Adolescent ardent et confus, Billy rêve de devenir écrivain. Des béguins secrets pour son beau-père ou ses camarades de classe le bouleversent. Comment lutter contre ces « erreurs d’aiguillage amoureux » ? Il tait aussi son attirance pour Miss Frost, bibliothécaire aux seins juvéniles qui l’initie au plaisir et à la littérature. Quand Billy renoncera-t-il à l’art de la dissimulation ? Source Cercle Le Points
Mon avis :
Me replonger dans un livre de John Irving, voilà chose faite, entre mes trajets de train et mes vacances qui ne sont pas terminées.
J'ai bien cru qu'au tout début je n'allais pas accrocher, un peu bavard et pas mal de référence au théâtre, art pour lequel je suis tout à fait novice... Enfin presque, Shakespeare, pourquoi pas, mais Isben et son canard sauvage voilà que j'étais bien avancée.... (j'ai même cru à un signe du destin car on jouait en cette période à la Comédie de Saint-Étienne cette pièce ... quel clin d’œil quand on lit on ouvre davantage les yeux vous ne trouvez pas ? Bref, je n'y suis pas allée, pas possible et un peu peur aussi de trouver la pièce trop ... chiante..).
Donc comme je vous le disais je partais un peu sur la défense quant à ce livre... et puis l'effet Irving a opéré. Je me suis glissée dans la peau du personnage principal : William, Bill, Billy, Nymphe... Quand je dis "peau" je ne suis pas très juste car finalement c'est dans différentes peaux que je me suis glissée.
Dans celle de cet enfant élevé par sa mère abandonnée par son père pour d'obscures raisons... et ses grand parents, celle du plus grand enfant à l'écoute de son beau-père et de sa bibliothécaire ( des modèles à bien des égards), celle de l'adolescent et de toutes ses découvertes diverses et variées, dans celle d'un adulte pas vraiment fixé et enfin dans celle d'un homme mur maître de sa vie...
Il en croise des personnages dans sa vie, et tout ces différents personnages secondaires le modèlent. Ils croisent son destin et lui croise le leur.
Dans le désordre mais ordre de mes préférences : Le grand-père Harry, Miss Frost, Elaine, Kittredge, Elaine, Miss Hayley, Marie, Bon, Nils, Muriel, Larry, Esmeralda, Gee ... J'en oublie excusez moi mais toute une vie de rencontre c'est beaucoup.
Le personnage de Billy permet à Irving de faire éclater toutes ses provocations en matières sexuelles. Pas un seul des personnages n'est ce qu'il parait être. Les genres sont bousculés, les hommes deviennent femmes, les femmes sont des hommes, les uns aiment les autres et tous se mélangent à corps et à cris. Oreilles chastes s'abstenir ! C'est du Irving, ne vous attendez pas à ne pas être bousculés !
Et en même temps ce livre est une véritable plaidoirie pour l'acceptation de la "différence". Pour permettre à chacun de vivre ses amours sans retenues ni distinctions de sexe.
Pour s'assurer de l'importance de connaître les gens avant des les juger.
"Je vous prierai de ne pas me coller d'étiquette. Ne me fourrez pas dans une catégorie avant de ma connaître."
John Irving dresse l'histoire de Billy et à travers lui de tout ce qu'on vivre les homosexuels (gays et lesbiens) et les bisexuels durant plus d'une génération. Le chapitre sur les années sida est très dur et bouleversant.
La littérature à elle aussi dans ce livre une place immense. Miss Frost la bibliothécaire offre à William l'accès à celle-ci et tout ce qu'elle permet d'apprentissage de la vie. Elle lui apprendra tant d'autres choses...
Je me rends compte que je parle, je parle et que tout ça doit vous apparaître décousu...
Ce livre est un grand livre, peut être pas mon préféré de John Irving (Une prière pour Owen m'a beaucoup marqué et l’œuvre de dieu la part du diable et aussi Dernière nuit à twister river voir mon billet ici ).
Mes autres billets sur Irving : ICI et Là
Mais ce livre m'a fait le retrouver encore à travers ses mots, son style qui n'a pas peur de choquer, son humour noir, son empathie, il sait bousculer son lectorat le faire s'interroger et c'est bien ça. Un petit regret peut être, que les personnages soient un peu tous trop "différents"... On peut se dire décidément trop c'est trop mais c'est aussi de la littérature...
Mes autres billets sur Irving : ICI et Là
Mais ce livre m'a fait le retrouver encore à travers ses mots, son style qui n'a pas peur de choquer, son humour noir, son empathie, il sait bousculer son lectorat le faire s'interroger et c'est bien ça. Un petit regret peut être, que les personnages soient un peu tous trop "différents"... On peut se dire décidément trop c'est trop mais c'est aussi de la littérature...
Un livre qui s'étale sur une vie et même sur plusieurs générations.
La vie est une grande pièce de théâtre où l'on trouve bien des personnages !
N'hésitez pas à essayer de les connaître sous leurs costumes de scène.
Ils vous surprendront en bien ou pas... C'est la vie !
Bonne lecture à vous.