AUTEUR : Marina Lewycka
TITRE : Deux caravanes
ÉDITEUR : Les deux Terres
Je trouve les couvertures de leur collection fiction très très belle et cette fraise croquée entre autres : regardez ICI
RÉSUMÉ :Deux caravanes sont garées dans un champ plein de fraises, une pour les hommes et l’autre pour les femmes. Les cueilleurs viennent de partout : Irina, tout juste débarquée du car de Kiev, qui refuse de parler à Andriy, simple fils de mineur ; Yola, la voluptueuse chef d’équipe et sa nièce Marta ; et Tomasz, affublé de baskets nauséabondes. La vie des immigrants devient un vrai koshmar quand le gangster russe Vulk s’entiche d’Irina et l’enlève, obligeant Andriy, qui n’est absolument et certainement pas amoureux de cette belle fille hautaine, à voler à son secours. Le danger de l’incompréhension guette le groupe et c’est sous la menace des fermiers exploitants, des contremaitres armés, et de la paperasserie interminable, qu’ils s’embarquent pour un long périple, jusqu’à ce que leurs chemins se séparent.
Petite revue de Presse :
« Dans ce récit dénonçant l’esclavage moderne, la bêtise humaine est un formidable instrument comique, comme la jeunesse innocente un moyen d’émouvoir, sans misérabilisme. Un fruit à croquer ! »
Point de Vue
« Une histoire où l'horreur et le burlesque font excellent ménage... Personnages et aventures tiennent bon la route. »
Notes Bibliographiques
"Aux pêcheurs de coques de la baie de Morecambe "
Ce livre est un livre voyageur de Leiloona de Bric à Book.
Merci à toi Leiloona, de faire voyager tes livres. Je prends beaucoup de plaisir à faire partie du voyage de ces ouvrages et le prends comme un très beau cadeau nous permettant de partager nos lectures !
J'ai en tête de me lancer prochainement dans ce vagabondage littéraire je vous tiendrais au courant ici même !
Mon avis :
Un roman que j'ai croqué comme on croquerait une fraise dans un jardin.
Il est étonnant que ce roman soit qualifié de drôle et burlesque tant ce qu'il dénonce dans le fond, est lourd et triste. Il dénonce la condition des immigrés de l'Est (et d'ailleurs ) en Angleterre (mais finalement dans d'autres pays ) et ce n'est pas reluisant ...
Le voyage commence avec de multiples personnages venant d'horizons divers : Yola, Marta, Tomasz, Vitaly, Irina et Andriy (venant de l'Est), Emmanuel (africain du Malawi) et les deux chinoises (de Chine ...)
Puis plus le récit avance et plus il se focalise sur Irina et Andryi, les deux amoureux potentiels de l'histoire.
Si j'ai eu de la peine de laisser en chemin tous les personnages cette focalisation sur deux principaux personnages a été selon moi judicieuse car j'avoue qu'à un moment je me perdais dans tous les narrateurs de l'histoire, l'auteur ayant pris le parti de faire parler tous ces personnages en se collant en plus à leur niveau de langue... J'ai eu beaucoup de mal à suivre les effets de langage d'Emmanuel et j'avoue n'en avoir pas compris certains... (difficulté de traduire des défauts de l'apprentissage d'une langue ...).
La vie des immigrants n'est pas idyllique, même si leur rêve d'un ailleurs parfois se matérialise un peu au détour d'un paysage ou d'une relation.
Je ne vous ai pas parlé du chien ... Oui il y a aussi un chien dans l'histoire qui vit au côté des immigrés et qui prends la parole dans de courts paragraphes tout au long du récit. Parallèle à la vie de chien que vivent les personnages ...
