La vie, les aventures, les rêves du marchand de boza Mevlut Karatas et l'histoire de ses amis et Tableau de la vie à Istanbul entre 1969 et 2012, vue par les yeux de nombreux personnages
[A strangeness in my mind]Trad. du turc par Valérie Gay-AksoyCollection Du monde entier, GallimardParution : 17-08-2017
Mon avis :Comme tant d’autres, Mevlut a quitté son village d’Anatolie pour s’installer sur les collines qui bordent Istanbul. Il y vend de la boza, cette boisson fermentée traditionnelle prisée par les Turcs.
Mais Istanbul s’étend, le raki détrône la boza, et pendant que ses amis agrandissent leurs maisons et se marient, Mevlut s’entête. Toute sa vie, il arpentera les rues comme marchand ambulant, point mobile et privilégié pour saisir un monde en transformation. Et même si ses projets de commerce n’aboutissent pas et que ses lettres d’amour ne semblent jamais parvenir à la bonne destinataire, il relèvera le défi de s’approprier cette existence qui est la sienne.
En faisant résonner les voix de Mevlut et de ses amis, Orhan Pamuk décrit l’émergence, ces cinquante dernières années, de la fascinante mégapole qu’est Istanbul. Cette «chose étrange», c’est à la fois la ville et l’amour, l’histoire poignante d’un homme déterminé à être heureux.
Masse critique particulière de mon cher Babelio, j'ai répondu pleine d'entrain (une rentrée littéraire c'est bien mieux qu'une rentrée tout court) à leur sympathique proposition de lecture. Merci à eux et à Pierre Krause en particulier.
Ainsi, "Cette chose étrange en moi " de Orhan Pamuk des Éditions Gallimard a été ma lecture pour la rentrée littéraire 2017.
Service de Presse des éditions Gallimard, mon exemplaire, un joli pavé de 661 pages n'a pas la couverture qui le pare dans les rayons des librairies mais l'intérieur est identique (sans doute à quelques détails près...).
Je vous montre sa couverture pour le repérer sur les rayons des librairies !
Ce livre est une chronique sociale au long cours. C'est au travers de Mevlut que l'on traverse le temps d'une vie dans la ville d'Istanbul : de l'arrivée de Mevlut enfant en 1969 avec son père dans cette ville à 2012.
Ce livre est un roman polyphonique et si Mevlut en est le personnage principal, chaque membres de sa famille, chaque personne qui le côtoie, va tour à tour prendre la parole. Il y a même un narrateur omniscient qui intervient.
Les autres personnages principaux se regroupent en deux familles principalement. Celles de deux frères dont l'un est la père de Mevlut. Nous avons la famille des Karatas et celle des Aktas. Et les branches de l'arbre généalogique se multiplient.
Il y a surtout Istanbul, un personnage à part entière. L'histoire de Mevlut nous permet d'être réellement au cœur des mutations de cette ville. Qui mieux que lui peut en dévoiler, les rues, les failles, les artères, les routes, les immeubles, les impasses, les chemins.
Lui qui arpente sans cesse les rues à la rencontre des habitants pour vendre sa Boza.
Lui qui arpente sans cesse les rues à la rencontre des habitants pour vendre sa Boza.
" Or, durant les années heureuses ayant suivi son mariage avec Rahiya, il n'imaginait pas que la ville se transformerait autant, il pensait qu'à force de travail acharné, il parviendrait à y faire son trou et à s'adapter à elle harmonieusement. C'est ce qui s'était passé en effet. Mais dix millions de personnes étaient aussi venues en ville avec lui ces quarante dernières année, et tandis que chacune d'elles s'y attaquait par un bout, la ville avait totalement changé de visage. A l'époque de l'arrivée de Mevlut, la population d'Istanbul était de trois millions d'habitants ; à présent, elle s'élevait , disait-on, à treize millions." avril 2009 page 630
Mevlut est un homme simple, sans réelles ambitions que celle de vivre au cœur de cette ville, d'en être le flux sanguin. Il aime en ressentir les pulsations, les trépignements, les désespoirs et sa richesse humain.
Mevlut se laisse porter par le courant de cette ville, il en subit les changements sans prises sur eux ... Il ne fait pas de vague, il vit entouré de sa femme, qu'il aime (malgré l'entourloupe qu'on lui a faite quand il l'a enlevé pour se marier) et de ses deux filles.
