mercredi 16 décembre 2020

Ásta Stefansson Jón Kalman

 


Ásta

Livre numérique

Stefánsson, Jón Kalman. Auteur

Edité par Grasset - 2018

Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant –à une lettre près –amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille… Des années plus tard, Sigvaldi tombe d’une échelle et se remémore toute son existence  : il n’a pas été un père à la hauteur, et la vie d’Ásta n’a pas tenu cette promesse de bonheur. Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l’urgence autant que l’impossibilité d’aimer. À travers l’histoire de Sigvaldi et d’Helga puis, une génération plus tard, celle d’Ásta et de Jósef, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s’enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur.



Mon avis :


Deuxième lecture pour cet auteur qui m'agrippe à chaque fois ! J'ai retrouvé cette trame déstabilisante, qui semble être la marque de fabrique de Jon Kalman Stefansson. 


Une lecture addictive comme de ces rencontres que l'on espère vivement, que l'on vit intensément et que l'on garde longtemps en tête dans ses souvenirs et que l'on prend plaisir à se remémorer ...


Il faut lâcher prise avec ce livre qui peut paraitre parfois un peu exigeant, il ne se donne pas facilement . On passe d'époque en époque, on glisse d'un personnage à un autre dans les souvenirs de Sigvaldi qui victime d'un accident d'échelle vit sans doute ses dernières heures ...


On jongle entre passé, présent et futur tout ce qui construit les âmes et les corps des gens.


Astà est la fille de Sigvaldi et Helga et l'auteur va décrire dans son livre l'histoire entre ces deux là mais aussi les histoires d'amour d'Astà.


Astà c'est la fougue, c'est la beauté à l'état brut, c'est aussi la commissure de ses lèvres qui en ferra fondre plus d'un. 


Car Astà va se définir par tous les hommes qui traverseront sa vie. Femme avant d'être mère, elle avancera dans la vie en trébuchant souvent mais en allant haut également... Les hommes papillonnent autour de cette étoile et s'y brûlent souvent. 


Dans ce livre j'ai senti comme une inversion des responsabilités qui se distribuent entre hommes et femmes. Comme si l'auteur voulait nous montrer que les hommes et les femmes pouvaient assumer ou du moins essayer d'assumer des rôles différents que ceux prédéfinis dans notre société.


L'écriture de Jon Kalman Stefansson est lyrique et charnelle. On a de la poésie et du sexe aussi et tout ça se mélange avec une belle fantaisie lubrique. Je trouve ça bien délicieux.


" Elle sait que je ne vais pas bien. Je fais évidemment de mon mieux pour dissimuler... Ma tristesse en sa présence comme devant n'importe qui. Pour tromper mon monde, je m'habille avec élégance chaque fois que je sors pour que personne ne remarque ton absence au fond de mes yeux."


Et l'amour la liberté sont au centre de tout. Ce livre porte bien son nom car Astà c'est l'amour à une lettre près.


"Pourtant je recommencerais si c'était à refaire. Est-ce si affreux ? Je ne renoncerais à aucun de nos baisers. Je ne retirerais aucun mot de ceux que j'ai prononcés. Je sais que je fais là insulte à Dieu et aux hommes, je dois être une pêcheresse impénitente, mais je voudrais revivre tous les instants que nous avons vécus ensemble. Je voudrais les revivre à nouveau. Encore et encore." 


De beaux portraits se dégagent de ce livre aussi bien féminins que masculins, ainsi que de magnifiques rencontres. 


Mon seul petit regret est de ne pas en avoir su assez sur l'amour qui a rapproché puis éloigné Astà et Josef... Oui, monsieur l'écrivain, j'aurais vraiment aimé lire vos mots sur ces deux là !


Je suis sûre que votre texte aurait été beau sauvage et poétique et que je l'aurais aimé. En attendant, c'est ici le lecteur qui doit composer au gré des pages et aux travers des souvenirs subjectifs des deux protagonistes les lignes délicieuses de cet amour.


J'ai lu ce livre en temps et en heure avec le prêt sur la médiathèque numérique de la Loire mais j'ai aussi prolongé ce prêt pour revenir sur les nombreux marque pages envahissant mon livre numérique.


Un réel plaisir de lecture comme un coup de foudre 

qui vous déstabilise

 mais vous fait allez plus loin, plus haut !


