jeudi 15 août 2019

15 août 2019 : Le retable des sept joies de la Vierge



@Didi 14 août 2019 

Nous voilà déjà mi-août et en ce jour de l'Assomption je voulais partager avec vous la découverte de ce très beau retable dans L'église Saint-Nicolas-de-Tolentin de Brou au Monastère Royal de Brou à Bourg en Bresse.  


L'autel de la chapelle de Marguerite d'Autriche, dédiée à la Vierge Marie, est surmonté du monumental retable des Sept Joies de la Vierge, d'une hauteur totale 5,50 environ et d'une longueur de 3,25 m, célèbre pour la richesse et la beauté de son décor sculpté. Pour sa réalisation, on a utilisé un albâtre veiné de gris et une pierre noire. il a également été sculpté par l'atelier brabançon travaillant à Brou.L'Annonciation et la Visitation sont représentés dans le registre inférieur. Au centre figure l'Assomption encadrée de la Nativité, l'Adoration des mages, l'Apparition du Christ à la Vierge et de la Pentecôte dans les compartiments latéraux. Au couronnement figurent sainte Marguerite, la Vierge à l'Enfant et sainte Marie Madeleine. Marguerite d'Autriche s'est fait représenter sur le retable en prière face à Saint Thomas.. Elle est vêtue du costume de veuve qu'elle porte depuis la mort de Philibert de Savoie en 1504. Source Wikipédia



L'Assomption @Didi 14 août 2019

Mes photos ne rendent hélas pas la délicatesse de ses sculptures. Un travail d'orfèvre ! Je suis restée en admiration devant ce chef d'oeuvre ♥ et vous invite à visiter ce très bel endroit.

LE RETABLE DES 7 JOIES DE LA VIERGE Réalisé en albâtre de Saint-Lothain (Jura), ce retable monumental étonne par la virtuosité de ses détails. On peut ainsi admirer les pompons du lit à baldaquin dans l’Annonciation (compartiment inférieur gauche), les murailles d’une ville imaginaire ainsi que les drapés élégants et le rendu parfait des gestes d’Elisabeth et de la Vierge (compartiment inférieur droit). Au-dessus, l’Adoration des bergers mais surtout celle des mages (compartiment central droit) évoquent des tableaux flamands contemporains, dans une recherche de réalisme impressionnante, comme si le sculpteur avait cherché à rendre de la façon la plus réelle possible des instants de vie ou d’éternité. L’Apparition du Christ ressuscité et la Pentecôte encadrent une haute niche centrale consacrée à l’Assomption de la Vierge présentée en apothéose entourée d’un envol d’anges. La sculpture monumentale qui couronne ce retable est uniquement féminine avec à gauche sainte Marguerite, au centre la Vierge, à droite Marie Madeleine. Les études récentes de l’iconographie et du style ont souligné deux courants artistiques: - des sculpteurs sans doute formés dans le Brabant (notamment à Bruxelles) ont d’abord travaillé sous la direction de Loys Van Boghem. On sait qu’en 1522 une grande partie des sculptures est achevée, en particulier les figures principales placées au premier plan des scènes, mais que le cadre architectural n’est pas réalisé. - à partir de 1526, moment où Conrad Meit passe contrat avec Marguerite pour les tombeaux, de nouveaux sculpteurs apparaissent. A cette étape postérieure de réalisation appartiennent plusieurs éléments du décor architectural (volumineuse architecture à l’antique dans la nativité par exemple), des statues plus maniéristes (petit cavalier qui franchit une porte en ruine dans l’adoration des mages), des putti à l’italienne (présents entre autres dans la Nativité). Dans ce retable, comme dans le vitrail, Marguerite a choisi de se faire représenter : petite figure féminine agenouillée à la place d’honneur à côté du tombeau vide de la Vierge (Cette sculpture a probablement été réalisée à partir du «modèle» du portrait officiel de Marguerite réalisé par Barend Van Orley vers 1518 et du buste de Conrad Meit). En levant les yeux, on peut également apercevoir les seules clefs de voûte polychromes du bâtiment. Cette chapelle se prolonge par un oratoire, copie conforme de celui situé au premier niveau. SOURCE 

