mercredi 11 mai 2016

Anne F. Hafid Aggoune



Anne Frank peut-elle réconcilier un homme désespéré avec son époque ?
Après un attentat commis par l'un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de la vieille Europe, un professeur est au bord de l'effondrement.
Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d'Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa « petite sœur juive » disparue à quinze ans à Bergen-Belsen.
Entre ses lignes, la jeune fille vive et courageuse renaît, avec son désir d'écrire, sa volonté de devenir une femme indépendante et forte, et sa vision d'un monde meilleur.
A travers cette invocation qui renouvelle notre regard sur ce symbole universel d'espoir qu'incarne Anne Frank, ce roman poignant interroge notre présent, invite à la réflexion et ravive le courage de résister. SOURCE Plon

Mon avis : 

En premier lieu merci à Anne-Marie  pour ce sympathique prêt et pour les ventes de livres d'occasions qu'elle organise et qui me permettent de remplir ma PAL en faisant une BA

Hafid Aggoune est né à Saint-Etienne et c'est lors d'une fête du livre à Sainté que j'ai pu le rencontrer. A l'époque (ça remonte à plus de 10 ans je pense) je m'étais fait dédicacer son livres "Les avenirs". je n'ai pas réellement de souvenirs précis de ma lecture mais je me souviens que j'avais aimé son écriture.

Ce livre est une longue lettre d'un homme qui a décidé d'en finir avec la vie. Il prends alors la plume pour expliquer son acte au cours de la nuit précédent celui-ci...

Cette lettre il va l'adresser à Anne Frank.
"Chère Anne, 
C'est le cœur lourd que je t'écris.
J'ai longtemps fixé la fenêtre ouverte, décidé à en finir avant le lever du jour.
Tandis que mes doigts effleuraient sans but les tranches de mes innombrables livres, ouvrant et fermant au hasard ces petits univers clos et infinis qui m'ont tant nourri, ton nom est apparu et j'ai oublié ma résolution.
J'ai relu ton Journal, à mon âge, quarante ans passés, chose que je n'aurais pas imaginée. peu d'adultes te relisent - Ils devraient pourtant."

Le narrateur est professeur, il est terrassé  par l'acte (un attentat meurtrier) d'un jeune homme qu'il a eu en cours. Le professeur se sent terriblement coupable de n'avoir pas su et pu éviter le pire. Il ne se remet pas de n'avoir pas su instruite et éduquer ce jeune homme qui en est arrivé à cette terrible extrémité ...

Ce jeune professeur a de plus une vie pas facile (séparée de sa compagne) et eu une enfance douloureuse dans ses relations avec son père (une homme dur et parfois violent).

Cette lettre sera l'occasion pour cette homme de nous expliquer ce qu'il ressent, son état d'esprit.

Peu à peu, cette lettre va lui permettre de redécouvrir cette jeune fille, il va alors l'imaginer encore vivante et libre et y puiser une force profonde..

Cette lettre va être comme un "exorcisme" car son écriture va conduire l'auteur à se réconcilier avec la vie, avec toutes les valeurs que cette jeune fille met en avant dans son journal. 

L'optimisme, la joie de vivre, l'enthousiasme, l'ouverture sur les autres, l'écriture et la lecture. Toutes ces valeurs, cette jeune fille du haut de ses 15 ans, les porte de façon admirable.

Hafid Aggoune grâce à ce livre nous donne vraiment envie de relire Le Journal D'Anne Frank , je l'ai d'ailleurs emprunté à la bibliothèque du collège où il se trouve en grande quantité, preuve qu'il continue à être étudié et lu et c'est tant mieux

Anne, tu vis toujours en chacun de nous, nous, tes lecteurs si nombreux.

Ton sourire qui orne la couverture de ton Journal édité grâce à ton papa est un hymne à la vie, cette vie qui t'a été ôtée de manière si barbare... 




Je ne peux que me souvenir de toi et espérer que ces actes ne se reproduisent pas, ils ne doivent pas se reproduire, c'est ce message que je porte en moi grâce à ton journal. Voilà que moi aussi je m'adresse à toi Anne... 

Ce livre est vraiment une belle façon de repenser au journal d'Anne Frank, 
de le mettre en valeur, de le mettre en résonance avec le présent. 



Il faut le lire, le faire lire et le relire, il permet de porter haut et fort les valeurs que cette jeune fille a su nous transmettre par delà sa mort grâce à son père qui l'a fait éditer.