La famille, une instance sacrée dans cette Turquie traditionnelle, la famille comme aide et soutien mais aussi poids lourds parfois dans ses traditions.
Le personnage de Mevlut ne prends jamais partie, il ne veut pas heurter, ni blesser. Il est ainsi un homme juste et mesuré. Il nous donne ainsi la possibilité d'observer les grands mouvements politiques de sa ville et aussi de la place de la religion dans la société turque. Avec lui on est de chaque côté, on aborde chaque bord.
Mais Mevlut est avant tout un homme qui aime sa femme Rahiya, son métier et sa ville. Sa vie en somme.
Orhan Pamuk par le biais de ce personnage qui ne prends pas partie... ou si peu, qui côtoie riches ou pauvres, gens de gauche ou de droite, alavis ou kurdes, habitant de tel ou tel quartier... nous décrit avec force de détails l'évolution et les mutations d plus que le travail 'un pays à travers cette ville multiculturelle qu'est Istanbul.
Le caractère très descriptif de ce livre à par moment gâché ma lecture ... Je me permettais alors de sauter quelques passages qui m'ont parus ennuyeux ... C'est un livre qui se mérite comme le travail de Mevlut.
Les femmes dans ce livre n'arrivent pas vraiment tout de suite mais elles prennent de plus en plus de place dans le récit. Je me suis attachée à elles, sincèrement et avec empathie : Vediha, Rahiya et Samiha les trois sœurs, filles de Abdurrahman Efendi, les figures féminines de ce livre.
Abdurrahman Efendi "Quel genre de père es-tu ? Est même allée jusquà dire Vediha. A-t-on jamais vu un père briser un foyer, vendre sa fille pour prendre l'argent de la dot ? . La charge était tellement violent que j'ai pensé qu'il valait peut-être mieux faire comme si je n'avais pas entendu. Je n'ai pas pu "Honte à vous ! La souffrance que j'ai endurée toutes ces années,le mépris dont j'ai été l'objet, est-ce que j'ai supporté tout cela pour vous vendre et gagner de l'argent ? Si je l'ai fait, c'est pour vous trouver un bon mari, capable de vous faire vivre correctement. Le père qui réclame de l'argent à l'homme qui veut épouser sa fille veut juste récupérer les frais qu'il a engagés pour l'élever, pour l'envoyer à l'école, la vêtir et qu'elle devienne une bonne mère. Cette somme, elle montre quelle valeur le prétendant accorde à sa future épouse et en même temps, c'est le seul argent qu'on verse dans la société pour l'éducation des filles. Vous avez compris maintenant ? Dans ce pays, pour avoir un garçon et non une fille, tous les pères même les plus modernes, vont sacrifier des moutons, consulter des cheikhs pour qu'ils leurs fassent des rituels magiques, supplier Dieu de mosquée en mosquée. " P 378
Elles représentent le foyer plus que la société du travail. Elles sont des femmes et des mères avant tout ... Même si pour certaines leur vie est plus douce, leur indépendance n'est pas au goût de cette société d'hommes ... L'évolution passe par là également, mais c'est doucement ... Les plus chanceuses d'entre elles se marient puis l'amour arrive... On a rarement l'inverse amour puis mariage.
Lecture au long cours, réelle imprégnation et immersion dans une vie
au sein d'une ville à l'évolution gigantesque.
au sein d'une ville à l'évolution gigantesque.
Une lecture qui m'a plu pour cela,
j'étais à Istanbul avec Mevlut et j'ai arpenté
les rues et collines de la ville à la rencontre de la population turque !
j'étais à Istanbul avec Mevlut et j'ai arpenté
les rues et collines de la ville à la rencontre de la population turque !
Cette lecture demande du temps, elle demande de l'assiduité
et si certains passages sont longs et très descriptifs
je n'ai pas lâché ma lecture et j'ai aimé m'imprégner de cet univers.
Merci à Orhan Pamuk et Mevlut pour m'avoir embarquée
Merci à Orhan Pamuk et Mevlut pour m'avoir embarquée
dans les trépidations de cette ville aux milles visages qu'est Istanbul.
Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard
Ce livre est mon premier pavé pour le challenge pavé de chez Babelio
Je tente le niveau Thalès !