Merci Monsieur Stefansson,

 je vous retrouve très vite dans vos mots si délicieux 

car il me reste encore d'autres livres à découvrir, j'en suis ravie ♥

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dimanche 29 novembre 2020

Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon Jean-Paul Dubois

 



Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Il y partage une cellule avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre. Retour en arrière: Hansen est superintendant a L'Excelsior, une résidence où il déploie ses talents de concierge, de gardien, de factotum, et – plus encore – de réparateur des âmes et consolateur des affligés. Lorsqu'il n'est pas occupé à venir en aide aux habitants de L'Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne. Aux commandes de son aéroplane, elle l'emmène en plein ciel, au-dessus des nuages. Mais bientôt tout change. Un nouveau gérant arrive à L'Excelsior, des conflits éclatent. Et l'inévitable se produit. Une église ensablée dans les dunes d'une plage, une mine d'amiante à ciel ouvert, les méandres d'un fleuve couleur argent, les ondes sonores d'un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman. Histoire d'une vie, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon est l'un des plus beaux livres de Jean-Paul Dubois. On y découvre un écrivain qu'animent le sens aigu de la fraternité et un sentiment de révolte à l'égard de toutes les formes d'injustice. Edité par Editions de l'Olivier - 2019

Mon avis :

Cette lecture je l'ai faite grâce à la MEDIATHEQUE NUMERIQUE DE LA LOIRE qui permet à tous les ligériens de s'y inscrire gratuitement et de lire avec le même principe qu'une bibliothèque mais en version numérique des tas et des tas de livres !

Alors bien sur, je n'ai pas résisté à la tentation d'emprunter numériquement des livres (que je n'ai pas encore dans ma PAL pourtant très très grande...) 

Je ne suis pas arrivée à être raisonnable, mais faut-il l'être vraiment par ces temps de restriction en tout genre et de stress "covidienprotocolaireattestation..." ???? 

Un peu de culture, de détente et d'évasion ne font pas de mal ! 

Il y avait longtemps que je voulais découvrir la plume de Jean-Paul Dubois, dont j'ai entendu le plus grand bien par des blogueurs que je suis et dont les goûts sont assez proches des miens (Jérôme, Violette, Keisha et bien d'autre) et bien sur les Babeliens dont on dénombre pas moins de 2000 lecteurs sur le site et 464 chroniques pour ce livre !

Prix Goncourt 2019 il n'en fallait pas plus pour que je me lance, à la faveur de l'offre de la médiathèque et de ce mois de novembre 2020 qui n'en finit pas d'être privé de biens des plaisirs.

Je me lance dans cette lecture et en guise d'évasion voilà que je me suis retrouvée en prison avec Paul Hansen ! Et bien bravo pour l'évasion oki la prison est au Canada alors ça compense. 

Oui, Paul écoule sa peine au pénitencier de Montréal et son meilleur moyen d'évasion c'est de repenser à sa vie et plus particulièrement à trois personnes ayant compté dans sa destinée : son père le pasteur Johanes Hansen, sa femme Winona et sa chienne Nouk.

Les premières années, j'avais eu énormément de difficulté à accepter l'idée de devoir vivre avec mes morts. (...) Pour Winona, le trouble se dissipa très vite tant elle m'avait préparé à la légende de cet infra-monde algonquin à l'intérieur duquel se côtoyaient les vivants et les morts. Elle disait souvent qu'il n'y avait rien de plus normal que d'accepter ce dialogue avec les défunts qui vivaient désormais dans un autre univers. " nos ancêtres poursuivent une autre existence. Et si on les enterre avec tous leurs objets c'est pour qu'ils puissent, ailleurs, poursuivre une autre existence. E " J'aimais bien la fragile logique de ce monde bricolé d'espérance et d'amour.

On sent chez lui de multiples fêlures et ainsi ne pas savoir vraiment dès le départ pourquoi il purgeait une peine de 2 ans d'emprisonnement n'a pas été capital pour moi. Même si on le comprendra dans l'histoire rassurez vous.

J'ai eu pour ma part tout de suite confiance en cet homme, en me disant qu'il avait dérivé sans le faire exprès. 

En fait Paul Hansen a attiré ma sympathie et j'étais intimement persuadée que c'était un homme bon et loyal, un homme avec ses failles et ses doutes.

Il y a donc toute une partie hors de la prison mais il y a aussi la vie dans la prison avec l'inénarrable Patrick Hobson, son colocataire de cellule à la prison.

Si le récit aurait pu être limite plombant (la vie d'adulte de Paul n'est pas super excitante..., Jean-Paul Dubois en invitant le personnage de Patrick Hobson, vivant 24 h sur 24  avec Paul  va distiller une bonne dose d'humour et de dérision dans son récit.

Lorsque l'embarras de soi et le poids du temps deviennent un fardeau trop lourd, il suffit de renoncer et de s'abandonner au rythme lent et têtu de l'horloge de la prison.

