La chienne
Sur la côte pacifique colombienne, entre océan déchaîné et jungle menaçante, vivent dans un cabanon de fortune Damaris et son mari pêcheur. Si elle est mélancolique, ce n’est pas à cause de son existence précaire : Damaris n’a jamais réussi à tomber enceinte et elle en souffre de plus en plus.Alors, quand elle adopte un chiot sur un coup de tête, l’animal devient une source infinie d’amour qu’elle va choyer sans relâche dans cet univers si hostile. Mais un jour, la chienne disparaît, plongeant Damaris dans un immense désarroi.Une exploration féroce et bouleversante du désir maternel. Une lecture choc qui dépayse autant qu’elle bouscule. Source Éditions J'ai Lu
Mon avis :
Ce petit livre de 153 pages a été lu avec plaisir et rapidité. Nous sommes presque dans le format d'une nouvelle.
J'ai accroché tout de suite à cette histoire qui nous parle du désir d'enfant, des liens d'attachement entre un animal et un humain, tout ça au cœur d'une nature sauvage et dure.
C'est Damaris le personnage principal de cette histoire et pour elle la vie n'a jamais été vraiment facile. La nature ne l'a jamais gâtée. Des épisodes douloureux dans son enfance vont la marquer à jamais et son désir de mère, une fois adulte, ne sera jamais combler.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayer et d'avoir mis toutes les chances de son côté avec son mari Rogelio. Un homme qui nous parait rustre au départ mais qui ne l'est pas vraiment.
" Le chamane vit Damaris pendant longtemps. Il lui donna des boissons, lui prépara des bains et des encens, et l'invita à des cérémonies au cours desquelles il la baigna, la frotta, la plongea dans des nuages de fumée et des bains d'huiles, lui psalmodia des prières et lui murmura des chansons. Ensuite ce fût au tour de Rogelio, qui, cette fois ne fit pas la tête ni ne baissa les bras. Et tout celà n'était que les préparatifs. Le traitement en tant que tel consistait en une opération que Damaris devait subir, mais sans être ouverte d'aucune manière. Il s'agissait juste de nettoyer les espaces qui devaient accueillir son œuf et le sperme de Rogelio et préparer le ventre pour recevoir le bébé. Le tout était très coûteux et ils durent économiser durant toute une année pour pouvoir se le payer."
Alors l'arrivée de cette chienne dans la vie de Damaris va révéler en elle, la mère qu'elle n'a pas été. Le prénom donné à la chienne est celui qu'elle aurait donné à une fille: Chirli.
On voit alors Damaris devenir mère, on la voit nourrir, langer, nettoyer, chérir la petite chienne. On va aussi très vite la voir s'inquiéter aussi quand la chienne va disparaitre une première fois.
" Face à elle, il n'y avait que la jungle, silencieuse, tranquille comme un monstre qui vient d'avaler sa proie. Damaris retourna à la cabane, mis ses grandes bottes de caoutchouc, prit la machette et la lanterne, et s'avança dans les broussailles, dans la direction des chiens. A aucun moment elle n'eut peur de tout ce qui l'effrayait habituellement dans cette jungle : l'obsurité, les équis, les bêtes sauvages, les morts, les défunts Nicolasito, Josué et le senor Gene, les fantômes dont elle avait entendu enfant... Elle ne s'étonna pas non plus de son courage. Elle ne pensait qu'à une seule chose : le chienne était en danger et elle devait la sauver."
Puis, la chienne va devenir adulte et elle va alors devenir fugueuse et mère à son tour.... Ce qui va profondément bouleverser Damaris...
"Damaris ne pleura plus la perte de la chienne, mais son absence lui pesait dans la poitrine comme une pierre. Elle lui manquait tout le temps. Quand elle rentrait du village et qu'elle n'était pas en haut de l'escalier à l'attendre, la queue battante, quand elle préparait le poisson et qu'elle n'était pas là à la regarder avec insistance, quand elle jetait les restes sans garder le meilleur pour elle ou quand elle buvait le café le matin et n'avait personne à qui caresser la tête."
Ce livre est une petite pépite d'émotions où dans un court espace Pila Quintana nous parle de maternité, de mal de vivre, d'amour, tout ceci dans le décor sauvage et rugissant de la côte océanique Colombienne.
Il va résonner longtemps en moi ce petit livre et je vous invite à le découvrir et ainsi mieux connaitre Damaris et la chienne." Cette jungle est terrible, explique-t-elle. Il y avait beaucoup trop de falaises comme celles-ci, avec des rochers recouverts de mousse glissante et des vagues comme celle sui avait emporté le petit Nicolasito, des arbres immenses que les éclairs coupaient en deux, des glissements de terrains, des couleuvres venimeuses ou capable d'avaler un cerf, des chauves-souris qui saignaient les animaux, des plantes avec des épines qui pouvaient transpercer un pied, et des ruisseaux puissants qui naissaient après les averses et dévastaient tout sur leur passage..."
Une pépite qui se dévore comme l'océan dévore les falaises de la côte bolivienne.
Je remercie sincèrement Babelio et les Editions J'ai Lu pour ce partenariat lors d'une masse critique Littérature (Masse critique qui a lieu à 7 heure du matin ce qui me convient tout à fait).
Je sens que je vais le glisser entre deux romans plus longs.
RépondreSupprimerBonjour Alex,
Supprimeroui une lecture qui peut facilement glisser entre deux romans plus longs.
Merci pour ton commentaire ici et bon dimanche et vacances.
Bises
ça a l'air original ! Une écrivaine colombienne... mais pourquoi pas?!
RépondreSupprimerCoucou Violette,
Supprimerun petit livre qui m'a beaucoup plu, original peut être surtout car il se passe sur les côtes colombiennes et que ce n'est pas forcément un paysage très connu ni très touristique.
Merci de commenter et de me lire ♥
Bisous
Bonjour Didi, je note ce roman. J'aime la littérature d'Amérique du Sud et le sujet me "parle". Bonne journée.
RépondreSupprimerBonsoir Dasola, je ne connais pas beaucoup cette littérature là mais ce petit livre est une belle découverte.
SupprimerBisous
Bonjour Didi, je note ce roman. J'aime la littérature d'Amérique du Sud et le sujet me "parle". Bonne journée.
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