@Didi 14 août 2019




vendredi 9 août 2019

D'acier de Silvia Avallone


Il y a la Méditerranée, la lumière, l’île d’Elbe au loin. Mais ce n’est pas un lieu de vacances. C’est une terre sur laquelle ont poussé brutalement les usines et les barres de béton. Depuis les balcons uniformes, on a vue sur la mer, sur les jeux des enfants qui ont fait de la plage leur cour de récréation. La plage, une scène idéale pour la jeunesse de Piombino. Entre drague et petites combines, les garçons se rêvent en chefs de bandes, les filles en starlettes de la télévision. De quoi oublier les conditions de travail à l’aciérie, les mères accablées, les pères démissionnaires, le délitement environnant… Anna et Francesca, bientôt quatorze ans, sont les souveraines de ce royaume cabossé. Ensemble, elles jouent de leur éclatante beauté, rêvent d’évasion et parient sur une amitié inconditionnelle pour s’emparer de l’avenir. Source LIANA LEVI
Mon avis :


Livre emprunté lors du dernier comité de lecture du samedi 6 juillet 2019 de la bibliothèque où travaille mon amie Wal. Ma meilleure amie qui m'a fait une trouille bleue le jour de mon départ pour les vacances... Mon amie, tu vas mieux et j'en suis très heureuse ♥  

Cette lecture, je l'ai faite au gîte près de Nantes dans le beau jardin sous de grands chênes centenaires. 

"D'acier" c'est avant tout l'histoire d'une amitié entre deux jeunes filles de 14 ans : Anna et Francesca.

Silvia Avallone dresse ici un tableau plombant de cette ville en bord de mer au passé et au présent très industriels mais à l'avenir compromis... 

"Plombant" c'est bien le terme qui me vient à l'esprit quand je pense à ces vies écrasées par le travail harassant à l'usine d'acier, phagocytant cette cité de bord de mer, la rendant différente et bien loin des images de cartes postales de villes italiennes méditerranéennes. 

Piombino une ville usine où coule l'acier. L'envers du décor est si triste.

L'écriture de Silvia Avallone est une écriture de sensations, charnelle. Une écriture touchante, tranchante, sans concessions sur la situation économique et sociale. 

Anna et Fransesca nous permettent de nous infiltrer dans le quotidien des habitants de Piombino et celui-ci est loin d'être reluisant. 

Même la vie de ces deux jeunes filles au moment de tout les possibles semblent sans grand espoir... Seule leur relation fusionnelle semble les préserver de la dureté extérieure. Un vrai cocon d'amitié et peut être même d'amour, se tisse à l'heure des choix de vie... 

Les familles de l'une et l'autre sont bancales, les pères absents et ou violents. Attachés et même enchaînés à l'usine ou au contraire en rébellion à la recherche d'espoir. 

Les corps sont mis en avant, les corps de ces deux adolescentes qui changent, qui grandissent, s'épanouissent en même temps que leurs rêves, leurs vies.
"Elle leva la tête, s'arrêta pour regarder Anna, sa meilleure amie, au milieu d'un nuage de queues et de pattes. Elle devait le dire maintenant, se décider. Une quinzaine de chats se frottaient contre ses jambes et Anna les laissait faire, se penchait sur eux, les retournait pour les caresser sur le ventre, là où le poil est rare et rose.Francesca restait là, en effervescence . Sentait couler sous sa peau quelque chose de fluide chaud, vibrant, qui irradiait en elle et lui faisait peur. Anna approchait son nez du museau humide des chats et Francesca remarquait combien elle avait changé. Comme une douceur liquide dans ses gestes, dans ses yeux. Elle est devenue féminine. La voix plus rauque, un ton plus bas, en ce moment où elle parlait, sans que Francesca comprenne les mots. Et au fond de son corps anguleux et muet, quelque chose se dénouait."

Leur relation très charnelle ne prend pas la même trajectoire chez l'une et l'autre et le cocon se déchire... Dans la violence des sentiments adolescents. 

" Anna se pencha sur le visage de son amie, pose à peine sa bouche sur la sienne. C'était beau de sentir son souffle chaud mêlé au sien, ce voile de salive humide sur ses lèvres. Et rien ni personne ne pouvait changer cela. Francesca ferma les yeux. "On ne peut pas", dit Anna sans s'éloigner, "ce n'est pas bien". Francesca rouvrit d'un seul coup ses yeux d'un vert plus sombre. "Pourquoi ?" "On n'est plus des enfants. Si on s'embrasse, ça n'est plus comme à l'école primaire, ça ne peut plus dire pareil". Elle hésita un instant. "Il m'arrive des choses... qui ne devraient pas m'arriver avec toi".
"Mais moi, ces choses là, elles ne m'arrivent qu'avec toi !"

