mercredi 23 octobre 2013

Longue marche Tome 1 Traverser l'Anatolie Bernard Ollivier




Bernard Ollivier aura cheminé, la retraite venue, d'un bout à l'autre de l'Asie, d'Istanbul à Xi'an, en longeant l'ancienne route de la Soie. Quatre années passées les chaussures aux pieds, essentiellement à la belle saison, afin de pouvoir franchir les hauts cols d'Anatolie et du Partir impraticables en hiver. Quatre années racontées au fil des jours dans un récit qui n'est en rien l'évocation d'un exploit mais bien le partage d'une aventure humaine rare, par un voyageur émerveillé allant de rencontre en rencontre et qui constate que son projet lui est aussi mystérieux que le monde.





Mon avis : 

Décidément 2013 aura été pour moi l'année  Bernard Ollivier ! 

J'ai lu trois livres de cet auteur et j'avoue j'apprécie cet écrivain ! 

Mon billet sur Nouvelles d'en bas
Mon billet sur Sur le chemin des Ducs

Et celui de ma dédicace lors de la fête du livre 2009, oui, il m'a fallu du temps pour sortir cette Longue Marche de ma PAL.


Découvrir la Turquie, l'Anatolie, en marchant voilà une belle idée et Bernard Ollivier l'a fait pour nous, ses lecteurs. 

Véritable aventure humaine, la marche fait découvrir ce pays de façon différente et permet de s'imprégner d'un rythme propre au marcheur. 

Les kilomètres défilent, les rencontres également. Le peuple turc est accueillant  mais parfois pas vraiment... 

Pas toujours facile de se repérer dans ce pays où les chemins ne sont pas mis en valeur au détriment des routes Marcher n'est pas toujours compris par les autochtones, pourquoi marcher alors que l'on peut se faire transporter dans des véhicules motorisés ! 

"Je réponds de bonne grâce à la litanie habituelle de questions, tout en sirotant des verres de thés très sucré. Je m'amuse à voir ces hommes dont la seule activité physique consiste à débrayer, à freiner, à accélerer, fascinés par un marcheur, autant dire un martien. Il y a dans leur regard à la fois de l'admiration pour la performance, un peu d'ironie condescendante, et une certaine incrédulité. A quoi bon marcher quand on peut se déplacer en voiture ? Bien entendu ils me proposent de me véhiculer un peu plus loin. Mais cette fois ne se formalisent pas de mon refus. 
Faute de vocabulaire, crainte d'apparaître pédant ? Je renonce à leur expliquer. mais notre conversation détendue autour d'un verre de thé n'est-elle pas la réponse à leur perplexité ? Si je me déplaçais en voiture, ou même si j'avais grimpé, comme client dans leur véhicule, aurions-nous eu cet échange ? Non. Les moteurs confisquent la parole. Ils vont trop vite, font trop de bruit. L'arrêt est réglementé, l'échange purement limité au paiement du prix de la course." 


"Et comment expliquer à ces descendants de nomades - dont ils aiment à chanter les vertus - qu'ils sont devenus les culs-de-jatte motorisés, incapable désormais de se déplacer à la force de leurs propres muscles, atrophiés par l'inactivité ?"

Le corps, les pieds, le dos avec le sac lourd en prennent un coup, puis s'habituent. La marche appelle la marche. 
Allez toujours plus loin ... Les étapes sont souvent au dessus de 30 kilomètres et là je suis admirative... 

"On a pu constater, chez les pèlerins en particulier, que lorsque la moyenne de trente kilomètres par jour est atteinte, l'entraînement physique neutralise la perception du corps. dans presque toutes les religions, la tradition du pèlerinage a pour objet essentiel, à travers le travail de l'être physique, d'élever l'âme : les pieds sur le sol, mais la tête près de Dieu. D'où l'aspect intellectuel de la marche que les béotiens ne soupçonnent pas. Ceux qui n'ont pas vécu pareille aventure pensent le plus souvent que la marche est une souffrance. Elle peut l'être pour ceux qui, par masochisme ou religiosité, s'infligent des tortures, marchent à genoux ou nu-pieds sur les cailloux. mais dans la limite de trente kilomètres par jour, la marche est une jouissance, une douce drogue."

C'est que 12 000 kilomètres à parcourir ce n'est pas une petite marche dominicale !

Les soirées dans les hôtels ne sont pas les plus reposantes, on lui offre souvent le couvert, plus rarement le gîte qu'il faut monnayer et dans ce cas ce n'est pas hôtel 4 étoiles  ...  Rarement de l'eau chaude et une propreté laissant à désirer...

Bernard Ollivier va s'imprégner de la cadence de la marche, va s'émerveiller de paysages, et faire des rencontres marquantes même toutes simples nous faisant entrer dans l'intimité des maisons turques.