J'ai adoré et j'ai eu le sourire aux lèvres bien des fois. Patrick Horton porte un regard sur le monde pas piqué des vers ! 

T’as vu le curé ? Putain, je le sens pas. Il a une tête à clouer les pattes des chats.

Je crois que c'est la marque de fabrique de l'auteur et bien je suis heureuse de savoir que pleins d'autres livres de lui m'attendent ! 

La vie de Paul est déployée de sa naissance en février 1955 à sa sortie de prison et j'ai aimé connaître sa vie et celles de ses parents. Ses racines profondes vont le construire et le conduire de la France au Canada avec un retour au Danemark pays originaire de son père, bouclant la boucle. Tout son travail de superintendant à l'Excelsior et ses rencontres en tant qu'homme.

Une très bonne lecture que j'ai appréciée pour sa finesse d'esprit, son humour et sa nostalgie. Par sa peinture de l'univers carcéral par l'intermédiaire de Patrick Horton, ce compagnon de cellule qui m'a très souvent fait beaucoup rire et qui sans le savoir a été pour Paul un compagnon de cellule incroyable !

Je vous invite à faire la connaissance de tous les personnages qui jalonnent la vie de Paul. Je ne veux pas tout vous raconter ce n'est pas le but de ce billet 

Je vous laisse ce plaisir de lecture !

Quant à moi je lirais Jean-Paul Dubois avec plaisir.

Portez-vous bien !


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mercredi 18 novembre 2020

Nuuk Mo Malø


Saluée par de nombreux festivals et prix littéraires, traduite dans plusieurs langues, la série des enquêtes de Qaanaaq Adriensen fascine et surprend. Une poursuite hallucinante contre le mal et contre soi-même.

Dans les villages du Groenland, une étrange épidémie de suicides touche les jeunes gens. La misère sociale et la rudesse climatique n’expliquent pas tout.
Après un long passage à vide, la hiérarchie de Qaanaaq Adriensen l’a autorisé à reprendre son poste de chef de la police de Nuuk, la capitale du pays. Mais sous deux conditions : être suivi par une thérapeute et renoncer aux expéditions sanglantes qui ont fait sa réputation. Hélas, ses démons le reprennent vite, au grand dam de son adjoint inuit, Apputiku Kalakek.
Qaanaaq découvre que les différentes morts sont liées par les traces du passage d’un mystérieux chamane chez plusieurs victimes. Et partout où se rend le policier, lui sont livrées, colis après colis, les pièces d’un puzzle macabre. Paranoïaque, disent-ils ? Qaanaaq veut prouver à tous que ses failles n’ont pas atteint ce qu’il a de meilleur en lui : son instinct de chasseur.

Mo Malø est l’auteur de nombreux ouvrages sous d’autres identités. Il vit en France. Nuuk est la nouvelle enquête de l’inspecteur Qaanaaq Adriensen. Sa série a été finaliste des Prix du meilleur polar des lecteurs de Points, du prestigieux prix Michel Lebrun et a reçu le prix Découverte du festival des Mines noires ( Diskø). Tous les ouvrages de la série peuvent se lire indépendamment les uns des autres.


Mon avis : 

Ce livre je l'ai obtenu à la masse critique mauvais genre chez mon BABELIO.



Merci aux Editions La Martinière Noir  et à Babelio pour ce livre !

J'ai bien lu que nous pouvions lire ce livre indépendamment des autres (les deux premiers) alors j'ai tenté ma chance pour cet opus là et bingo je l'ai eu.

Un polar, le Groenland, tout était réunis pour semblait-t-il un bon moment lecture ... Mais alors, non, pardon, mais non, cette lecture n'a pas su me plaire. 

C'est un peu court ma "brave dame" mais pourquoi cette déception ?!!! Et bien figurez -vous que je n'ai pas accroché au personnage principal l'inspecteur Qaanaaq Adriensen. 

Peut-être est-il important de lire les premiers opus de la série pour mieux cerner le personnage, dans ce cas, il est dommage sous prétexte de vendre le livre, d'en indiquer le contraire.

Mais, si en effet, en lisant les premiers  livres, on pourrait sans doute un peu mieux le cerner, je trouve que l'auteur n'arrive pas à nous le rendre intéressant et que le personnage sonne creux bien des fois.

Et puis, que dire des situations dans lesquelles Mo Malø le mets et l'en sort. Sans vouloir vous dévoiler toutes les actions de l'histoire, j'ai pesté quand il a eu son accident d'hélicoptère en pleine mer, mer déchainée par une tempête incroyable. L'hélico s'abimera en mer, tuant sur le coup le pilote, mais laissant Qaanaak indemne, en rajoutant, parce que ce n'était déjà pas assez, une terrible morsure à la jambe par un requin géant et très vieux (mais avec toutes ses dents ...)