Il y a aussi dans ce livre le portrait des amitiés masculines avec Alessio le frère (presque père) d'Anna, Mattéo le petit ami d'Anna et Cristiano l'ami d'Alessio

Silvia Avalonne dresse un portrait édifiant et moderne de cette jeunesse sacrifiée. 

Alessio le frère d'Anna est l'une des figures phares de cette histoire. L'homme de la maison remplaçant ce père fuyant et absent. J'ai été subjuguée par sa beauté, sa fougue, sa fierté.

"Toi et moi (Alessio parlant à son père) on n'est pas pareil, dit Alessio en détachant bien les mots. Te fatigue pas. Ça me plaît de me faire enculer, de verser de l'acier dans les poches de coulée et de jouer le rôle du plus con de la terre. Ce qui me plaît pas, à moi, c'est d'enculer les autres".

L'auteure a su me captiver, me plaquer sur le sol brûlant de cette ville. Son écriture et ses personnages m'ont fascinés et éblouis.

Comme un soleil rasant cognant très fort, l'auteure a réussi à m'éblouir, me faire suffoquer, et cligner des yeux pour verser quelques larmes "a-mer". Car oui, la vie n'est pas toujours à l'image d'un été au bord de mer.

Une excellente lecture vous l'aurez deviné !

Une lecture brûlante aux sentiments entiers de l'adolescence en fusion.

Une image de carte postale brûlée à l'acier coulant dans les hauts-fourneaux. 

Une chronique sociale et économique d'une Italie qui se délite, 
prenant en étau une jeunesse bouillonnante. 

Chers amis lecteurs, maintenant que nous voilà habitués aux canicules, 
laissez-vous brûler à l'acier de cette histoire 
en espérant ne pas vous faire éblouir par quelques mirages...

Lecture juillet 2019

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mardi 6 août 2019

Divin Vinci Léonard de Vinci L'Ange incarné de Daniel Salvatore Schiffer


2019 marque le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, génie universel, modèle par excellence de cet âge d’or que fut la Renaissance.
 Un anniversaire en majesté ! Mais aussi un hommage original et inédit. Car si, comme l’a dit Oscar Wilde, le dandy fait de sa personne une oeuvre d’art vivante, alors Léonard de Vinci en est, tant par son allure que par son esthétique, le plus emblématique des précurseurs, avant même un Lord Brummell, arbitre des élégances, ou un Lord Byron, icône du romantisme. Renouveler en son entier la connaissance que nous avions de Léonard de Vinci, tel est le défi passionnant que relève l’auteur, l’un des meilleurs spécialistes du dandysme. Et en effet, du grand et moderne Léonard, qui inspira jusqu’au « pop art » d’Andy Warhol, c’est cette vie ainsi construite entre l’Italie et la France, depuis sa naissance à Vinci sur les collines de Florence jusqu’à sa mort à Amboise, en passant par Milan et la cour des ducs Sforza, que retrace cet ouvrage unique en son genre. Avec, pour guide, l’analyse de ses principaux tableaux, depuis sa célèbre mais énigmatique Joconde jusqu’à son mystérieux Salvator Mundi, en passant par sa céleste Cène ou son élégiaque quoique sensuel Saint Jean-Baptiste. La vie de Léonard de Vinci illustrée à travers son oeuvre, et inversement : tel est l’objet de ce livre, aussi érudit qu’attrayant, conçu sous forme de triptyque biographique, philosophique et artistique. Ce Divin Vinci se conclut par un « manifeste prismatique », où l’auteur en appelle, conformément au prisme de l’intelligence léonardesque, à un nouvel « humanisme esthétique ». ______ Daniel Salvatore Schiffer est agrégé de philosophie. Humaniste, Italien de naissance mais de culture française, vivant entre Milan et Paris, il arpente les mêmes chemins philosophiques et intellectuels que Léonard de Vinci, dont il lit les écrits dans le texte original. Il enseigne la philosophie de l’Art. SOURCE ERICKBONNIER éditions 

Mon avis : 

Attention mon avis est très très subjectif et se base sur la cinquantaine de pages que j'ai tenté d'ingurgiter...