Il va découvrir un pays par l'intérieur, avec du temps à partager et je trouve qu'il arrive à nous faire ressentir le pays, avec ses tensions politiques, notamment dans l'est avec le peuple Kurde, il en subira d'ailleurs les tensions ...

Les carenvansérails qui marquent la route de la soie ne sont pas bien entretenus et tombent pour la plupart en ruine. La route de la soie empruntée par de n.ombreuses caravanes n'est pas mise en valeur dans le pays et pourtant quel héritage historique ! Bernard Ollivier est déçu et on le comprend. 

"Face à l'hôtel se trouve le caravansérail Mehmet Pacha. Ou du moins ce qu'il en reste car les murs d'enceinte ont été détruits. Seuls subsistent quelques cellules de plain-pied alignées de part et d'autre d'une allée centrale. On a cassé leur jolie perspectives en y plantant un alignement de lampadaires qui se voudraient modernes. A chaque extrémité une porte en arc de pierres blanches et noires alternées serait du plus joli effet... Si l'on n'avait commis un crime architectural en plantant sur l'une d'elles une tour horloge de ciment. l'édifice avait quatre cent soixante-dix ans, un âge que l'on peut qualifier de respectable, lorsqu'on l'a défiguré par cette horreur grisâtre il y a moins de cinquante ans. Pour ce massacre, on a brisé l'arc du porche que l'on a comblé par un support de ciment gris. L'horloge hors d'usage vomit de grandes trainées de rouille le long des fausses pierres dessinées sur le béton."

J'ai visité un caravansérail lors de mon voyage "motorisé" en 2008, en Turquie, lieu mythique selon moi et celui-là était bien préservé ! 

C'était le caravansérail du Sultan hanı. Pour de plus amples informations c'est par ICI !


@Didi 2008

@Didi 2008
 

Le chemin ne sera pas toujours de tout repos, les aventures quotidiennes parfois très stressantes, les chiens sauvages, les kangals  effrayants, les êtres parfois tout aussi sauvages et /ou complètement fous !

On quitte à la fin de ce tome Bernard Ollivier en fâcheuse posture, son corps ne suit plus, mais pas à cause de sa longue marche, non, il a sans doute ingérer en buvant une eau pas claire, une vilaine bactérie qui le met KO ! 

Retour en ambulance où on souffre pour lui et où on s'inquiète... 

Mais Bernard Ollivier reprendra la route là où il l'a laissé car :

"Mon cœur reste à un endroit précis, au bord de la route de Douhoubayezit où dans une autre vie, je suis tombée. Dans quelques semaines ou , si je suis plus éprouvé que je ne le pense, dans quelques mois. j'y laisserais à nouveau l'empreinte de mes fidèles godillots. Et le nez tournés vars l'est, je reprendrais ma route et mon bâton. Avec, devant moi, dix mille kilomètres d’inconnu".

L'occasion pour moi de le retrouver et de suivre l'empreinte de ses godillots sur la route de la soie car j'ai très envie de continuer cette lecture en me procurant les deux autres tomes. 



En cherchant des informations sur le livre j'ai aussi repérer le livre avec des aquarelles, moyen pour Bernard Ollivier de fixer les images de son périple.



Et vous lecteurs, n'hésitez par à suivre cette longue marche ! 

Une belle lecture enrichissante au rythme des pas de Bernard Ollivier  !

28 commentaires:

  1. Je reconnais "ton" caravansérail.
    J'ai lu aussi une histoire semblable, mais ce n'était pas Ollivier je crois (le type était parti de Marseille), alors ça peut faire doublon? Quand même ça m'intéresse (j'ai parcouru cette route, dans le confort, de Téhéran à Xian)

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    1. Coucou Keisha,
      après quelques recherches (google est mon ami) j'ai trouvé le livre dont tu parles : Philippe VALÉRY - Par les sentiers de la soie (à pied jusqu’en Chine)
      Chaque voyages et chaque voyageurs sont différents, alors n'hésitons pas à lire des ouvrages sur cette route mythique de la Soie ! Merci pour la nouvelle idée de lecture !
      De Téhéran à Xian quel fabuleux voyage tu as fait là !
      Bises

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  2. J'ai lu les trois tomes et aussi le livre avec les aquarelles. A Boukhara, il y a quelques années, j'ai photographié un homme (avec son accord bien entendu) dans une zone touristique et je me suis rendue compte après qu'il y avait une aquarelle de lui dans le livre de Bernard Ollivier. C'était surprenant ! Sinon, je te conseille "La vie commence à 60 ans", du même auteur.

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    1. Bonsoir Saxaoul,
      je compte bien lire les deux tomes suivant :-) et pourquoi pas La vie commence à 60 ans !
      Pour ton anecdote c'est en effet surprenant, l'homme devait avoir un petit quelque chose en plus !
      Bises et @ bientôt

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  3. Je ne l'ai toujours pas lu, je tourne autour, mais je n'arrive pas à me décider.

