samedi 18 mars 2017

Profanes de Jeanne Benameur


Ancien chirurgien du cœur, il y a longtemps qu’Octave Lassalle ne sauve plus de vies. À quatre-vingt-dix ans, bien qu’il n’ait encore besoin de personne, Octave anticipe : il se compose une “équipe”. Comme autour d’une table d’opération – mais cette fois-ci, c’est sa propre peau qu’il sauve. Il organise le découpage de ses jours et de ses nuits en quatre temps, confiés à quatre “accompagnateurs” choisis avec soin. Chacun est porteur d’un élan de vie aussi fort que le sien, aussi fort retenu par des ombres et des blessures anciennes. Et chaque blessure est un écho.
Dans le geste ambitieux d’ouvrir le temps, cette improbable communauté tissée d’invisibles liens autour d’indicibles pertes acquiert, dans l’être ensemble, l’élan qu’il faut pour continuer. Et dans le frottement de sa vie à d’autres vies, l’ex-docteur Lassalle va trouver un chemin.
Jeanne Benameur bâtit un édifice à la vie à la mort, un roman qui affirme un engagement farouche. Dans un monde où la complexité perd du terrain au bénéfice du manichéisme, elle investit l’inépuisable et passionnant territoire du doute. Contre une galopante toute-puissance du dogme, Profanes fait le choix déterminé de la seule foi qui vaille : celle de l’homme en l’homme. SOURCE ACTES SUD

Mon avis : 

Ce livre je l'ai depuis un petit moment car je l'ai fait dédicacé à la fête du livre de Saint-Étienne au mois d'octobre 2015.



Une auteure très agréable et accueillante. J'ai déjà lu "Les insurrections singulières" dédicacé également ce jour là.

@Didi octobre 2015

Une belle lecture empreinte de sensibles sentiments

Octave réunit auprès de lui dans sa grande maison dépeuplée des personnes qui vont s'occuper de lui qui n'est plus tout jeune.

Il réunit 4 personnes :

Yolande Grange
Marc Mazetti
Béatrice Benoit
Hélène Avèle

Ces 4 personnes portent toutes en elles des blessures profondes.

Octave lui aussi a en lui une blessure indélébile, il a perdu son enfant sa fille unique, sa petite Claire lors d'un accident en pleine adolescence. Il a aussi perdu sa femme dans la douleur de la perte de leur enfant unique.

On s'intègre dans cette maison où chacun va aller à petits pas vers Octave mais aussi vers les autres. 

Les vies se mêlent et s'entremêlent.   

Il y a  beaucoup de poésie dans ce livre, tout d'abord grâce à l'écriture de Jeanne Benameur.

La poésie entre par le jardin de cette maison, par la maison elle même et par les haïkus qu'Octave invente pour ses Profanes. 

Premier levé de soleil
Il y a un nuage 
comme un nuage dans le tableau

L'art est aussi au cœur de l'histoire car le vieux monsieur a demander à Hélène Avèle de lui faire le portrait de sa fille à partir d'un cliché photographique qu'il a conservé après que sa femme ait tout emmené

Cette histoire est l'occasion d'interroger les uns et les autres sur leurs croyances. On s'interroge sur l'amour et la vie et la mort aussi. 

On va avancer avec chacun de ces personnes, on va avancer malgré les deuils, les blessures, les fêlures. 

Octave avait besoin d'eux et leur relation avec le vieil homme va les aider eux dans leur vie.

Une livre sur la luminosité des ombres.
Un livre qui restera en moi avec de belles résonances
Une lecture qui m'a beaucoup plu 
et une auteure à la sensible écriture qui me ravit.

J'ai pris plaisir à accompagner ses profanes au seuil de la grande maison
 et dans leurs cœurs intérieurs.      
Un livre où la paix intérieure s'installe 
comme une belle lumière dans un tableau.  
Où l'humain arrive à puiser dans ses ressources de cœur 
une sérénité apaisante.  