J'ai avec regret renoncer à lire ce livre, pourtant c'est avec plaisir que j'avais postulé pour la dernière masse critique de chez Babelio. 

En fait je pense m'être lourdement trompée quant à ce livre. Je m'attendais sans doute à un livre illustré des œuvres de Léonard de Vinci ou tout ou moins d'un peu d'images de ces tableaux...

Attirée par la belle couverture aguicheuse du sourire du Saint-Jean-Baptiste et de son doigt pointé comme par malice au ciel... 

Pour ma part ce sont mes yeux qui se sont portés au ciel. Je joue toujours le jeu dans mes lectures pour les masses critiques et il est très rare que je jette l'éponge. Je suis plutôt taciturne même quand je n'aime pas. Mais là, non pas possible, je n'arrive pas à comprendre le propos, bourrés de références (voir le nombre de notes de bas de pages !). 

Avouons que la période des vacances n'a pas été propice à ce que j'accepte de me triturer les méninges. Et puis je me suis trompée sur ce livre qui est plus un essai de la part de l'auteur qui est un philosophe de l'art.

J'ai tenté et retenté mais non ce livre n'était pas pour moi. 

Les phrases sont alambiquées, les démonstrations sans doute intéressantes mais je ne les comprends pas... Le niveau est trop haut, ou l'écrivain n'a pas su se mettre à hauteur de ses lecteurs...


Ainsi comme dirait Daniel Pennac en tant que lecteur on a le droit d'abandonner ! Alors stop ce sera mon premier abandon sur une Masse Critique...





Je m'excuse auprès de Babelio pour cet abandon. 



Pour ce qui est de l'auteur,
 j'espère qu'il trouvera son lectorat,
 il peut sans problème se passer de moi pour promouvoir son livre.




vendredi 12 juillet 2019

Regain de Jean Giono

Tous sont partis. Panturle se retrouve seul dans ce village de Haute-Provence battu par les vents au milieu d'une nature âpre et sauvage. Par la grâce d'une simple femme, la vie renaîtra. Jean Giono, un de nos plus grands conteurs, exalte dans Regain avec un lyrisme sensuel les liens profonds qui lient les paysans à la nature.

Mon avis :

Me procurer ce livre lors d'une vente de la médiathèque de ma ville en septembre, acheter ce livre 0.50 centimes d'euros. Lire un classique dont le nom de l'auteur m'évoque la Provence et la nature.


Ce livre a l'odeur de mes livres d'enfance , ceux pris à la bibliothèque quand j'étais enfant. 

Il sent l'ancien temps, comme le temps que Jean Giono nous décrit là.

Une écriture qui rend hommage à la nature, à celle que les paysans façonnaient à la sueur de leur front il y a longtemps mais peut être pas tant... 

Je pense ainsi à mon grand-père maternel, mon pépé, ouvrier agricole ayant vécu quand on travaillait la terre avec les chevaux, quand on aiguisait sa faux sur sa pierre. 

Mon grand-père tuait les lapins et en vendait même parfois la peau.  Je l'accompagnais sur la terre pour ramasser les patates et mes souvenirs remontent en vagues nostalgiques comme une mer de blé aux touches rouges des coquelicots et bleus des bleuets.

Un livre, un classique, une écriture qui rend hommage à la terre et aux gens qui la vénèrent et qui en ont besoin. 

Un autre temps, mais une ode intemporelle à la nature et à ce qu'elle nous offre. 

Des portraits tout en humilité et en fragilité mais aussi en force et en adaptabilité.

Une rencontre d'amour ♥ Arsule et Panturle pour un regain.

" Elle n'a pas retiré sa main. Au contraire, au bout d'un moment, il n'était plus besoin de la tenir ; elle avait fermé ses doigts sur le main de Panturle comme sur un museau de bon chien. Et il parlait à voix basse : - Je suis serviciable plus qu'un autre... Elle a fermé ses doigts sur la main de Panturle. Elle touche la peau qui est comme une écorce avec des verrues et des entailles. Une peau chaude ! Des fois selon ce qu'il dit, le gros index enjambe les petits doigts et les écarte, entre au milieu d'eux et serre. Des fois c'est le pouce qui appuie là, au creux sensible de la paume comme s'il voulait la crever, et entrer et traverser. Des fois c'est tous les gros doigts qui serrent toute la petite main.Ça fait chaud dans tout son corps comme si d'un coup l'été avec toute ses moissons se couchait sur elle."