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    1. Bonjour Aifelle,
      il est des livres qui nous tournent autour, celui-là m'a tourné autour pendant 4 ans ;-)
      Une belle lecture si tu te décides !
      Bises

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  4. Ce voyage était un de mes rêves...
    Bon, les bouquins d'Ollivier sont à la bibli, je peux les lire (le temps?) ^_^

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    1. Bonjour Keisha,
      un voyage de rêve en effet, tu as du en revenir émerveillée :-)
      Pour les bouquins de Bernard Ollivier il ne te reste qu'à les emprunter et avoir du temps pour les lire (le tome 1 à 320 pages)
      Bisous

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  5. 12 000 kilomètres ? Cela me laisse sans voix !

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    1. Hello Alex,
      il va parcourir ces 12 000 kms sur plusieurs années.
      Le tome 1 relate les quelques 1600 kms parcourus en 1999 (voir la carte dans mon billet)
      C'est une sacrée aventure humaine !
      Bises

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  6. Il faut absolument que je le sorte de ma PAL !!

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    1. Oui n'hésite pas ! D'autant que si mes souvenirs sont bons tu aimes bien cette auteur et tu m'avait conseillé son livre sur son périple sur la Loire !
      Bonne journée !

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  7. On te sent à la fois sous le charme et admirative. Du coup forcément ça donne envie^^

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    1. Bonsoir Jérôme,
      oh oui totalement admirative de ces aventuriers "simples" ! Faire de la marche une aventure humaine je trouve ça excellent !
      Bises

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  8. Bonsoir Didi, je tire mon chapeau à ce genre de personne qui ose faire un périple à pied, ce n'est en effet pas rien. Je pense qu'il faut avoir une certaine dose d'inconscience pour cela. Mais c'est bien. Je note les titres. Bonne soirée.

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    1. Bonsoir Dasola,
      oui ce genre d'aventure nécessite un fort lacher prise avec la réalité, une certaine dose d’inconscience sans doute.
      J'aime les livres qui retracent ces aventures humaines !
      Bises

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  9. Un écrivain voyageur que j'ai aimé suivre par la lecture de ces quatre opus et qui m'ont fait reconnaître quelques chemins que j'avais parcourus en Turquie, avec un groupe de touristes, il y a quelques années... Il faut beaucoup de courage et motivation pour entreprendre un tel périple!!!!
    Bon dimanche !

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    1. J'aimerais le revoir cet auteur car quand je me suis fait dédicacer ce livre je ne l'avais pas encore lu et désormais j'ai lu trois de ses livres, il me plairait de lui reparler et j'aurais plus de choses à lui dire.
      Oui il faut sacrément de la motivation et du courage pour se lancer dans un tel projet, surtout en étant seul je trouve !
      Il doit être agréable de découvrir la Capadocce à pieds !
      Bon dimanche à toi aussi avec le passage à l'heure d'hiver il fait nuit il est 18 h ...

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  10. Coucou Didi,
    Apparemment ton problème de liens n'est pas résolu... Bizarre !!!
    BISOUS et bonne soirée

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    1. Coucou Marité,
      non toujours pas résolu ... J'attends selon W and S il s'agirait d'un pb chez bloguer...
      Merci de t'en inquiéter c'est très gentil.
      Bises

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  11. Je me demande pourquoi ce livre, qui a tout pour me plaire, n'ai pas encore dans ma bibliothèque ni dans ma LAL. Euh, voici chose faite en fait !!!

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    1. Coucou Géraldine,
      pour ma part ils sont nombreux ces livres n'ayant pas encore rejoint ma LAL et / ou ma PAL !
      Bises en espérant que tu ailles bien :-)

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  12. Je ne connaissais pas.
    J'ai suivi pendant un temps le blog d'une marcheuse partie pus d'un an d'Ardèche vers la Chine!!!
    http://katbrakatjamb.blogspot.fr/

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  13. Bonjour Chrys,
    j'ai déjà eu l'occasion de me "promener" sur le blog Katbrakatjamb mais je n'avais pas suivi son périple en direct ... Dommage j'aime beaucoup ce genre d'aventure, je suis définitivement admirative de ces aventuriers des temps modernes !
    Bises et bonnes vacances

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  14. POur ma part j'avais commencé l'un de ces 3 livres (je ne sais plus lequel) et j'ai eu mal aux pieds en même temps que lui ! Puis j'ai fini par m'ennuyer sur cette longue route mais peut-être n'étais-je pas dans une humeur adéquate...

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    1. Bonsoir Izys,
      il est vrai que dans ce premier tome il y a les répétitions des jours se succédant ... Mais étonnement j'ai suivi avec plaisir.
      Bises @ bientôt

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  15. Un livre toujours emprunté à la bibli !

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    1. Coucou Theoma,
      c'est plutôt bon signe ;-)
      Bon dimanche @ bientôt

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