Je participe au défi San-Antonio de Daniel FATTORE !
J'ai été tout de suite intéressée car je voulais de toute manière, relire du San-Antonio.
J'ai à mon actif " Bravo Docteur Béru" lu en 1993 et "La nurse anglaise" lu en 1998, mon Dieu le temps file si vite...
Je trouvais alors bien sympathique de m'inscrire à ce défi ! Ce défi est toujours en cours, n'hésitez pas ! Et, si vous souhaitez y participer, vous avez jusqu'au 31 décembre 2010 !
Je vous invite à visiter le blog de Daniel Fattore (DF) pour la présentation de ce défi que je remet ici et également pour ces avis de lecteur éclairé : FATTORIUS
Présentation du défi :
"Moi, vous me connaissez: il y a pas mal de temps que je songe à lancer un défi comme les blogueuses et blogueurs en ont le secret: chick lit, Harlequinades, Blog-o-trésors... autant de glorieux moments! Mais mes hésitations furent nombreuses: fallait-il lancer les blogolectrices et blogolecteurs sur des auteurs suisses? Fallait-il faire original à tout prix? Quel auteur, quel style, quelle époque? Et les hasards de mes cogitations m'ont conduit à vous proposer un défi "San-Antonio" pour cette année. Frédéric Dard est donc à l'honneur...
... pour quelques bonnes raisons:
- Frédéric Dard est sans doute l'auteur populaire français le plus suisse qui soit, puisqu'il a vécu une bonne partie de sa vie à Bonnefontaine, dans le canton de Fribourg, soit à moins de dix kilomètres de mon logis actuel.
- Frédéric Dard est décédé il y a dix ans tout rond, en l'an 2000. Ca vaut bien un clin d'oeil!
- Du coup, Frédéric Dard est aussi l'un des auteurs qui sera mis en valeur dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la francophonie 2010. Je ne serai donc pas seul à inviter à le lire...
- Et puis, c'est tellement savoureux (j'en ai lu des dizaines) - et si peu évoqué dans la blogosphère du livre!
Les règles du jeu
Voici donc les règles du jeu: lire, dans le courant de l'année 2010, un (ou plusieurs) romans signés Frédéric Dard, et à rédiger un billet sympa à propos de l'ouvrage parcouru: saveurs du langage, astuce (ou non?) de l'intrigue, truculence, personnages, lieux visités, etc. Un peu comme pour la blanquette de Félicie: parlez de la viande, de la sauce et du petit Beaujolais qui va avec...
Quels livres, alors ? Cela comprend les San-Antonio que l'écrivain a publiés de son vivant, mais aussi des pièces de théâtre, des romans sans San-Antonio ou d'autres où il cède la place à son comparse Bérurier. J'invite les lecteurs à privilégier les romans de Frédéric Dard plutôt que ceux de Patrice Dard, même s'ils mettent en scène le fameux commissaire, précisément pour les raisons évoquées plus haut. Les films, les BD ? Pourquoi pas - mais ce sera en plus du livre.
Pour jouer, pas d'inscription, ni de condition préalable quelconque! J'invite simplement les participants à placer sur leur blog une copie du logo "très artisanal" produit à cette occasion, avec un ch'tit lien vers le présent blog!
J'ouvrirai pour l'occasion une page spécifique, recensant les billets publiés durant l'année - faites-moi donc signe dès que vous avez relevé le défi, en glissant un commentaire ici. De mon côté, je me promets de lire, cette année encore, "Les clés du pouvoir sont dans la boîte à gants". Parce qu'un gant, c'est traditionnellement ce qu'on lance à celui qu'on défie!
Bonne lecture donc... et à bientôt! L'échéance est (officiellement) fixée au 31 décembre 2010.
Pour mémoire: liste des ouvrages signés San-Antonio sur Wikipedia:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_San-Antonio " Daniel Fattore
Du coup c'est aussi avec le titre que j'ai lu que DF à lancé une lecture commune !