Une très belle lecture. 
Il est toujours agréable de découvrir des classiques. 



Je suis heureuse de l'avoir lu, 
il m'a emmené au cœur de la terre dans toute sa poésie.

" Cette aubépine où se pose le soleil dès qu'il dépasse la colline, elle a un rossignol dans ses feuilles. On dirait que c'est elle qui chante. Il est venu dans le petit pré une ondulation d'herbe et il ne faisait pas de vent ; à cause de ça, Panturle a vu la couleuvre qui s'en allait sa route toute frétillante, vêtue de neuf. Quant elle a été au bout du pré, elle s'est retournée ; on voyait qu'elle n'avait rien d'autre à faire que de nager de tout son corps dans la fraîcheur verte. Il y a maintenant, sous l'auvent des tuiles, un petit essaim qui cherche un abri. On dirait une poignée de balles de blé que le vent porte."


" Le vrai, c'est qu'ils ont soifs d'être seuls dans leur silence. Ils ont l'habitude des champs vides qui vivent lentement à côté d'eux. Là, ils sont cimentés, chair contre chair, à savoir d'avance à quoi l'autre réfléchit, à connaître le mot avant qu'il ait dépasse la bouche, à connaître le mot quand on est encore à le former péniblement au fond de la poitrine. Ici, le bruit les a tranchés comme un couteau et ils ont besoin, tout le jour, de se toucher du bras ou de la main pour se contenter un peu le cœur. "

En Ardèche Didi @2019


samedi 29 juin 2019

Venise n'est pas en Italie Ivan Calbérac le film et le livre



Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l'invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l'accompagner... C'est l'histoire d'un adolescent né dans une famille inclassable, l'histoire d'un premier amour, miraculeux et fragile, d'un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.Un road-book dans l’esprit de Little Miss Sunshine et dans la lignée de La Vie devant soi, où l'humour se mêle à l'émotion. Source Livre de Poche 

Mon avis : 


Après quelques livres plutôt noirs, voir très noirs ( Celui de Karine Giebel et celui de Franck Bouysse)

Mais après aussi du plus doux, avec "Azami" de Aki Shimazaki, et "Des hommes sans femmes " un recueil de nouvelles de Haruki Murakami 

Après des BD également : "Les beaux étés" de Zidrou et Jordi Lafebre tome 1  Cap au Sud ! Et la BD "Les vieux fourneaux de Lupano et Cauuet Tome 5  Bons pour l'asile, que j'ai lus avec plaisir mais que je n'ai pas chroniqués faute d'énergie et de temps en ce mois de juin toujours compliqué côté boulot et chaud dans tous les sens du terme !!! 

Purée qu'elle est longue ma phrase, aussi longue que cette fin d'année scolaire qui s'éternise et se prolonge même, la rendant chaude, chaude, et bien je me suis offert, ou plutôt on m'a offert : Merci aux éditions Livre de Poche, une parenthèse décalée et pleine d'humour avec deux places pour voir le film et lire le livre "Venise n'est pas en Italie"d'Ivan Calbérac.

Le 9 juin dernier, direction cinéma et j'ai passé un bon moment, un moment léger en compagnie d'Emile et de sa famille en route pour Venise en tractant leur caravane. 





Emile à 15 ans et c'est lui qui raconte à travers son journal intime cette virée familiale et imprévue pour Venise. Ses parents ont décidé en effet de l'accompagner, car Emile a été invité par Pauline à un concert à Venise. 


C'est Ivan Calbérac qui a réalisé le film d'après son livre et ainsi il se permet de se détacher quelque peu de son livre. J'y reviendrais.

Le livre je l'ai lu directement après avoir vu le film, je me suis dit que ça serait sympa. 

Le film m'a plu, attention, il n'a pas plu à tout le monde et mon amie Pascale du blog "Sur la route du cinéma", ne l'a pas aimé du tout, vous pouvez voir son avis en cliquant sur le lien) car il arrivait à point nommé dans mon envie de légèreté et de rires. Il m'a fait du bien ;-). 

L'équipe de comédien est très sympa et j'ai eu plaisir à retrouver Benoit Poelvoorde à qui se personnage décalé correspond bien et Valérie Bonneton. 



Le jeune comédien Hélie Thonnat, est également tout en fragilité et est adorable (même en blond ou surtout en blond selon sa mère). 




