvent vivre les hommes. J'ai trouvé également que le fait de se trouver dans un milieu très privilégié où l'argent ne fait pas défaut influe énormement sur les choix des personnages.

" On naît femme mais on peut ne pas le devenir. "

Ce livre nous fait réfléchir et pour m'a part m'a fait prendre partie et renforcé dans certaines idées. L'importance de la protection des personnes et leur non utilisation à des fins mercatiles en font bien évidemment partie. 

" Il expliquait ce qu'il voulait dire :

- Même le progrès scientifique marche main dans la main avec le capitalisme et le marché. Les équipes de recherche visent les découvertes et les récompenses, les capitaux cherchent la profitabilité. Avec cette manne corruptrice, les technologies s'imposent comme des solutions à des problèmes préalablement amplifiés et le monde s'en accomode. Silence, ici on fait de l'argent ! C'est comme ça que ça marche."

Pour moi, faire porter un enfant à une autre personne n'est pas envisagable et je suis heureuse que la Loi française interdise encore ces procédés au nom de l'indisponibilité du corps humain. Alba ne m'aura pas fait changé d'avis sur cette question, ni les pratiques américaines ou étrangères sur la question. 

Un livre réussi, mais un peu "bavard" (qui intellectualise beaucoup...) et extrème peut être dans le choix de ces personnages. Mais c'est ainsi qu'Alice Ferney met en avant toutes ces questions  intimes qui sont au coeur de notre société actuelle en mutation.

Merci à Actes Sud et à Babelio pour cette lecture 

qui m'a appris beaucoup de choses 

et m'a placé au centre de débats contemporains interessants et importants !

A vous d'entrer dans l'Intimité de ces femmes et de cet homme ...

et d'interroger votre propre intimité et vos choix.

Je serais curieuse de lire plus d'avis masculins sur ce livre... 

Merci à Babelio pour cette lecture, 

vous pouvez d'ailleurs lire une interview de l'auteure sur le site BABELIO

 en CLIQUANT ICI !


tous les livres sur Babelio.com

samedi 3 octobre 2020

Lumière d'été, puis vient la nuit Jón Kalman Stefánsson


Dans un petit village des fjords de l’ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun essaie de bien vivre, certains essaient même de bien mourir. Même s’il n’y a ni église ni cimetière dans la commune, la vie avance, le temps réclame son dû. Pourtant, ce quotidien si ordonné se dérègle parfois : le retour d’un ancien amant qu’on croyait parti pour toujours, l’attraction des astres ou des oiseaux, une petite robe en velours sombre, ou un chignon de cheveux roux. Pour certains, c’est une rencontre fortuite sur la lande, pour d’autres le sentiment que les ombres ont vaincu - il suffit de peu pour faire basculer un destin. Et parfois même, ce sont les fantômes qui s’en mêlent… En huit chapitres, Jón Kalman Stefánsson se fait le chroniqueur de cette communauté dont les héros se nomment Davíð, Sólrún, Jónas, Ágústa, Elísabet ou Kristín, et plonge dans le secret de leurs âmes. Une ronde de désirs et de rêves, une comédie humaine à l’islandaise, et si universelle en même temps. Lumière d’été, puis vient la nuit charme, émeut, bouleverse. SOURCE NETGALLEY
Auteur : Jón Kalman Stefánsson

#Lumièredétépuisvientlanuit #NetGalleyFrance


Mon avis :

Cette lecture est le fruit d'un partenariat avec le site NetGalley et les Editions Grasset.
Je les remercie vivement pour cette belle lecture.

J'avais depuis longtemps envie de découvrir l'écriture de cet auteur dont je lisais tant de bien à droite et à gauche et bien autant dire que je n'ai pas été du tout déçue par ma lecture. Originale, différente, un "poil" déstabilisante mais ceci a finalement participé à mon plaisir de lecture.

Nous n'avons pas vraiment là une histoire à part entière, c'est plutôt comme des petites nouvelles, enfin des chapitres. L'auteur dressant le portraits des habitants de ce petit village islandais. 

Les narrateurs ne sont pas vraiment déterminés mais ils se disent habitants de ce village. Ils sont donc à l'intérieur et à la fois comme détachés et omniscients.

Nous avons là 8 histoires, 8 nouvelles ou 8 chapitres dont le lien commun est le lieu. L'auteur en dresse une sorte de portrait à travers certains de ces habitants.

Ce que j'ai surtout aimé dans ce livre c'est cette écriture "différente" car à la fois poétique, caustique, détachée mais paradoxalement ancrée dans la réalité. Difficile de la définir cette écriture...Je la pense étroitement liée à la vie dans ce village isolé d'Islande mais aussi très universelle. La traduction ne devait pas être simple j'imagine.

J'ai mis des tonnes de marque pages virtuels dans mon livre numérique ! 

Mes impressions de lecture sont tout à la fois tendres, nostalgiques et un peu bousculées aussi car il n'y a pas une histoire qui forme un tout mais au final si...

Ainsi, il ne faut pas s'attendre avec cette lecture à un "tout" mais plutôt comme si on observait chaque étoile de façon particulière et que d'un coup on découvrait alors le ciel !

Dans ce livre l'auteur nous parle de la vie, de l'amour, du sexe, du désir et de la mort. Toutes les reflexions ont sonné justes pour moi. 

L'écriture est aussi très sensuelle, voire "sextuelle" j'allais dire inventant un mot pour l'occasion.

L'auteur sait merveilleusement décrire les attirances, les étincellements entre deux êtres. Tout ce qui ne peut se prédire ou se prévoir. C'est beau et c'est bon.

L'auteur ne manque pas d'humour et ses narrateurs ne loupent pas une occasion de se moquer de certains travers des personnages qui transitent dans ces histoires. 

Au final, je ne sais comment vous inciter à lire ce livre. Il est si particulier... 
Alors, il faut le vivre comme une expérience et voir ce qu'il se passe en vous. 

Pour moi, cette expérience là m'aura séduite totalement 
et donnée un sentiment agréable à mi chemin entre rêves et réalités.

Merci encore à NetGalley et aux éditions Grasset 
pour la découverte de cet auteur avec ce beau livre ♥

J'ai hâte de lire d'autres romans de Jón Kalman Stefánsson
avec cette écriture qui m'a charmée 
et peut être même envoutée !

A lire ICI une interview intéressante de l'auteur !

"Autrefois Bjorgvin avait rêvé d'une vie avec Augusta, la postière mais son désir n'avait jamais été exaucé, il en va souvent ainsi, le Monde déborde de rêves qui jamais d'adviennent, ils s'évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voute céleste et la nuit les changes en étoiles."