Alors non seulement les séquelles physiques sont minimes (à se demander si le requin avait bien toutes ses dents...?!!!) Mais, en plus la mort du pilote est reléguée aux oubliettes et ne ressort que tardivement et si brièvement dans le déroulé de l'intrigue que ça m'a blasée ... 

En fait, Qaanaak est fait de glace, c'est ça,  à l'intérieur et à l'extérieur ? Et je ne vous relate pas les éléments de sa vie privée qui semblent lui glisser dessus comme peau de phoque sur neige damée ...

Pardon je m'emballe, je m'emballe. Mais, je vous assure j'aime les personnages de polar, mais j'aime quand ils ont une âme, des failles, des creux et qu'ils sont aussi forts et doués et surprenants. 

Je n'aime pas dans un polar, quand je suis amenée à ne pas y croire et dans ce livre au résumé pourtant très alléchant (chamanisme, tradition inuits, enquête, Groenland, jeunesse en mal d'être ...), l'intrigue à force de circonvolutions aura fini par me perdre et un peu m'exaspérée. 

Et si j'en rajoute une couche et bien j'ai été très dubitative devant le terme utilisé et répété : "Pis " ! 

Bon tant "pis" je suis passée à côté de cette lecture,

 Mo Malø ne m'a pas embarquée au pays du froid 

avec son héros récurrent Qaanaak qui aurait gagné en profondeur... 

Quant à vous et bien faites ce que vous voulez !

Portez-vous bien et lisez pour vous évader !


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dimanche 8 novembre 2020

Patagonie route 203 Eduardo Fernando Varela

 

 #Patagonieroute203 #NetGalleyFrance




Au volant de son camion, un énigmatique saxophoniste parcourt la géographie folle des routes secondaires de la Patagonie et subit les caprices des vents omniprésents.

Perdu dans l’immensité du paysage, il se trouve confronté à des situations aussi étonnantes et hostiles que le paysage qui l’entoure. Saline du Désespoir, La Pourrie, Mule Morte, Indien Méchant et autres lieux favorisent les rencontres improbables avec des personnages peu aimables et extravagants : un journaliste qui conduit une voiture sans freins et cherche des sous-marins nazis, des trinitaires anthropophages qui renoncent à la viande, des jumeaux évangéliques boliviens gardiens d’un Train fantôme, un garagiste irascible et un mari jaloux…

Au milieu de ces routes où tout le monde semble agir selon une logique insaisissable, Parker tombe amoureux de la caissière d’une fête foraine. Mais comment peut-on suivre à la trace quelqu’un dans un univers où quand on demande son chemin on vous répond : « Vous continuez tout droit, le jeudi vous tournez à gauche et à la tombée de la nuit tournez encore à gauche, tôt ou tard vous allez arriver à la mer » ?

Ce fabuleux premier roman est un formidable road-trip, dans un paysage dévorant, sur les routes les plus inhospitalières et sidérantes du sud du monde où rien ni personne n’est ce qu’il semble être.


Mon avis : 

Une excellente lecture où les paysages et la météo accompagnent Parker, ce camionneur en fuite sur les routes de Patagonie. 

Un livre étonnant et onirique. Les éléments de la nature y sont comme la vie et les sentiments.

J'ai aimé que l'auteur entremêle les sentiments de ses protagonistes dans ce grand "tout". 

Le vent est omniprésent et fait souffler le chaud et le froid sur l'histoire. Comme quand on fait du vélo, selon que le vent nous pousse, ou au contraire, quand celui-ci est en vent contraire et que l'on n'avance pas d'un pouce.

Le vent violent provoquait, toujours chez lui un dérèglement intérieur, la sensation que rien n'était à sa place, que toutes les choses de la vie étaient précaires ou inutiles et qu'il ne lui restait qu'à trouver un endroit où s'abriter.

Ce livre nous imprime des images oniriques et on sent bien chez l'auteur qu'il a déjà travaillé pour le cinéma. 

Cette lecture laisse en moi des tas de beaux instantanés, des images qui trottent encore et encore dans ma petite tête : le parc d'attraction, le train fantôme, la plage, les routes infinies, le camion et son installation maison, le désert de sel, les villages presque fantômes ...

Et que dire des personnages qui traversent cette histoire, de la belle Mayten dont Parker aura un vrai coup de foudre, à ce journaliste bizarre cherchant toujours l'improbable, aux jumeaux péruviens qui sont des aides précieuses pour Bruno le patron de la fête foraine et mari de Mayten. Et j'en passe vous aurez le plaisir de les croiser sur la Route 203.