Merci Hafid Aggoune pour ce roman miroir !




" Anne, tu n'es pas vraiment morte. Tu resteras éternellement jeune, à l'image des Dean et Monroe que tu n'as pas connus et que tu aurais aimés, figures d'un XXe siècle contrasté, déchiré entre les abîmes les plus inhumains et le glamour d'un monde moderne dédié à l'image et aux rêves comme si la seule issue était la fiction.
Mais ce n'est pas à l'icône que je m'adresse ici. je veux écrire à la jeune fille brillante qui aurait pu devenir une femme immense, un phare d'intelligence et de subtilité dans un chaos qui en a tant besoin.
J'écris à l'adolescente qui promet tant et aux adultes pour qu'ils n'oublient pas.
J'écris au début dans la vie et aux êtres qui cherchent un morceau de ciel du fond de leur misère.
J'écris à l'espoir qui s'en va dans mon corps, de mes pensées.
J'écris aux parents qui veillent sur leurs enfants.
J'écris aux enseignants qui nourrissent les jeunes esprits.  
J'écris aux libraires qui veillent sur les livres.
j'écris à celles et ceux qui empêchent les ruines du savoir de se propager sur le monde.
J'écris à celles et ceux qui transmettent et qui donnent. 
J'écris à celles et ceux qui se souviennent sans rancœur pour que l'avenir puisse naître.
J'écris à la bonté qui ne meurt pas malgré le sang et les haines intarissables.
J'écris à l'amour qui a quitté le cœur de B. Jarhel.
Je t'écris à toi et , à travers toi, à tous ceux qui te ressemblent.
J'écris au néant et à la mort avant qu'ils ne viennent à moi.

Cette nuit ce seront tes mots, ce sera ton visage qui illumineront mes yeux intérieurs, toi Anne, toi pleine de clairvoyance, d'impertinence, toi si vivante , petite lueur dans ma nuit, toi qui guides tant de jeunes gens, toi l'innocence, toi l'espoir, ici et ailleurs, à chaque époque, toi avalée par la fosse commune et revenue au monde par l'écriture.  "    

@Didi Prague 2016 Synagogue lieu de mémoire des victimes de l'holocauste

 

12 commentaires:

  1. Ah je l'ai vu au salon de Limoges, et j'ai lu ses deux premiers romans (sans trop grimper aux murs d'ailleurs)

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    1. Coucou Keisha,
      tu grimpes aux murs toi ;-) et les rideaux alors ?;..
      Je ne me souviens pas tellement de ma première lecture mais j'ai aimé celle-ci dans son effet miroir avec le journal d'Anne Franck.
      Bises

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  2. Quelle belle déclaration d'amour à ce journal.

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    1. Hello Alex,
      oui tu as tout à fait raison c'est bien de cela qu'il s'agit.
      Bises et bon WE à trois jours (reste plus qu'au soleil d'arrêter de bouder !)

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  3. Les francophones européens et les juifs emploient plutôt le terme de Shoah ...

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  4. Bonjour Lily,
    je ne m'étais pas penchée sur la question de l'utilisation des ces deux termes. Pour moi ils désignent la même chose.
    Mais à ce que j'ai pu lire suite à ton commentaire il y a une utilisation de l'un ou l'autre des termes selon les pays.
    Bisous et bon WE

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  5. Bonsoir Didi, je t'ai taguée.... Biz

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    1. Merci chère Syl.
      J'honorerais ce sympathique tag.
      Bisous

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  6. On sent à quel point tu as été touchée par cette lecture. Très beau billet !

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  7. Bonsoir Didi,
    Merci ton commentaire... Tu as tout compris :)
    Désolée de ne pas passer chez toi plus souvent, mais je déménage et je ne raconte pas le stress avec en plus l'idée de devoir laisser ma renarde derrière moi.
    Pascale m'a fait un merveilleux cadeau avec ses photos.
    Je t'embrasse et te souhaite une excellente fin de semaine :)

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    1. Coucou Noushka,
      j'ai adoré voir cette belle complicité avec ta renarde. (au fait a-t-elle eu ses renardeaux ? )
      Ne t'inquiète pas pour tes visites chez moi c'est avec plaisir mais on se retrouve souvent chez "toi". Bon courage pour le déménagement c'est souvent difficile de quitter un lieu pour un autre.
      Bisous et bonne fin de semaine @ bientôt

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