Richard, Baba, Jeanne ou Raymond ont un point commun : ils passent le plus clair de leur temps sous terre. Lieu de transit ou de travail, lieu de résidence ou d’asile, le métro est leur monde, avec ses propres règles, ses sourires et ses drames. C’est là, dans les méandres de ses tunnels, que vivent tous ceux qui, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ne croisent plus la lumière du jour. Chômeurs ou maris plaqués, taquineurs de bouteilles, philosophes ou paumés, ils sont le peuple d’en bas, ceux dont le pied a glissé du dernier barreau de l’échelle. Le trente-sixième dessous dont Bernard Ollivier a fait quinze récits, drôles, attachants, tendres et tristes, comme autant de regards sur ceux qu’on ne voit plus.
Mon avis :
Comme je vous le disais lors du billet de ma précédente lecture je suis restée sous terre avec la lecture de ce recueil de nouvelles.
Ici pas de monde fantastique et de nouvel univers crée par les hommes qui viennent chercher un havre de paix loin de la surface. Non ici c'est la triste réalité, la dure réalité que Bernard Ollivier nous donne à voir.
Vivre en bas c'est le dernier recours pour ses hommes et ses femmes qui n'ont plus de toits.
Nous sommes avec les SDF qui ont trouvé un toit bien particulier, dans les sous sols parisiens, dans le métro.
Ces nouvelles sont très très bien écrites et j'ai aimé les portraits de ces hommes et de ces femmes dont la vie a basculé....
Il y a plus de portraits d'hommes que de portraits de femmes dans ce recueil. Est-ce parce que les femmes sont plus épargnées ? Je n'en sais rien...
Les nouvelles sont sans concessions, elles sont brutes, âpres comme peut être la vie de ces Sans Domicile Fixe.
On se rend compte que la descente aux enfers tient à peu dans un monde économique de plus en plus difficile où l'individualisme et l'argent priment sur beaucoup de choses. Peu de ces protagonistes vont retourner à la surface ... Hélas...
La vie ne les a pas épargnés et ils s'enfoncent toujours plus chaque jour pour le plus souvent s’enterrer vivant ...
La vie est rude en bas et les nouvelles sont rarement bonnes !
En en tête de ce livre il est indiqué :
" Aux mains tendues que l'on ignore" et je prends toujours de plein fouet ce sentiment d'impuissance qui me submerge quand je croise des mendiants et des SDF...
J'ai aimé ces 15 nouvelles d'en bas et j'ai trois nouvelles qui ont particulièrement retenues mon attention :
Ciel Bleu qui s'ouvre sur une "remontée" positive
Une main chaude, avec le regard d'un enfant qui s'est égarée dans le métro sur ces personnes d'en bas.
J'ai aimé ces 15 nouvelles d'en bas et j'ai trois nouvelles qui ont particulièrement retenues mon attention :
Ciel Bleu qui s'ouvre sur une "remontée" positive
" Quand il déboucha du métro, la lumière le blessa. Il se dirigea à pas lents vers la cabine. Dame ce n'était pas une démarche habituelle qu'il opérait là. Il suivit attentivement les instructions, glissa le rectangle mauve dans la fente , fit le numéro avec application, en ce récitant les chiffres bien inscrits dans sa tête.
Quand la sonnerie résonna dans l'écouteur, il leva la tête et vit, à travers les branches encore dénudées d'un platane que des bourgeons précoces asticotaient, un ou deux petits nuages qui galopaient dans le bleu du ciel..."
Une main chaude, avec le regard d'un enfant qui s'est égarée dans le métro sur ces personnes d'en bas.
" Elle était fatiguée. Et comme elle circulait dans le wagon elle a vu un monsieur qui dormait sur deux bancs pour lui tout seul. Il avait à côté de lui un sac en plastique et il ronflait. Comme son papa, à Faustine, maman dit que c'est joli, c'est une chanson qu'il chante dans ses rêves. Les places en face et à côté étaient vides, Faustine c'est hissée près de lui. Il y avait une drôle d'odeur, piquante et forte, c'était comme l'odeur que dégageait parfois Constance qui faisait encore pipi dans sa culotte. Faustine a glissé sa main dans la grosse main rouge et chaude qui dépassait des hardes. Quelques secondes plus tard, bien blottie, elle dormait. "et L'avocat qui met en avant un jeune et son travail bénévole avec les SDF du métro.
" Notre travail consiste à sortir les clochards du métro. lorsqu'ils s'installent en souterrain, c'est la dégringolade garantie. Ils perdent la notion de froid et de chaud, de jour et de nuit, et il devient pratiquement impossible de les réinsérer."