Une belle histoire d'amour, très différente des romans à l'eau de rose mais qui nous offre tout une foule de sensations qui tourbillonnent en ces temps moroses.

"La vie ne lui accorderait pas une seconde chance: la Patagonie était tellement immense et illimitée qu'ils risquaient de ne jamais se retrouver, mais par un paradoxe de la géographie, il arrivait de cette immensité rapproche les personnes et que leurs chemins se croisent de nouveau."

Merci NetGalley, Merci Eduardo Fernando Varela et merci aux Editions Métaillié pour cette envolée livresque qui m'a fait tutoyer les étoiles au sommet des montagnes de Patagonie !

Quant à vous je ne peux que vous inciter à ne pas avoir peur et de monter à bord du camion de Parker comme l'a fait Mayten  pour vivre intensément la vie au milieu du vent et des étoiles !  

 

mercredi 28 octobre 2020

Le Marsupilami tome 1 La Bête de Frank Pé et Zidrou !

 


Capturé en pleine Palombie par des Indiens Chahutas et vendu à des trafiquants d'animaux exotiques, un marsupilami débarque dans les années 50 au port d'Anvers. Réussissant à s'enfuir, il arrive dans la banlieue de Bruxelles et est recueilli par François, un jeune garçon fan d'animaux dont le quotidien est loin d'être facile. Le début d'une aventure passionnante, parfois sombre mais toujours porteuse d'espoir, et d'une belle amitié.

#LaBête #NetGalleyFrance


Mon avis :

Je remercie NetGalley et les Editions Dupuis pour ce partenariat, découverte en numérique de cette belle BD sur l'écran 17 pouces de mon ordinateur. Je pense qu'en version papier c'est encore plus top !

Je suis rentrée dans l'histoire très facilement happée par les très beaux dessins et sans trop d'attente par rapport à la BD d'origine du Marsupilami. 

La dédicace à "André il se reconnaîtra" est un clin d'oeil à Franquin bien entendu, et si les auteurs se détournent de la subtantifique moëlle de la queue du Marsupilami, on sent chez eux un très grand respect pour leur maître. Franquin avait déjà offert son Marsupilami à d'autres auteurs, alors là c'est une nouvelle adaptation qui s'offre à nous et c'est bien naturel.

En tant que lectrice adulte j'ai vraiment adhéré à ce parti pri de faire vivre la Marsupilami comme une vraie bête sauvage arrivée parmi les hommes, ces hommes qui sont parfois plus sauvages que n'importe qu'elle bête.

J'ai tout de suite accepté l'idée que cet animal pouvait finalement être comme un animal réel. Il représente d'ailleurs ce côté sauvage et mystérieux de tout animal mytique.

J'ai bien aimé tous les petits animaux éclopés recueillis par le jeune François. Une vraie arche de Noé particulière attendrissante et pleine d'humour. Ce côté là devrait plaire aux plus jeunes. Les adultes eux apprécieront je pense, l'histoire de la mère de François. 


Le scénario de Zidrou est ingénieux et permet à la BD de toucher les enfants et les adultes.

Les dessins sont très beaux et Franck Pé sait traduire les atmosphères, les décors. Il est fort dans les nuances de gris et dans les touches de couleurs qui arrivent tout d'abord par le orangé du Marsupilami et de son célèbre cri "HOUBA" et aussi son célèbre nid. 

Merci encore aux Editions Dupuis et à NetGalley pour ce joli partenariat ! 

Et je dis "HOUBA HOUBA HOUBA !!!! "

Et puis hâte de retrouver le Marsupilami dans un futur tome 2  !



vendredi 23 octobre 2020

L' Intimité Alice Ferney


Alexandre et Ada forment un couple heureux et s’apprêtent à accueillir un enfant. À l’heure de partir à la maternité, Ada confie son premier-né à leur voisine Sandra, une célibataire qui a décidé de longue date qu’elle ne serait pas mère. Après cette soirée décisive, la libraire féministe garde un attachement indéfectible au jeune garçon et à sa famille. Quelques années plus tard, sur un site de rencontres, Alexandre fait la connaissance d’Alba, enseignante qui l’impressionne par sa beauté lisse et sa volonté de fer…

Sandra, Alexandre, Alba – sur ces trois piliers, Alice Ferney construit son roman : en révélant les aspirations, les craintes, les opinions, les hésitations, les choix de ces personnages, elle orchestre une polyphonie où s’illustrent les différentes manières de former un couple, d’être un parent, de donner (ou non) la vie. S’amusant à glisser des dialogues philosophiques dans une comédie de mœurs, alternant les points de vue pour déplier toutes les réalités d’un projet ou d’une certitude, elle ausculte magistralement une société qui sans cesse repousse les limites de la nature et interroge celles de l’éthique pour satisfaire au bonheur individuel et familial.