Je suis donc doublement dans le coup pour le coup (cou) !
La lecture commune et le défi : ICI
Le titre est donc :
" La vieille qui marchait dans la mer " lu dans la nouvelle édition chez Fleuve Noir (acheté en occasion comme neuf !)
Les anciens livres sont tout aussi sympa, l'autre jour, je me suis perdue dans les bacs d'un bouquiniste pour mon plus grand plaisir, avec des titres exquis et des couvertures trop "kitch" !
4ème de couverture :
Lorsqu'on demande à Stephen King, le fameux romancier américain, pourquoi il a choisi d'écrire sur des sujets aussi macabres, il répond : " Qu'est-ce qui vous fait penser que j'ai le choix ? " Un romancier ne l'a jamais, il obéit au papier, un point c'est tout ! Pour ma part, lorsque j'ai commencé ce livre, j'avais l'intention d'écrire une histoire cocasse, haute en couleur : celle d'une vieille aventurière qui se donne un dauphin avant de raccrocher, et le forme à l'arnaque.
Je ne me doutais pas, à cet instant, que j'allais commettre l'ouvrage le plus grinçant de ma carrière, m'enfoncer dans un conte de fées noir à vous en flanquer le vertige, et peut-être même dépasser certaines limites. Mais je ne regrette rien. Quand on est capable de tout, il faut le prouver.
MON AVIS :
Comme je vous l'indiquais j'avais déjà lu du San-Antonio je savais donc un peu ce qui m'attendait du moins dans l'utilisation des mots et dans la façon bien particulière de cet écrivain de s'exprimer très grivoisement, sans tabou, dans le brut de décoffrage, surtout avec son personnage récurrent de Bérurier !
J'en avais d'ailleurs gardé un souvenir plaisant et amusé. Je ne crains pas ce genre de langage surtout quand celui-ci est si bien écrit !
Avec cet opus là, exit Bérurier ( qui n'était d'ailleurs pas présent non plus dans "La Nurse anglaise") et exit, les limites de la décence, dans la gène y a pas de plaisir et bien là SA va s'en donner à cœur joie !
Dans la 4ème de couverture l'auteur nous dit bien qu'il ne se doutait pas qu'il allait commettre l'ouvrage le plus grinçant de sa carrière ! Et c'est vrai San-Antonio va loin dans ce livre, il se permet tout, à travers la vie de son héroïne j'ai nommé : Lady M.
Dans la 4ème de couverture l'auteur nous dit bien qu'il ne se doutait pas qu'il allait commettre l'ouvrage le plus grinçant de sa carrière ! Et c'est vrai San-Antonio va loin dans ce livre, il se permet tout, à travers la vie de son héroïne j'ai nommé : Lady M.
Je m'excuse par avance auprès de mes fidèles lecteurs (merci à vous de me visiter, enfin surtout mon blog hein) mais je me dois de déposer mon langage châtié pour utiliser un vocabulaire plus imagé (j'essayerais néanmoins de ne pas exagérer pour ne pas attirer les potentiels pervers de ce monde virtuel ... souvenez vous l'affaire de la modération des commentaires de mon blog..).
A la base, ce livre conte l'histoire d'un passage de témoin dans l'art de l'arnaque entre une vieille dame Lady M. et une jeune recrue Lambert.
Cela commence de façon gentillette, enfin presque, avec le vol de la bague de lady M. par le jeune Lambert.
Lambert offrant une promenade à lady M., l'invite à quelques caresses aquatiques qui baisseront la garde de la dame et lui permettront de dérober ni vu ni connu je t'embrouille ,la bague !
Lady M. est, dès lors, emberlificotée, sous le charme de ce jeune éphèbe, c'est décidé elle en ferra son héritier ! Son but, en faire un as du chantage, un voleur hors pair ,doublé d'un amant somptueux. De quoi avoir le beurre, l'argent du beurre et le cul de la fermière enfin plutôt la queue du fermier !
