"Cet été-là, il a plu comme rarement à Lake District et la tourbière a livré son secret : un cadavre sans âge, couvert de tatouages. Jane Gresham, spécialiste du poète William Wordsworth, pense aussitôt à une légende locale : Fletcher Christian, le chef des mutins du Bounty, a fui Pitcairn pour regagner clandestinement l'Angleterre. Et son vieil ami Wordsworth a transformé son récit en poème épique. Persuadée que le précieux manuscrit se trouve chez un descendant du poète, Jane enquête. Mais, comme dans toutes les chasses au trésor, les convoitises s'éveillent, et les cadavres s'accumulent."
Rencontré au QDP 2015 ( et elle était là cette année aussi - QDP 2017 ) je n'ai pas beaucoup lu cette auteure mais j'apprécie ses histoires et ses portraits de personnages.
@Didicace - Quais du polar 2015 |
J'ai lu en 2008 (avant mon blog - et retrouver grâce à mon carnet de lecture que je viens de terminer) " Le chant des sirènes " qui m'est resté en tête. Et puis j'ai été fan de la série des enquêtes de avec Carol Jordan et Tony Hill.
Val McDermid mixe dans ce livre deux histoires en une celle du passé éloigné de Christian Fletcher le célèbre chef des révoltés du Bounty ( non pas mon chat .... le bateau) et celle de Jane Gresham spécialiste du poète William Wordsworth qui aurait fait le récit des aventures de Christian Fletcher. Cet homme qui serait bien revenu chez lui et qui giserait peut être là dans la tourbe de cette région.
La quête de Jane pour retrouver ce fameux manuscrit chez les descendants du poète va remuer les esprits et attiser très fortement les convoitises.
Si au départ on peut se dire que l'intrigue tient à peu de chose, Val McDermid sait très bien nous donner envie d'en savoir plus, aussi bien sur le cadavre tatoué que sur ce manuscrit.
Jane est au centre de toute cette intrigue, elle est entourée par des amis, un ex petit ami, des collègues, sa famille : ses parents et son frère (chez qui elle revient pour mener son enquête) et tout particulièrement une jeune fille Tenille qu'elle a pris d'affection.
Il y a pas mal de personnages secondaires que Val McDermid nous décrit avec talent.
Cette jeune fille va très vite se trouver en pleine galère suite à une accumulation d'incidents, elle va alors fuir la ville pour rejoindre Jane à Fellhead la ville de sa famille.
J'ai surtout apprécié dans ce livre cette jeune fille et les rapports qu'elle entretient avec Jane.
" Ces dernières années, elle en était arriver à se croire seule au monde, une simple particule glissant entre les constellations de la vie des autres. Depuis la mort de sa mère jamais elle n'avait eu l'impression de posséder un foyer réel."
Ce livre se lit avec plaisir, les descriptions des personnages mais aussi de la ville et de la campagne anglaise sont bien faites.
" Une demi-heure plus tard, il se tenait à l'orée d'un paysage étrange. Sur un long plateau couvert de lande, des mains humaines s'étaient jointes aux intempéries pour donner aux tourbières des formes curieuses, les touffes d'herbe faisant penser à des îles dans un marécage noirâtre. Des flaques d'eau brunes semblaient suinter du sol, et une légère odeur de pourriture flottait dans l'air. C'était une lieu plutôt sinistre pour rendre l'âme, se dit-il. "
Mon bémol tient surtout à cette intrigue qui est selon moi un peu trop tirée par les cheveux... On a du mal a vraiment joindre les deux histoires par delà le temps...
Et puis j'ai eu du mal à me glisser dans le récit sur les aventures de Christian Fletcher... Trop décousu... Et puis parce que je pensais peut être trop à Mel Gibson dans le film Le Bounty...
Un bon moment néanmoins où l'auteure a su conserver le suspens de l'auteur des différents morts (meurtres ?) qui parsèment la recherche du manuscrit...
J'attaque le niveau 2 : PIOCHE !
Quant à vous, et bien si vous souhaitez partir à la découverte de ce manuscrit, suivez Jane, Tenille et les autres
et surtout soyez prudents !
et surtout soyez prudents !
Je vous laisse en poésie avec William Wordsworth
Premier beau jour de printemps
Écrit en temps de guerre.
Écrit en temps de guerre.
A demi couché sur la mousse
Sous un dais d’arbres balancés,
J’étais dans cette humeur très douce
Qui nous mène aux tristes pensers.
Sous un dais d’arbres balancés,
J’étais dans cette humeur très douce
Qui nous mène aux tristes pensers.
La Nature était si charmante
Que je souffrais de sa beauté,
Songeant aux maux que l’homme invente,
Aux biens qu’il laisse de côté.
Que je souffrais de sa beauté,
Songeant aux maux que l’homme invente,
Aux biens qu’il laisse de côté.
Les pervenches aux bleus calices
Enlaçaient les coucous d’or clair.
Qui peut douter de vos délices,
Fleurs heureuses d’aspirer l’air ?
Enlaçaient les coucous d’or clair.
Qui peut douter de vos délices,
Fleurs heureuses d’aspirer l’air ?
Les oiseaux jouaient vifs et prestes;
Si je ne puis voir en leur cœur,
Le moindre de leur menus gestes
Semblait un frisson de bonheur.
Si je ne puis voir en leur cœur,
Le moindre de leur menus gestes
Semblait un frisson de bonheur.
Les branches tendaient vers la brise
Leurs doigts en fleur pour la saisir.
Comment faire, qu’on me dise,
Pour ne pas voir là du plaisir ?
Leurs doigts en fleur pour la saisir.
Comment faire, qu’on me dise,
Pour ne pas voir là du plaisir ?
Si tel est le monde où nous sommes,
Si l’arbre et l’oiseau sont heureux,
Ai-je tort de plaindre les hommes,
Songeant aux maux créés par eux ?
Si l’arbre et l’oiseau sont heureux,
Ai-je tort de plaindre les hommes,
Songeant aux maux créés par eux ?