Mon avis : 

Lecture de ce livre choisi lors de la masse critique de chez Babelio. Attirée par la belle couverture de chez Actes Sud et par l'auteure Alice Ferney.

Je suis partagée entre de l'enthousiasme et de l'énervement avec cette lecture...  Il faut dire que tous les personnages féminins de cette histoire nous poussent dans nos retranchements et nous interrogent différemment.

Je qualifierais néanmoins ce livre de "bavard" et intellectuel car à un moment j'ai eu du mal avec toutes les informations glanées sur le net, une sorte de trop plein m'a envahi.

Pourtant les deux premières parties Ada et Sandra m'ont beaucoup plu. Toutes les parties sont aux noms des personnages féminins de l'histoire. Ada la femme d'Alexandre la mère de Nicolas et Sophie, morte en couche, Sandra la voisine féministe et faisant le choix du célibat et de la non maternité, Alba la femme asexuelle qui veut un enfant mais pas le porter, Anna la fille rêvée par Alba et qui serait portée par autrui et enfin Alma la potentielle mère porteuse.

Je crois qu'en fait le personnage d'Alba m'a profondément dérangée. Oui dérangée ! L'auteure a voulu sans doute bousculer des principes mais là, waou, elle ne fait pas dans la dentelle. Alba m'a énervée dans son entêtement et dans sa non considération des hommes, son aveuglement. 

Oui, je le dis haut et fort je l'ai détesté pour son égoïsme brutal ! Je ne sais pas si dans la vraie vie il y a beaucoup de personne asexuelle mais dans ce cas là pourquoi chercher quelqu'un qui n'a pas ce désir et l'embarquer malgré lui dans des désirs d'enfants abracadabrants. 

Pauvre Alexandre. Dans cette histoire cet homme charmant n'aura pas eu de chance c'est le moins que l'on puisse dire. J'espère que les hommes ne seront pas toujours relegués au troisième plan dans leurs désirs charnels et désirs de paternité.

Alice Ferney bouscule et interroge notre intimité et surtout celle des femmes. Ce livre met en avant de grands débats sur les orientations et les identités sexuelles et sur toutes les possibilités de procréation. 

Je me suis sentie plus proche de Sandra dans cette histoire et j'ai été touchée par ce que peuvent vivre les hommes. J'ai trouvé également que le fait de se trouver dans un milieu très privilégié où l'argent ne fait pas défaut influe énormement sur les choix des personnages.

" On naît femme mais on peut ne pas le devenir. "

Ce livre nous fait réfléchir et pour m'a part m'a fait prendre partie et renforcé dans certaines idées. L'importance de la protection des personnes et leur non utilisation à des fins mercatiles en font bien évidemment partie. 

" Il expliquait ce qu'il voulait dire :

- Même le progrès scientifique marche main dans la main avec le capitalisme et le marché. Les équipes de recherche visent les découvertes et les récompenses, les capitaux cherchent la profitabilité. Avec cette manne corruptrice, les technologies s'imposent comme des solutions à des problèmes préalablement amplifiés et le monde s'en accomode. Silence, ici on fait de l'argent ! C'est comme ça que ça marche."

Pour moi, faire porter un enfant à une autre personne n'est pas envisagable et je suis heureuse que la Loi française interdise encore ces procédés au nom de l'indisponibilité du corps humain. Alba ne m'aura pas fait changé d'avis sur cette question, ni les pratiques américaines ou étrangères sur la question. 

Un livre réussi, mais un peu "bavard" (qui intellectualise beaucoup...) et extrème peut être dans le choix de ces personnages. Mais c'est ainsi qu'Alice Ferney met en avant toutes ces questions  intimes qui sont au coeur de notre société actuelle en mutation.

Merci à Actes Sud et à Babelio pour cette lecture 

qui m'a appris beaucoup de choses 

et m'a placé au centre de débats contemporains interessants et importants !

A vous d'entrer dans l'Intimité de ces femmes et de cet homme ...

et d'interroger votre propre intimité et vos choix.

Je serais curieuse de lire plus d'avis masculins sur ce livre... 

Merci à Babelio pour cette lecture, 

vous pouvez d'ailleurs lire une interview de l'auteure sur le site BABELIO

 en CLIQUANT ICI !