Quelques extraits :
Un marrant :
"Andriy revoit encore la tête de surprise horrifiée d'Emmanuel quand le fermier lui a suggéré de partager le grand lit avec Tomasz."Monsieur nous avons un proverbe chichewa : une narine est trop petite pour deux doigts "Par la suite, il a pris Andriy à part et lui a chuchoté : "Dans mon pays l'homosexualisation est interdite.- Est OK, pas homosexe, juste odeur puante."Car ils doivent également supporter les baskets de Tomasz - leur puanteur envahit la caravane. Le pire c'est la nuit, quand il les as ôtés et rangées sous sont lit. Les vapeurs montent, nocives, tenaces, et se dispersent comme des cauchemars par le rideau qui sépare la chambre du salon, flottant sous le plafond comme un esprit du mal. "
Un constat bien amer :
"Oui, depuis que l'homme à pour la première fois levé la tête au dessus de la bouche de la grotte pour contempler les étoiles célestes, en se disant que ce serait bien agréable d'en posséder une à lui tout seul, l'homme rêve de faire travailler les autres à sa place en les payant le moins possible. Et ce rêve, personne ne l'a poursuivi avec autant de dynamisme que Vitaly. Il a passé la journée à ratisser tous les bars et les restaurants de Londres à la recherche de bons candidats. Les nouveaux arrivants, les égarés, les désespérés les cupides. On peut se faire beaucoup d'argent avec ces gens -là.Car, comme le disait l'autre barbu à grosse tête, Karl Marx, personne ne peut bâtir une fortune par son seul travail, mais pour faire partie de l'élite des riches VIP, il faut s'approprier le travail des autres. Pour accomplir ce rêve, les hommes ont eu recours au fil des millénaires à de multiples solutions, de l'esclavage au travail forcé, en passant par la déportation, l'engagisme, la servitude pour dette et les colonies pénitentiaires, jusqu'à la précarisation, le travail sur appel, le travail flexible, l clause de non grève, les heures supplémentaires obligatoires, le statut d'indépendant obligatoire, l'intérim la sous-traitance, l'immigration clandestine, l'externalisation et autres changements organisationnels visant à une flexibilité maximale. "
Une lecture fluide et sympathique, alors si vous voulez faire un tour en caravane, récolter des fraises, attraper des poulets ou bien pêcher sans filets,
je vous conseille de le lire !
je vous conseille de le lire !
Sinon, autre moyen de locomotion vous pouvez prendre le tracteur avec cette auteur : ICI
Le livre s'envole à nouveau je ne sais pas encore pour où ?
Le livre est parti aujourd'hui mercredi 8 décembre
pour le nouveau lecteur de ce livre voyageur !
Bon voyage et bonne réception !
J'aime bien le principe des livres voyageurs, je vais aller voir comment ça marche de plus près... (parce que j'imagine que ce n'est pas tout à fait du bookcrossing!) ;-)
RépondreSupprimer@ Septentria : le principe des livres voyageurs est un principe un peu moins "risqué" que le principe du Bookcrossing qui je sais te plait beaucoup !
RépondreSupprimerIci c'est une chaîne inter blog en quelque sorte et le passage du livre se fait via la poste !
Je n'ai pas mis le lien du billet de Leiloona alors le voici :
http://leiloona.canalblog.com/archives/2010/09/07/18958617.html
Bises Septentria et bon WE !
Merci pour les explications, Didi ! Je vais faire une note pour les hérissons, ce n'est pas moi l'inventrice de ce très bel objet mais tu verras, c'est très facile à faire, pour peu qu'on ne soit pas paralysé à l'idée de maltraiter un peu un vieux livre ! ;-)
RépondreSupprimer@ Septentria : merci aussi pour les hérissons ! Oui le plus dur sans doute est de trouver le livre à sacrifier ... mais j'ai deux ou trois idées genre un hérisson à l'eau de rose :-)
RépondreSupprimerJe reste à l'écoute pour la réalisation ! Encore merci !
Il devrait prochainement arriver chez moi :) j'ai hâte!
RépondreSupprimer@ Fleur : tu es peut être la prochaine sur la route j'attends le mail de Leiloona !
RépondreSupprimerEt si les deux caravanes viennent de chez moi à chez toi je suis bien contente et t'en souhaite bonne lecture !
Vu l'heure Didi pour ce soir je me suis contenté de voir toutes ces belles couvertures, n'oublie pas que je suis imprimeur. Bon début de semaine.
RépondreSupprimerUn roman que j'avais bien aimé, malgré de constat pesant et peu optimiste de l'auteur.
RépondreSupprimer@ Gérard : oui je comprends il était l'heure de tirer les couvertures sur toi ! Oui je sais que tu es imprimeur alors j'ai une suggestion tu devrais organiser un concours ou le gagnant aurait une de tes photos en grand format ...
RépondreSupprimerQuoi je crois encore au Père Noël .... ben oui :-) Bises
@ Alex : oui c'est sur que ce roman n'est pas à l'eau de fraise ! D'ailleurs je me suis demandé pourquoi une bonne partie de la Presse faisait uniquement référence à l'humour du livre... J'ai trouvé tout comme toi que le tableau du travail des immigrés n'était guère reluisant ...
RépondreSupprimerBises Alex
@ Fleur : Il arrive chez toi très prochainement !
RépondreSupprimerBonne lecture :-)