Istanbul, une ville que j'ai découvert en 2008, il y a déjà 10 ans !
Souvenirs souvenirs !
Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard
tous les livres sur Babelio.com
Ce livre est mon premier pavé pour le challenge pavé de chez Babelio
Je tente le niveau Thalès !
" Chers amis lecteurs-challengers,
bienvenue sur le fil de la nouvelle édition de ce challenge littéraire que j'ai le plaisir d'animer depuis quelques années.
Le principe, vous le connaissez : dégager de nos PAL les livres de plus de 500 pages.
1 pavé = + de 500 pages.
La tolérance est de 498 pages mais pas en-deçà.
Pour les ebooks, merci de prendre en compte le nombre de pages de l'édition papier (consultable sur les fiches produits des sites marchands).
Remarque importante : contrairement aux précédentes éditions, un pavé dépassant le millier de pages ne comptera pas pour un pavé double.
Pour être comptabilisé, un pavé doit obligatoirement être critiqué sur Babelio ou sur un blog perso.
La présente édition du challenge débute le 01/07/2017 et se termine le 31/12/2017 à minuit (soit seulement un semestre).
Je précise qu'il s'agit d'une "compétition" avec soi-même et non entre lecteurs.
Cette année, votre passion pour la lecture se transforme en acte de solidarité. En effet, chaque pavé lu et critiqué fait remporter un point et chaque point équivaut à 0,10€ reversés dans une cagnotte collective.
A l'issue du challenge, l'intégralité des bénéfices sera reversée sous forme de don à l'association Savoirs Pour Réussir Paris qui lutte contre l’illettrisme.
Pour que tout soit clair, vous n'avez rien à payer ; chacune de vos lectures fait automatiquement grossir la cagnotte, elle-même alimentée par un fonds privé. Plus vous lisez et plus la cagnotte augmente !
Comme d'habitude, différents niveaux de difficulté vous sont proposés, à vous de choisir le palier que vous souhaitez atteindre. Évidemment, vous pouvez décider de commencer petit et progresser au fur et à mesure de vos envies. "
NIVEAU THALES
Vous avez lu et critiqué 5 pavés.
NIVEAU CHARLEMAGNE
Vous avez lu et critiqué 10 pavés.
NIVEAU FERRY
Vous avez lu et critiqué 15 pavés.
NIVEAU WRESINSKI
Vous avez lu et critiqué 20 pavés.
Istanbul, une ville que j'ai découvert en 2008, il y a déjà 10 ans !
Souvenirs souvenirs !
@Didi 2008 |
@Didi 2008 |
@Didi 2008 |
J'ai délaissé babelio, qui ne me propose rien, et j'ignorais ce truc de pavés (je me contente du pavé de l'été chez Brize)
RépondreSupprimerBref, j'ai noté ce roman comme à lire, il sera à la bibli!
Coucou Keisha,
SupprimerBabelio me gâte souvent :-)
J'ai fortement pensé à toi lors de cette lecture en me disant que tu l'apprécierais ♥
J'espère que tu as passé une bonne rentrée.
Bises
Une belle façon de découvrir une ville mythique...
RépondreSupprimerCoucou Swan,
Supprimerj'ai découvert Istanbul en tant que touriste en 2008 et là dans ce livre je l'ai découvert en étant au cœur de ces habitants.
Bises
Une lecture qui t'a rappelé des souvenirs.
RépondreSupprimerHello,
Supprimeroui et qui m'a replongé dans les photos de ce voyage.
Bises
J'ai enchaîné trois pavés cet été, je ne suis pas certain d'avoir envie d'en attaquer un autre tout de suite, surtout si tu dis que longs passages descriptifs auraient pu être évités.
RépondreSupprimerBonjour,
Supprimeroui je comprends et celui ci à besoin d'attention et de tranquillité et ne s'emporte pas facilement dans les transports ou autre...
Tu peux participer au challenge pavé de chez Babelio !
Bisous
Je ne dis pas non. Mais pour plus tard. Je viens de lire un livre de près de 600 pages et j'ai des douleurs dans la main ! Bouh la vieillesse !
RépondreSupprimerOui il faut savoir alterner moi je suis passée de ce pavé à trois tomes jeunesse "Sauveur et fils" :-)
SupprimerBisous sur ta main.