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samedi 3 octobre 2020

Lumière d'été, puis vient la nuit Jón Kalman Stefánsson


Dans un petit village des fjords de l’ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun essaie de bien vivre, certains essaient même de bien mourir. Même s’il n’y a ni église ni cimetière dans la commune, la vie avance, le temps réclame son dû. Pourtant, ce quotidien si ordonné se dérègle parfois : le retour d’un ancien amant qu’on croyait parti pour toujours, l’attraction des astres ou des oiseaux, une petite robe en velours sombre, ou un chignon de cheveux roux. Pour certains, c’est une rencontre fortuite sur la lande, pour d’autres le sentiment que les ombres ont vaincu - il suffit de peu pour faire basculer un destin. Et parfois même, ce sont les fantômes qui s’en mêlent… En huit chapitres, Jón Kalman Stefánsson se fait le chroniqueur de cette communauté dont les héros se nomment Davíð, Sólrún, Jónas, Ágústa, Elísabet ou Kristín, et plonge dans le secret de leurs âmes. Une ronde de désirs et de rêves, une comédie humaine à l’islandaise, et si universelle en même temps. Lumière d’été, puis vient la nuit charme, émeut, bouleverse. SOURCE NETGALLEY
Auteur : Jón Kalman Stefánsson

#Lumièredétépuisvientlanuit #NetGalleyFrance


Mon avis :

Cette lecture est le fruit d'un partenariat avec le site NetGalley et les Editions Grasset.
Je les remercie vivement pour cette belle lecture.

J'avais depuis longtemps envie de découvrir l'écriture de cet auteur dont je lisais tant de bien à droite et à gauche et bien autant dire que je n'ai pas été du tout déçue par ma lecture. Originale, différente, un "poil" déstabilisante mais ceci a finalement participé à mon plaisir de lecture.

Nous n'avons pas vraiment là une histoire à part entière, c'est plutôt comme des petites nouvelles, enfin des chapitres. L'auteur dressant le portraits des habitants de ce petit village islandais. 

Les narrateurs ne sont pas vraiment déterminés mais ils se disent habitants de ce village. Ils sont donc à l'intérieur et à la fois comme détachés et omniscients.

Nous avons là 8 histoires, 8 nouvelles ou 8 chapitres dont le lien commun est le lieu. L'auteur en dresse une sorte de portrait à travers certains de ces habitants.

Ce que j'ai surtout aimé dans ce livre c'est cette écriture "différente" car à la fois poétique, caustique, détachée mais paradoxalement ancrée dans la réalité. Difficile de la définir cette écriture...Je la pense étroitement liée à la vie dans ce village isolé d'Islande mais aussi très universelle. La traduction ne devait pas être simple j'imagine.

J'ai mis des tonnes de marque pages virtuels dans mon livre numérique ! 

Mes impressions de lecture sont tout à la fois tendres, nostalgiques et un peu bousculées aussi car il n'y a pas une histoire qui forme un tout mais au final si...

Ainsi, il ne faut pas s'attendre avec cette lecture à un "tout" mais plutôt comme si on observait chaque étoile de façon particulière et que d'un coup on découvrait alors le ciel !

Dans ce livre l'auteur nous parle de la vie, de l'amour, du sexe, du désir et de la mort. Toutes les reflexions ont sonné justes pour moi. 

L'écriture est aussi très sensuelle, voire "sextuelle" j'allais dire inventant un mot pour l'occasion.

L'auteur sait merveilleusement décrire les attirances, les étincellements entre deux êtres. Tout ce qui ne peut se prédire ou se prévoir. C'est beau et c'est bon.

L'auteur ne manque pas d'humour et ses narrateurs ne loupent pas une occasion de se moquer de certains travers des personnages qui transitent dans ces histoires. 

Au final, je ne sais comment vous inciter à lire ce livre. Il est si particulier... 
Alors, il faut le vivre comme une expérience et voir ce qu'il se passe en vous. 

Pour moi, cette expérience là m'aura séduite totalement 
et donnée un sentiment agréable à mi chemin entre rêves et réalités.

Merci encore à NetGalley et aux éditions Grasset 
pour la découverte de cet auteur avec ce beau livre ♥

J'ai hâte de lire d'autres romans de Jón Kalman Stefánsson
avec cette écriture qui m'a charmée 
et peut être même envoutée !

A lire ICI une interview intéressante de l'auteur !