Mais je ne vous ai pas encore parlé du compagnon de lady M. , celui qui était là bien avant l'arrivée du jeune plagiste Lambert. Cet homme là, ce second rôle si important, c'est Pompilius Senaresco !
Je l'ai adoré ce personnage, dont le prénom, tout un poème ,rime avec le cunnilingus, art dans lequel il excelle ! Ah Pompilius !!! Extrait de sa description par Lady M.
Je vous avais prévenu dans un San-Antonio on parle de cul c'est ainsi, si vous rougissez ou êtes gênés par les gros mots alors les SA ne sont pas des livres pour vous...
Néanmoins vous pouvez tout de même essayer, car finalement et c'est tout l'art de Frédéric Dard , il transforme tous ces vilains mots en poésie !
Extrait ou petit florilège pouvant servir en cas d'énervement :
Cette lecture en fait va très loin dans les scènes dans les mots ,mais au fond, c'est aussi un livre très très noir ... Plus je repense à ma lecture, plus je me dis qu'elle traite avant tout de thèmes forts et pas très rigolos : la vieillesse, les traumatismes d'enfance, la beauté éphémère, la vacuité de l'existence la maladie et la mort.
San-Antonio ne nous épargne rien, je ne peux tout dire sans vous dévoiler l'histoire mais assurément celle-ci est un vrai conte noir ! Ne croyez pas trop rire en lisant ce titre là, préférez les titres avec Bérurier !
L'auteur à sans doute mis dans son œuvre beaucoup de ses peurs, beaucoup de peurs que tout un chacun éprouve ...
Et l'auteur étant désormais de "l'autre côté" j'espère qu'il y est bien et qu'il ne rôtit pas en enfer avec tous les blasphèmes proférés... ! Remarque l'enfer est peut-être plus sympa ...
C'est un bon livre, mais vraiment je vous avoue il m'a remué les tripes et presque mis mal à l'aise. Pas à cause du vocabulaire et du style de l'auteur, mais réellement dans les thèmes abordés ...
Pourtant l'auteur essaye d'en rire par les dialogues de son héroïne avec le Seigneur, ces dialogues rythmant les chapitres et permettant de découvrir les pensées non censurées de Lady M.
Extrait :
Lambert offrant une promenade à lady M., l'invite à quelques caresses aquatiques qui baisseront la garde de la dame et lui permettront de dérober ni vu ni connu je t'embrouille ,la bague !
Lady M. est, dès lors, emberlificotée, sous le charme de ce jeune éphèbe, c'est décidé elle en ferra son héritier ! Son but, en faire un as du chantage, un voleur hors pair ,doublé d'un amant somptueux. De quoi avoir le beurre, l'argent du beurre et le cul de la fermière enfin plutôt la queue du fermier !
Mais je ne vous ai pas encore parlé du compagnon de lady M. , celui qui était là bien avant l'arrivée du jeune plagiste Lambert. Cet homme là, ce second rôle si important, c'est Pompilius Senaresco !
Je l'ai adoré ce personnage, dont le prénom, tout un poème ,rime avec le cunnilingus, art dans lequel il excelle ! Ah Pompilius !!! Extrait de sa description par Lady M.
"Seigneur quel artiste vivant ! La vie de cette ganache est un espèce de danse de maintien. Et dire qu'il est roumain ce con, donc un peu métèque ! Pourquoi n'en avez vous pas fait un Lord anglais, doux Seigneur ? C'est fait pour aller chasser la gousse en Ecosse, ce machin-là, au lieu de chassez la petite pétasse à culotte douteuse dans les brasseries et les salons de coiffure ! Des manières pareilles, c'est un don du ciel ! Je lui doit beaucoup , car il dore mon blason, le vieux gâteux."
Je vous avais prévenu dans un San-Antonio on parle de cul c'est ainsi, si vous rougissez ou êtes gênés par les gros mots alors les SA ne sont pas des livres pour vous...
