Présentation de l'éditeur
Planté d'arbres somptueux, le Jardin aux Nénuphars embaumait aux quatre saisons de gardénias au printemps, d'orchidées et de magnolias en été, de canneliers et d'osmanthes en automne, de " souriantes " en hiver.
En plein cœur de Taipei, le jardin de la famille de Rose est le lieu des origines, du paradis perdu de l'enfance, avant qu'il ne devienne le " Jardin des égarements ". Entre New York et Taipei, une jeune femme se cherche dans le labyrinthe de la mémoire, dans le désordre d'une folle passion amoureuse, entre nostalgie et invention du bonheur.
Pour Rose, ce jardin où son père resta cloîtré de nombreuses années est celui des histoires de petite fille en même temps que de l'apprentissage de la vie, des splendeurs de l'amour qu'elle poursuit - et de la plénitude d'être une femme, à chaque saison de la vie.
Mon avis :
Après la lecture du huis clos du roman noir de Franck Thilliez une lecture blanche est venue apaisée mes nuits...
Ainsi, je quittais la forêt noire pour un jardin de nénuphars en plein coeur de Taipei sur l'île de Taiwan.
On s'égare il faut le dire dans ce roman de Li Ang (et non pas de Ang Lee...) car la narratrice Rose se raconte sans prendre la peine de la chronologie de sa vie en se laissant guider par ses émotions. On fait alors des sauts dans le temps, on revient au présent, tout ça d'une ligne à l'autre et avouons que pour le lecteur c'est assez troublant...
Ce roman souffre de quelques longueurs et son rythme répétitif parfois comme une mémoire qui ressasse et se perds peut ne pas plaire.
Néanmoins ce roman porte un juste regard me semble-t-il sur le désir et l'amour sur cette très difficile alchimie entre deux êtres que sont un homme et une femme....
Il traduit très bien l'état d'esprit des femmes de la société Taiwanaise qui doivent jongler entre traditions et modernité.
Et puis ce beau jardin à la Japonaise qui suit la famille Zhu celle de Rose depuis des siècles et qui devient à lui seul un personnage qui livre ses secrets, qui donne ses leçons qui se transmets ici de père à fille.
Oui un très beau jardin des égarements et sa lecture m'aura certes égaré mais parfois les égarements sont propices à la rêverie et au plaisir alors ...
Un extrait :
"Sous l'accompagnement de la musique classique, surtout de ces lugubres et diffciles morceaux sur la mort, ou des plaintes vaines des instruments à cordes, les quatre saisons qui se succédaient au jardin devenaient d'indicibles blessures de l'âme dans les tirades de son père
Au printemps, le santal amer ou melia japonica se couvre d'un brouillard fascinant de fleurs blanches , tel un nuage qui se serait perdu dans la verdure dans branches seule la harpe peut en évoquer la magie en égrénant ses sons qui s'évanouissent mystérieusement.
En été les fleurs de l'arbre à phénix rapellent la force des cuivres dans l'orchestre, c'est l'oiseau de feu qui déploie ses ailes dans ces accords puissants, les nuages enflammés qui s'en vont et vous laissent épedu.
Ensuite ce sont les journées d'automne dont les fines fleurs de caramboliers sont la marque ; les violons paraissent pleurer d'admiration entre les sons langoureux de la longue flûte ; les pétales semblables à des larmes de sang flottent au long des ruisseaux du jardin, jusqu'aux sentes des rochers artificiels, au pied des terrasses et pavillon où s'écoulent les années.
L'hiver, les platanes de Taiwan ne perdent pas leurs feuilles, leurs branches recorquevillées résistent ; tapi au fond de leur tristesse sans espoir ni avenir, le triomphe éclate au terme de la composition musicale"