Comme j'ai lu le livre directement après j'ai forcément pu faire un petit comparatif non exhaustif entre les deux !

Le premier truc qui m'a marqué c'est la chanson que le père chante à tue tête dans la voiture 

Dans le film on a ça, j'adore ! Un défoulatoire Hihihihihi ça m'a bien amusé !






Dans le livre :
" Je me suis retrouvé dans la bagnole, assis à l'arrière avec Natacha entre mon frère et moi. Mon père à allumé l'autoradio et lancé sa chanson fétiche : "ASIM... BONANGA !!!" Natacha a eu un moment de profonde perplexité, c'est sûr que sa surprend, surtout la première fois, surtout au saut du lit. Elle avait dû en voir, des numéros de cirque, mais là c'est sans chapiteau. - Allez chantez avec moi au lieu de tirer la tronche ! "

 Certains personnages sont différents :


Pauline 

Dans le film : 




Dans le livre : Pauline n'a pas le même physique (couleur de cheveu, couleur d'yeux) et elle joue du violon et non de la harpe.

Le frère d'Emile, Fabrice

Dans le film : il est cuisinier et joué par Eugène Marcuse

Dans le livre : il est militaire 

" Le journée a commencé de très bonne heure. Mais ça n'a pas l'air de gêner Fabrice, parce que les militaires se lèvent tôt même en temps de paix, histoire d'avoir le maximum de temps à ne rien faire."


La voisine de la famille

Dans le film :

Elle héberge dans son sous sol Emile car la caravane n'est pas assez grande 

Dans le livre :

Elle a un rôle plus important et à la fois plus évasif....

Les décors sont différents 


La maison de Pauline

Dans le film :

Une maison très moderne au milieu d'un parc avec des pins

Dans le livre :

Une ancienne maison bourgeoise 


Venise 

Dans le film :

Venise est bien mis en valeur et on voit le côté moins joli

Dans le livre :

Moins mise en avant dans les descriptions 


Des scènes changées ou non présentes

Dans le film :

Le vol de la moto n'est pas dans le livre enfin de façon différente. La relation entre Emile et Natacha est différente.


Dans le livre :

Il y a une scène dans le cimetière que j'ai adorée et qui aurait eu sa place dans le film !

" En attendant le mythe familial en prenait sacrément un coup. Les Chamodot, qui soit disant possédaient leur étoile personnelle dans le ciel, eh bien ils finissaient à la fosse commune."


Pour finir je dirais que le film fait du bien, il est léger et m'a fait rire.

Le livre quant à lui est très sympa 
avec les répliques et les reflexions d'Emile qui font mouches ! 


Un film et un livre que je conseille pour un début d'été joyeux et entraînant !


Gracias, Ivan Caldérac
Comment ça ce n'est pas de l'italien ??? 
Ah oui mais tout le monde comprend ;-)

C'est la fête du cinéma,  alors pourquoi pas ;-)
pour la climatisation en ces jours de canicule ce n'est pas négligeable ?

Ou le livre au bord de la piscine ou à la plage !
Les vacances arrivent !!! En route !




dimanche 16 juin 2019

Né d'aucune femme Franck Bouysse



" Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.— Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. 

Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses œuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine. Source Manufacture deLivres


Mon avis :

Livre emprunté lors du dernier comité de lecture à la bibliothèque où travaille ma meilleure amie.

J'ai bien cru retomber dans les mêmes thèmes que lors de ma précédente lecture avec le dernier Giebel : Une jeune fille vendue qui devient une esclave dans une famille complètement dérangée ... Esclave de maison et esclave sexuelle ...

Il y avait même un Gabriel qui se tenait là, témoin de toute cette histoire.

Mais alors pour moi cette lecture a été une très belle lecture contrairement à mon ressenti sur le livre de Karine Giebel ( à lire ou relire ICI)

Tout d'abord, parce que l'écriture est très belle, nous ne sommes pas dans le "brut de décoffrage" mais dans une écriture relevant de la poésie noire.

C'est dur, extrêmement dur, mais c'est beau !

Les sentiments des divers personnages sont mis à rude épreuves et ici même dans ce qui semble sans espoir on trouve toujours une petite étincelle d'espoir...

Mais revenons à l'histoire, celle de Rose, cette jeune fille vendue par son père. L'histoire nous est transmise par l'intermédiaire de la lecture de ses carnets intimes qu'elle a écrit lors de sa détention dans un asile d'aliénés. 

