samedi 23 janvier 2016

Gloire tardive d'Arthur Schnitzler

Edouard Saxberger, un vieux fonctionnaire confit dans une vie de routine, trouve un soir en rentrant chez lui un jeune homme qui l’attend. Il se dit poète et prétend avoir déniché un vieux livre écrit par Saxberger des décennies auparavant. Il brûlait d’envie de faire la connaissance de celui qu’il considère comme un Maître.

Saxberger, qui a presque oublié qu’il a un peu écrit dans sa lointaine jeunesse, est surpris, puis amusé. Et même flatté quand le jeune homme l’invite à le rejoindre un soir dans un des Kaffeehäuser de Vienne où se réunissent régulièrement ses amis, un cercle de jeunes poètes qui porte le joli nom de Begeisterung (Enthousiasme). Le vieux monsieur est accueilli avec respect et admiration et ne peut bientôt plus se passer de cette ambiance. A ses risques et périls.

Ce retour de jeunesse chez un vieillard n’est pas sans rappeler La Mort à Venise de Thomas Mann. Schnitzler analyse avec finesse et indulgence la tentation dangereuse de rajeunir, et son trop prévisible échec. Et il épingle au passage un milieu littéraire (intemporel ?) où règnent de jeunes ambitieux sans grand talent, mais fort habiles à assurer ce que nous appellerions aujourd’hui leur communication.



Ce livre je l'ai reçu dans le cadre d'un partenariat particulier proposé par Babelio. Merci à eux et tout particulièrement à Pierre Krause. 

Je remercie également les Éditions Albin Michel.

J'ai reçu l'exemplaire des épreuves non corrigées, ce qui m'a surpris sur le coup. mais outre la couverture avec ce bandeau "Épreuves non corrigées" et  sans la photo de l'auteur comme prévu pour la version finale, le livre est de très belle facture : beau papier très doux agréable au toucher, une agréable police de caractère.

Il y aura peut être quelques retouches mais je n'ai pas vu ni lu des coquilles... En même temps je ne suis pas experte en orthographe...  

Je ne connaissais pas cet auteur, même de nom, je l'avoue, mais sa présentation m'a donnée envie de le découvrir par l'intermédiaire de ce partenariat particulier et à travers ce roman édité à titre posthume. 


L'histoire de ce récit nous est relaté dans une postface de 13 pages. Celle-ci mets en lumière ce texte et nous fait comprendre que cette nouvelle est somme toute assez autobiographique. 

Cette nouvelle rentre en résonance avec la vie d'Arthur Shnitzler et le milieu artistique de l'époque.  

J'ai apprécié de voir le processus qui a conduit à ressortir des écrits de cet auteur. Une histoire à travers la grande histoire. La volonté de certains hommes et femmes à préserver des œuvres d'art (littéraire ou autre)  au péril de leur vie est pour moi quelque chose de vraiment admirable.

Cette nouvelle, c'est l'histoire de ce vieux monsieur qui sort de son train train quotidien par l'attrait d'un jeune homme pour un recueil de poésies qu'il a écrit bien des années avant. 

Le jeune homme lui vante les mérites de son recueil de poésie. Et oui il y a fort longtemps Monsieur Saxberger était poète... Meier le jeune artiste va alors l'entraîner et le faire rentrer dans un cercle d'artistes beaucoup plus jeunes en quête de notoriété et surtout de créations.

En quête de gloire, ces soit disant artistes vont réveiller en ce vieux monsieur des envies de gloire tardive. 

On plonge alors dans les pensées de ce vieux monsieur, qui aura envie de ressentir l'admiration de ses lecteurs et de profiter d'une gloire tardive.

Hélas le vieux monsieur est aussi solliciter par le cercle d'artistes pour créer à nouveau... Et s'est là, que la chute sera rude ...


Création et gloire sont deux choses si capricieuses... Elles ne se décrètent pas !


La prise de conscience sera bien dure et la chute inévitable.... (même si au fond ce n'est pas de bien haut que Saxberger tombera...)

L'écriture de Shnitzler me parait classique, reflétant une époque et un style de vie. Nette et sans bavures. 

Si ce vieux poètes m'a intéressé, ce récit ne m'a pas trop touchée.... D'autres romans de l'auteur me plairait peut être davantage... Mais pour l'instant je vais m'en tenir là.


" Mieux vaut tard que jamais " dit-on 
là, le "jamais" aurait peut être été plus doux pour cet homme
qui n'aurait pas quitter "la sourde et molle quiétude d'antan."


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8 commentaires:

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    1. Bonsoir Alex,
      oui éventuellement pour le personnage...
      Bises

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  2. J'ai étudié cet auteur à la fac mais je n'ai pas donné suite à la proposition de Babelio...

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    1. Bonsoir Manu,
      qu'avais-tu étudié de lui ? Mauvais souvenirs pour n'avoir pas répondu à la proposition de Babelio ?
      Que de questions ;-)
      Bises

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  3. Ca c'est certain, l'orthographe, c'est pas ton truc...

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    1. Où sont ces serpents qui sifflent sur ma tête ?
      Les cédilles sont en colère !
      Les négations crient : Non ! Non ! Non !

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  4. Mouais... pas envie d'en faire une priorité ;)

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    1. Moui ... Pas prioritaire selon moi mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas.
      Bises

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