"Il n'y a pas de maîtres
Pas de fils de Dieu
Pas de Prophètes
Rien que des hommes et des femmes
Des profanes.
Mais le sacré, le vif de la vie, il est bien au cœur même du profane et moi j'ai besoin d'y aller."  page 98

 Je mets ici un texte de l'auteur sur son livre :
« Le profane étymologiquement est celui qui reste devant le temple, qui n’entre pas. C’est ainsi que je me sens. Et je ne peux pas échapper à la question. À quoi arrime-t-on sa vie pour avancer, jour après jour ?
La route que choisit Octave Lassalle, c’est les autres. Trop seul dans sa grande maison depuis tant d’années, il décide de s’entourer. Quand la famille fait défaut, quand la religion n’est pas de mise, il reste l’humanité. Et la seule carte du monde qui vaille, c’est celle, mouvante, des hommes et des femmes sur terre.
Le roman est tissé de ces vies qui se cherchent et se touchent, des vies trébuchantes, traversées d’élans et de doutes qui trouvent parfois, magnifiquement, la justesse.
C’est du frottement de ces vies imparfaites qu’Octave Lassalle cherche à être enseigné, retournant ainsi les Évangiles. C’est de ces points de contact improbables qu’il attend les seules épiphanies possibles. Des épiphanies profanes. Humbles.
Chacun des cinq personnages du roman a connu un moment dans son existence où la foi en quoi que ce soit de transcendant s’est brisée. Chacun des cinq va peu à peu reconstruire une route, sans dogme ni religion, pour retrouver la foi dans l’être humain, ici et maintenant.
J’ai écrit ce roman, comme Hélène, la femme peintre, en passant par les ombres de chacun pour qu’ils apparaissent peu à peu, dans la lumière.
Dans les temps troublés que nous traversons, où les dogmes s’affrontent, n’offrant de refuge que dans la séparation, j’ai voulu que Profanes soit le roman de ceux qui osent la seule liberté à laquelle je crois : celle, périlleuse, de la confiance. Cette confi ance qui donne force pour vivre. Jusqu’au bout. »
Jeanne Benameur

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17 commentaires:

  1. Tes passages cités me laissent tout de même dubitative.

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    1. Coucou Keisha,
      ah mince je n'ai peut être pas choisi les bons passages...
      J'ai beaucoup aimé cette histoire.
      Bisous bonne soirée

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  2. Un excellent souvenir de lecture...

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    1. Hello Manu,
      oui moi aussi il devient un beau souvenir de lecture avec des images dans ma tête.
      Bises

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  3. Pas mon roman préféré de Jeanne Benameur mais ça reste une auteure que j'adore !

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    1. Hello Jérôme,
      oui j'ai lu et j'en ai été déçue que tu n'aies pas aimé ... Une de tes favorites ... Snif
      Bises

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  4. Encore un livre précieux de la précieuse Jeanne... <3

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  5. Oups, j'ai oublié de signer ;-)

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    1. Hihihi bonjour Noukette :-)
      Oui une plume délicate et une auteure qui me plait ♥
      Bises bon mercredi

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  6. Une lecture que j'avais beaucoup aimé.

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  7. Une auteure dont je n'ai lu aucun livre, (parce que mes genres de prédilection sont Fantasy, dystopie, uchronie et steampunk) mais quand les romans sont tricotés avec poésie, c'est déjà un atout pour m'approcher d'eux, et puis tu en parles très bien.
    Gros bisous Didi

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    1. Bonjour Nath'
      oui un beau livre ♥
      J'essaye de m'ouvrir à tous les genres ;-) mais je n'ai pas lu beaucoup de dystopie, uchronie et steampunk... lol
      Bisous bisous

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  8. Je me souviens de l'enthousiasme de manU pour cette auteure que je dois absolument découvrir. Merci Didi!
    Bisous

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    1. Coucou,
      Jeanne Benameur enthousiasme nombre de lecteurs et de lectrices. Son "Profanes" m'a énormément plu.
      N'hésite pas à la découvrir oui aboslument ;-)
      Bisous

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  9. Une "sacrée" envie de lire ce roman! merci Didi pour ce partage

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    1. De rien Karine,
      ce livre est une belle lecture que je te souhaite ;-)

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