Néanmoins vous pouvez tout de même essayer, car finalement et c'est tout l'art de Frédéric Dard , il transforme tous ces vilains mots en poésie !
Extrait ou petit florilège pouvant servir en cas d'énervement :
"La vieille (Lady M.) partit en avant et s'affala sur le sol si malencontreusement que le mancheron de sa béquille lui meurtrit durement la figure. Un hématome bleuit immédiatement sa pommette tandis que son oeil droit enflait à toutes allures à des proportions alarmantes. Les deux hommes s'empressèrent de la relever, mais, plus vexée encore que meurtrie, elle gigotait comme une diablesse en les injuriant l'un et l'autre (Lambert et Pompilius) avec vigueur, et un vocabulaire de vivandière, les traitants de sales cons, de lopettes, d'enculés-de-leurs mères, de foireux, de foies blancs, de dégueulis d'ivrogne, de diarrhées vertes, de fesses de rats malades, de figures de culs, de pourritures, de sombres salopes, de débiles mentaux, de bouffeurs de chattes sales, de masturbés encéphaliques, d'eczémas purulents, et puis encore d'enculés."
Cette lecture en fait va très loin dans les scènes dans les mots ,mais au fond, c'est aussi un livre très très noir ... Plus je repense à ma lecture, plus je me dis qu'elle traite avant tout de thèmes forts et pas très rigolos : la vieillesse, les traumatismes d'enfance, la beauté éphémère, la vacuité de l'existence la maladie et la mort.
San-Antonio ne nous épargne rien, je ne peux tout dire sans vous dévoiler l'histoire mais assurément celle-ci est un vrai conte noir ! Ne croyez pas trop rire en lisant ce titre là, préférez les titres avec Bérurier !
L'auteur à sans doute mis dans son œuvre beaucoup de ses peurs, beaucoup de peurs que tout un chacun éprouve ...
Et l'auteur étant désormais de "l'autre côté" j'espère qu'il y est bien et qu'il ne rôtit pas en enfer avec tous les blasphèmes proférés... ! Remarque l'enfer est peut-être plus sympa ...
C'est un bon livre, mais vraiment je vous avoue il m'a remué les tripes et presque mis mal à l'aise. Pas à cause du vocabulaire et du style de l'auteur, mais réellement dans les thèmes abordés ...
Pourtant l'auteur essaye d'en rire par les dialogues de son héroïne avec le Seigneur, ces dialogues rythmant les chapitres et permettant de découvrir les pensées non censurées de Lady M.
Extrait :
"Ah ! Comme vous vous bitez royal, Seigneur ! Chapeau ! La vie nous parait bien étale, mais au dessous de sa surface riante un courant de chasse d'eau nous emporte ! Me voilà, balayez par la trombe Jacob-Delafon, près de la fosse d'aisance, de la fosse commune, Seigneur. Mais je lutterai, ne vous y trompez pas ! Flèche de tout bois ! Déterminée, ardente ! "
Je vais donc essayez de clore mon avis, car je m'épanche, je m'épanche sur cette lecture à n'en plus finir ... Or, tout à une fin ...
Je vous conseille de lire ce San-Antonio mais si vous souhaitez du plus léger, prenez un Bérurier !
D'ailleurs je pense que je poursuivrais ma découverte plus avant en piochant dans cette très longue bibliographie !
Et puis je suis aussi très curieuse de l'adaptation au ciné de cet opus ! Je suppose que Michel Serrault campe un Pompilius superbe ! Je me demande aussi comment les dialogues en voix off entre lady M. (Jeanne Moreau) et le Seigneur sont retranscrits !
Bref queue de lecture en vue ! Bien du plaisir amis lecteurs !
Pour faire votre choix ou vous faire une idée des SA, Fattorius récapitule tous les liens des participants et c'est ICI !
Pour faire votre choix ou vous faire une idée des SA, Fattorius récapitule tous les liens des participants et c'est ICI !