Ses carnets sont lus grâce à l'intervention d'une infirmière qui permettra à Gabriel de nous "lire" ceux -ci et ainsi de connaître l'histoire de Rose. 

On découvre alors une vie d'horreur. Rose vendue par son père se retrouve avec des maîtres complètement frappés qui vont faire d'elle une esclave corvéable à merci et surtout une esclave sexuelle et un "ventre". 

Rose raconte dans ses cahiers, son abandon, son calvaire et aussi ses quelques étincelles de bonheur au milieu de tous ce noir. 

Nous sommes dans une époque ancienne où la vie n'était pas facile et où le principal objectif pour la plupart des hommes et femmes étaient de survivre.

Si nous avons les cahiers de Rose (un point de vue subjectif de son histoire), il y a aussi selon les paragraphes d'autres personnages qui prennent la parole pour parler de l'histoire de Rose selon leur point de vue.

Il y a Onésime, le père de Rose que nous suivrons dans le regret de son terrible acte.

Il y a Edmond, le palefrenier de la famille ayant acheté Rose.

Il y a Gabriel, le passeur de l'histoire de Rose à travers les cahiers de celle-ci.

Il y a aussi des narrateurs plus "brumeux" : l'enfant, elle, l'homme...

Une bien "belle" histoire où il faut avoir le cœur bien accroché lors de scènes d'une cruauté particulièrement sauvage !

Mais à côté de cette cruauté et de ses scènes violentes, Franck Bouysse va distiller à petites doses des petites étincelles d'espoir. 

Des scènes oniriques permettent au personnage de Rose de s'envoler loin de sa vie cauchemardesque !

J'aurais presque mis le maximum d'étoiles sur Babelio et si je ne l'ai pas fait, c'est pour le seul tout petit petit petit bémol qu'il m'a été un peu difficile d'accepter certaines connexions et manipulations pour "boucler " l'histoire de Rose.  

Selon les points de vue et les souvenirs, nous n'avons souvent pas toujours la même histoire.

"Né d'aucune femme" est une lecture coup de poing, 
une lecture que l'on découvre le souffle coupé. 

Une lecture noire, très noire mais qui sait avec subtilité,
 nous offrir des parcelles d'espoir et des étincelles d'humanité. 

Tout ce que j'aime en littérature ! 

Merci Monsieur Franck Bouysse !


" C'était il y a quarante-quatre ans et je me souviens de tout. La flamme vacille à l'extrémité de la bougie torsadée. Elle ressemble à une petite danseuse prise dans la cire. Sa chevelure de fumée balaye une limaille de lettres agglutinées en mots autour de l'axe de l'histoire, cette confession dont me voici dépositaire. Lorsque ma respiration s'accélère, puis se ralentit, je parviens à modifier le voyage des ombres mortifères sur le papier terni, et un visage inconnu m'apparaît, comme un rinceau sur un tombeau. Cette femme que je n'ai jamais rencontré de ma vie, mais dont il me semble pourtant tout connaître, cette femme avec qui je n'ai pas fini de cheminer, avec qui je n'en aurai jamais fini. Alors je me résous à laisser aller mon regard sur la première feuille, afin que disparaissent les ombres trompeuses, pour en faire naître de nouvelles, que je me prépare à découvrir, au risque de les assombrir plus encore. Ces ombres en éclats d'obscurité qui n'épargne rien ni personne, sinon dans la plus parfaites des nuits qu'est la mort, avant le grand jugement." Gabriel


Ce sont des odeurs de printemps suspendues dans l'air frais du matin, des odeurs d'abord, toujours, des odeurs maculées de couleurs, en dégradé de vert, en anarchie florale confinant à l'explosion. Puis il y a les sons, les bruits, les cris, qui expriment, divulguent, agitent, déglinguent. Il y a du bleu dans le ciel et des ombres au sol, qui étirent la forêt et étendent l'horizon. Et ce n'est pas grand-chose, parce qu'il y a aussi tout ce qui ne peut se nommer, s'exprimer, sans risquer de laisser en route la substance d'une émotion, la grâce d'un sentiment. Les mots ne sont rien face à cela ils sont les habits de tous les jours, qui s'endimanchent parfois, afin de masquer la géographie profonde et intime des peaux ; les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde. 


Les nombreux prix  obtenus par ce livre



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