"Autrefois Bjorgvin avait rêvé d'une vie avec Augusta, la postière mais son désir n'avait jamais été exaucé, il en va souvent ainsi, le Monde déborde de rêves qui jamais d'adviennent, ils s'évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voute céleste et la nuit les changes en étoiles."



mercredi 16 septembre 2020

Les lettres d'Esther Cécile Pivot





En souvenir de son père, Esther, une libraire du nord de la France, ouvre un atelier d’écriture épistolaire. Ses cinq élèves composent un équipage hétéroclite :
une vieille dame isolée, un couple confronté à une sévère dépression post-partum, un homme d’affaires en quête de sens et un adolescent perdu.
À travers leurs lettres, des liens se nouent, des cœurs s’ouvrent. L’exercice littéraire se transforme peu à peu en une leçon de vie dont tous les participants sortiront transformés.
Roman initiatique, pétri de tendresse et d’humanité, ces Lettres sont un éloge de la lenteur, une ode au pouvoir des mots. SOURCE NETGALLEY

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Mon avis :

Cécile Pivot nous embarque dans cet atelier épistolaire qu'Esther va créer car elle aime les lettres et les mots.

Les participants sont tous volontaires ou presque. 

Nous avons le couple de Juliette et Nicolas qui vit une crise à l'arrivée de leur premier bébé et la dépression de Juliette. 

Il y a Jeanne cette femme veuve laissée de côté par son unique fille amoureuse des bêtes. 

Il y a Jean un homme d'affaire à un tournant de sa vie sans vraiment le sentir.

Et il y a Samuel un jeune homme en quête de sa place dans sa vie suite au décès de son grand frère. 

Et puis il y a aussi Esther qui non seulement anime l'atelier épistolaire mais va aussi se prêter au jeu. 

Chacun a choisi deux correspondants et envoie ces lettres en copie à Esther. 

Juliette correspondra avec Nicolas, leurs échanges participants de sa thérapie. Elle choisira également Jeanne qui aura un regard encourageant sur elle.

Nicolas choisira sa Juliette et Jean 

Jean lui prendra Nicolas comme correspondant et aussi Esther bousculant un peu les codes.

Jeanne en plus de Juliette enverra des lettres à Samuel.

Et Samuel n'aura que Jeanne en correspondante car il a été forcé à s'inscrire à l'atelier par sa mère.

Très vite les thèmes choisis par Esther pour engager les correspondances vont conduire les participants à parler d'eux et finalement à beacoup se confier.

Les lettres vont créer des liens entre eux. Tous ont finalement des choses à règler dans leur existence.  Certains le savaient en s'inscrivant ou en étant inscrit à l'atelier d'autre vont le découvrir.

Esther comprend très vite que son atelier d'écriture épistolaire allait vite prendre un tournant plus intime. 

Les participants vont alors se confier, se livrer dans leurs lettres. 

Le livre est composé en grande partie par les lettres qui s'engagent entre les participants comme des dialogues et dressent au fur et à mesure leurs portraits. Un peu de texte hors des lettres juste pour apporter un petit peu d'information.

J'ai énormément pris de plaisir à lire ces lettres. Enfin ce livre je veux dire ! Les échanges épistolaires sont souvent si riches pour peu que l'on s'en donne la peine. Comme Esther je trouve que la correspondance postale est un peu délaissée et que c'est bien dommage. Il y a les mails mais c'est peut être un peu différent. 

Chère Cécile Pivot et chère Esther il me plairait de participer à votre atelier et j'ai eu beaucoup d'émotion à faire la connaissance de tous les participants.

Mes lectures concernant les échanges épistolaires sont souvent de belles lectures ("Quand souffle le vent du Nord" de Daniel Glattauer, "Et je danse aussi" de Mourlevat et Bondoux et "Oh Happy Day" ). 

Mais Cécile Pivot a eu en plus la belle idée de cet atelier épistolaire. Celui-ci produit des échanges très riches entre des personnes différentes et crée des nouveaux liens .

Merci à Cécile Pivot à Net Galley pour ce beau partenariat 
et aux Editions Calmann Levy pour cette lecture émouvante et originale.

Quant à vous n'hésitez pas à décacheter ce livre 
et à découvrir tous ces personnages attachants
qui m'ont fortement émue !

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"Facteur presse le pas, l'amitié ou l'amour n'attendent pas !"

Vous vous souvenez, on écrivait ça au dos de nos lettres quand nous étions plus jeunes !

" On ne dit pas les mêmes choses à l'écrit qu'à l'oral. Nous usons d'autres mots et expressions, soignons notre style. Nos pensées empruntent des chemins différents, plus difficiles d'accès, plus tortueux, plus imprévisibles. plus exaltants, aussi. Nous nous livrons, nous exposons, nous prenons des risques. Ecrire une lettre, la poster, attendre une réponse en retour donne une autre valeur aux jours, un poids plus conséquent me semble-t-il , au message dans l'enveloppe. Il prend son temps et trace sa route. "