On retrouve Vernon, toujours SDF, et mal en point. L'ancien disquaire est déconnecté du monde réel, sans ambition ni projets. Il apprend à vivre dans la rue, au côté de Charles, un poivrot collant. Les anciens amis de Vernon continue de le traquer comme il possède l’interview inédite du rockeur Alex Bleach, enregistrée peu avant sa mort…
Mon avis :
Suite de la vie de Vernon Subutex qui est désormais dans la rue et qui s'y complet... Mon avis sur le tome 1 est ICI sur mon blog.
Toujours plus galerie de personnage que véritable histoire, j'ai trouvé que l'histoire de Vernon n'était pas assez mise en avant.
Ce livre est encore une fois l'occasion pour Virginie Despentes de nous dresser où même brosser (à la paille de fer) le portrait de notre société à travers ses divers concitoyens.
Le lien autour de Vernon ne tient pas à grand chose, juste un petit fil de rien du tout qui rassemble les désenchantés. Une histoire qui va où le vent la porte.
Si moi aussi j'ai été désenchantée, je ne l'ai pas été par la vision de l'auteure sur notre société.
Il faut être bête comme un trou du cul bouché de merde séchée pour frayer avec l'extrême droite, quand on est un prolo, comme lui. Elle ne risque pas de le plaindre. Les gens comme elle, oui, elle peut comprendre qu'ils trouvent leur intérêt dans la poussée de l'extrême droite. Beaucoup se placent à des postes mirifiques, qu'il leur aurait fallu attendre des années sans cette opportunité. Ils devraient réussir à s'exonérer d'impôts plus confortablement, le jour où on pourra fusiller les responsables syndicaux en les accusant de terrorisme. Mais un minable comme Loïc, il attendait quoi ? Une place dans la milice ?
C'est une force pour cette auteure de rien nous épargner et de gratter là où ça fait mal.
Les filles, c’est facile pour elles : dès qu’elles l’ouvrent pour dire qu’elles se sentent salies ou non consentantes, on arrête toutes les rotatives et on les écoute pleurnicher. Lui se sent Sali par la pornographie. Il se sent abusé, mais il va s’en plaindre à qui ? Les bonhommes, ils doivent supporter tout ce qu’on leur impose sans jamais la ramener avec leur sensibilité. On part du principe qu’ils sont forcément partants. Personne ne se demande si ça leur plait de se faire choper les couilles à tout bout de champ, pas plus qu’on se préoccupe de savoir s’ils ont envie d’être père ou pas, pas qu’on se préoccupe de savoir s’ils ont les moyens de payer la pension alimentaire qu’on leur impose… tout est sur le même mode. La masculinité, c’est « bande et raque » sans alternative.
Une gamine comme Aïcha aurait pu devenir scientifique - elle avait cette chance incroyable d'être douée pour les maths, à l'époque, les meilleures filières lui étaient ouvertes.
Mais sa rencontre avec le Coran lui interdit d'étudier la science. Elle évite également la littérature, qui l'exposerait à trop d'ordures morales, le cinéma, bien sûr, puisque là-dedans ça fornique à tout-va. Il lui reste l'étude des langues - la grammaire ne lui pose aucun problème éthique -, le commerce et le droit. Plus pragmatique qu'elle ne veut l'admettre, elle a choisi le droit fiscal, consciente de ce que au grand dam de son pays natal, les capitaux viennent aujourd'hui de gouvernements qui ne s'offusqueront pas de son voile. Au contraire.
ça le fait rire, Charles, les gens qui font des gamins en pensant que c'est une assurance vieillesse. Il a l'âge d'avoir observé qu'on ne fait que nourrir de futurs vautours impatients? Personne n'aime les vieux, pas même leurs propres enfants.
Ma lecture a été moins enthousiaste que pour le premier tome car les acteurs prennent le pas sur le scénario et Vernon s'efface un peu trop... Mais c'est si juste au niveau du regard sociétal !
Je lirais le troisième tome (que j'emprunterais à ma grande sœur) pour clore cette trilogie et suivre ses personnages et cette vision si juste de notre société.
Ah oui, je sais désormais que Subutex fait référence à ça (merci à mes belles-sœurs qui connaissaient... attention juste parce qu'elles travaillent dans le milieu médical) :
Le subutex ® est le nom commercial d'une molécule proche de la morphine, la buprénorphine. Il est prescrit pour les personnes qui présentent une forte dépendance à l'héroïne ou à des drogues apparentées à celle-ci lors du début du sevrage. La prise de Subutex® est sous contrôle étroit d'un médecin, qui ne peut le prescrire que pour des durées maximums de 28 jours. La prescription est particulière, répondant à des règles précises, les doses sont écrites en toutes lettres et le patient doit aller se fournir de façon hebdomadaire dans la même pharmacie. La quantité est diminuée très progressivement pour permettre un sevrage de la dépendance à la substance. SOURCE
Vous aussi n'hésitez pas à suivre Vernon Subutex
comme ses amis ou ses ennemis ...
Vous croiserez surement des personnes que vous reconnaitrez !
J'ai lu les trois, oui ça décape bien.
RépondreSupprimerça décape et ça gratte :O)
SupprimerAh enfin quelqu'un sur la toile en ce mois d'août :-)
Bisous bisous