Merci à Babelio et son opération Masse Critique
pour cette belle lecture !
J'ai dans ma PAL un autre livre de Bernard Ollivier et je me demande bien pourquoi je ne l'ai pas encore lu. Ce livre c'est : Longue marche Tome 1 traverser l'Anatolie.
Ce livre est dédicacé depuis la fête du livre de Saint-Étienne en 2009.
Ce livre est dédicacé depuis la fête du livre de Saint-Étienne en 2009.
Ce livre pourrait m'intéresser... car le roman que j'écris et réécris et réécris encore depuis 20 ans se passe effectivement sous terre... Y suis-je réaliste ???
RépondreSupprimerBonsoir Géraldine,
Supprimerentre fiction et réalité la littérature peut se permettre des choix !
Ces nouvelles sont sans doute entre les deux mais je pense assez proche d'une réalité difficile à regarder en face.
Bises en attendant de te lire dans ton livre qui trouvera bien la surface :-)
Bises très amicalement
Les femmes sont de moins en moins épargnées, on le voit très bien dans les rues de Paris, même avec enfants .. Ça me paraît assez différent de ce que l'auteur a fait jusqu'ici.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle,
Supprimeroui tu as raison les femmes sont de moins en moins épargnées... D'ailleurs le très beau film Louise Wimmer en parle très bien.
Je n'ai pas encore lu "Longue marche" mais je vais le faire cette année, j'aime la plume de cet auteur.
Bises et bon dimanche.
Merci pour le partage de cette lecture qui semble vraiment intéressante!
RépondreSupprimerBeau dimanche à toi
Bonjour Chrys,
Supprimerpour qui aime le genre nouvelles c'est en effet une bonne lecture.
Ici le temps semble un peu s'améliorer ... le soleil peut être ...
Bon dimanche à toi aussi, bisous.
Je ne connaissais pas du tout mais je pense que c'est le type de nouvelles qui pourraient me plaire.
RépondreSupprimerBonjour Jérôme,
Supprimeroui je pense qu'elles pourraient te plaire mais pour en être sur il faut que tu les lises ;-)
Bises Mister Dragibus
Intrigué...je note...bon dimanche...
RépondreSupprimerBonjour Jacky,
Supprimerbon dimanche et bonnes lectures à toi et n'hésite pas à découvrir ce monde souterrain pour encore plus apprécier le bonheur d'être à la surface.
Bises
J'espère que tu es remontée, depuis....
RépondreSupprimerCoucou Alex,
Supprimeroui oui je suis remontée et je reste dans les Nouvelles cette fois ci avec notre compatriote Jean-Calude Mourlevat !
Bises et bon dimanche
J'ai lu "Aventures en Loire" et les 3 volumes de "Longue Marche" m'attendent dans ma PAL.
RépondreSupprimerCoucou manU,
SupprimerJe pense que Longue marche va me plaire et je me procurerais les deux autres tomes. Pour aventures en Loire il me tente aussi.
Bises
Je ne vais pas noter. Tristes nouvelles.
RépondreSupprimerCoucou,
Supprimerje comprends c'est un lecture assez triste en effet.
Bisous
Je crois que j'aimerai aussi ;)
RépondreSupprimerCoucou :)
SupprimerCe sont des bonnes nouvelles même si mauvaises... Enfin tu comprends ce que je veux dire :-)
Bises et bonne soirée
Il me semble bien intéressant !
RépondreSupprimerBises et belle soirée !
Bonsoir Cristie,
RépondreSupprimerune belle écriture et un format nouvelle qui me plait beaucoup.
A découvrir !
Bises
Très impressionnant: s'enterrer vivant! Toujours moi aussi même mauvaise conscience. Que faire de vraiment efficace à l'échelle individuelle? Bon
RépondreSupprimerWeek end, Didi!
Bonsoir Mango,
Supprimeroui s'est ça s'enterrer vivant quel triste sort ...
Je ne suis pas du tout à l'aise devant cette misère ... et je me sens bien souvent assez démunie ...
L'autre jour un clochard m'a demandé de l'argent pour ce payer une cigarette ... et bien je ne lui au rien donné... Je ne sais si c'est bien ou mal ...
Bonne soirée Mango
Je laisse ce titre de côté car je n'aime pas lire des nouvelles...
RépondreSupprimerBonsoir Véro,
Supprimeroui il est vrai que le genre Nouvelle ne convient pas à tous les lecteurs... Mais il est vrai aussi que tous les écrivains ne sont pas doués pour ce genre et certains y excellent ! D'ailleurs une de mes dernières lectures est celle du recueil de nouvelles de Jean-Claude Mourlevat et ce n'est que du bonheur !
Bises