dimanche 25 mars 2012

L'heure d'été

Photo Didi 2009

Est-ce que c'est de la patience ou est-ce qu'on sait faire le dos rond
Est-ce que c'est l'expérience que nous ont enseigné nos darrons
Et ce qu'on a tous compris c'est que la vie repose toujours sur l'enchainement des opposés
Après chaque nuit il va faire jour
Partant de cette évidence d'une volonté naïveté
On sait qu'après chaque inquiétude viendra l'instant de sérénité
Comme si à l'échelle d'une vie les choses devaient s'équilibrer
Après l'orage les éclaircies aucun ciel ne reste encombré
Alors on s'est imprégné de cette capacité d'adaptation
Pour encaisser les coups on a su entrer en mode mission
On sait que les tunnels ont une fin dans chaque moment de lucidité
Et que nos efforts ne sont pas vains quand la vie passe à l'heure d'été


J'ai eu pas mal de patience et j'ai dû faire le dos rond
Pour traverser en silence toutes les journées peintes en marron
J'ai gardé l'envie de croire ou j'ai toujours cru à l'envie
J'ai refusé de concevoir un présent cruel à vie
Comme le destin doit être aidé j'ai avancé l'aiguille d'un tour
Je suis passé à l'heure d'été pour aller rejouer dans la cour
Comme le boxeur après le gong et le taulard après dix ans
Comme le civil après les bombes après la lutte on est vivants
Vivants pour sentir le soleil et la nuit tombe de plus en plus tard
Et ya d'la lumière de plus en plus longtemps dans nos espoirs
C'est vrai qu'on a passé l'hiver à donner des grands coups d'épée
Dorénavant la route est claire on est passé à l'heure d'été


Grand Corps malade 

mardi 20 mars 2012

" Extrèmement fort et incroyablement près " Jonathan Safran Foer

Oskar, 9 ans, est surdoué, ultrasensible, fou d’astrophysique, fan des Beatles et collectionneur de cactées miniatures. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center en lui laissant une clé. Persuadé qu’elle expliquera cette disparition injuste, le jeune garçon recherche la serrure qui lui correspond. Sa quête désespérée l’entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de l’après 11 septembre.
L'auteur :
Né en 1977, Jonathan Safran Foer a fait des études de lettres à Princeton. Il vit à Brooklyn avec sa femme et leur fils. Son premier roman, Tout est illuminé, succès international, a été un adapté au cinéma, il est disponible en Points.

Mon avis :

En tout premier lieu je tiens à remercier Mélo qui m'a permis de gagner ce livre !


En effet, Mélo  pour fêter les 2 ans de son blog "Les mots de Mélo " à fait un sympathique concours avec pleins de supers livres à gagner ! MERCI !!!!

J'ai gagné celui-ci et nouveauté pour moi j'ai enfin pu voir ce que ça faisait de lire sur ce type de livre ultra compact

Le principe ne m'avait pas forcément captivé et puis le prix m'avait fait reculer. Mais là, cadeau,  alors j'ai pu voir ce que ça donnait.

Il tient dans la main, tient dans la main, 
Il est solide avec sa couverture très rigide qui ne se tord pas et permet de poser le livre dans sa main.
Il est pratique et se glisse aisément dans un sac à main et même dans une poche. 
Il s'emmène partout et mon exemplaire après des voyages en tram et en train n'en a pas souffert.
Sa lecture est aisée :
la police de caractère adaptée et pas trop petite. 
Tourner les pages de bas en haut s'appréhende assez facilement.
Je suis gauchère et je tenais mon livre de la main gauche et je tournais les pages avec ma main droite d’où parfois ma "gaucherie" mais je me suis adaptée comme d'hab'
Les feuilles type bible peuvent parfois se coller entre elles ainsi il faut être vigilant et ne pas sauter de page sans s'en rendre compte.
Parfois, je vérifiais le numéro de page (qui d'ailleurs n'est pas en bas à gauche mais en bas à droite et pas dans le même sens que la lecture) cela exigeant une petite gymnastique des yeux. 
Question marque page une carte de visite peut bien fonctionner pour ma part j'ai adopté l'étiquette de mon citronnier !
Comme j'ai lu dans les transports en commun j'ai corné quelques pages n'ayant rien sous la main ainsi le côté droit du livre semble un peu plus épais.
Je ne suis pas arrivée à lire deux livres en même temps et le livre sortait de mon sac pour que je puisse poursuivre ma lecture chez moi !

En résumé le concept de Point deux le format ultra poche est bien pratique et a été bien conçu en pensant presque à tout ! 
Bonus idée pour la couverture rendant le livre résistant aux chocs !

Je reste tout de même réfractaire à son prix (oui je sais je ne l'ai pas payé, merci Mélo), il devrait tendre à un prix en dessous 8 euros ce qui fait quand même je vous le rappelle 52 francs...(un SaintEx' )


En tout cas je suis prête à renouveler l'expérience et à éventuellement casser ma tirelire, car pour lire dans le tram c'est quand même le top et je ne l'avais pas fait avant !

Après m'être attachée à la forme je compte bien vous parler de ma lecture, dans le fond !

Un livre extrêmement émouvant, qui nous parle de la perte d'un père dans les terribles circonstances des attentats du 11 septembre 2001.

Un livre extrêmement original par le point de vue qu'il adopte : celui de cet enfant surdoué, Oskar mais surtout par le ton employé et le mélange de photos qui s’entremêlent au texte ou l'auteur s'amuse avec la forme du texte pour faire passer des idées de fond.  

Il s'amuse aussi à des allers retours dans l'histoire et à changer de narrateur par l'intermédiaire le plus souvent d'échanges épistolaires ou de journal intime. Et les styles adoptés divergent selon le narrateur choisi.

Un petit bémol, je n'ai pas vraiment adhéré et saisi l'histoire du grand père avec les deux sœurs ...

Je me suis emmêlée les pinceaux avec les changements fréquents entre narrateurs et les flashbacks assez nombreux.  

Ma lecture étaient également de courte durée 10 minutes le matin, 10 minutes le soir autant dire assez hachée, ça explique peut être.
La recherche de la fameuse clé découverte par Oskar de façon inopinée dans le dressing de son père va l'entraîner à se rapprocher incroyablement près de son père.

C'est cette quête qui va le conduire à faire son deuil et c'est celle-ci qui va l'aider à vivre.

J'ai aimé que l'on parle des attentats du 11 septembre 2001 par le prisme de cet enfant et de sa famille.

Oskar m'a plu, oui j'ai aimé poursuivre cette quête avec lui ! Trouver ce que pouvait ouvrir  cette clé et aller à la rencontre des Miss et Mister Black.

Perdre un être cher est une épreuve douloureuse. Quand la mort arrive en plus de façon brutale et violente, quand en plus il n'y a pas de corps le deuil est encore plus difficile à se faire ... Le processus est long et les cicatrices ne se referment pas vraiment. Oskar va traîner longtemps ses semelles de plombs.

Les images du 11 septembre  m'ont marquées à vie et plus particulièrement les hommes et les femmes se jetant dans le vide ... C'était tout simplement horrible et j'ose à peine imaginer ce que les familles ou amis des personnes dans les tours ont ressenti eux ... Entre l'envie de savoir mais aussi celle de ne pouvoir appréhender l'indicible ... Cruel et douloureux dilemme.

"J"ai réduit le son jusqu'à l'inaudible
Les mêmes images, une fois, dix fois, cent fois.
Les avions heurtant les tours.
Des corps qui tombaient.
Des gens agitant une chemise du haut des fenêtre.
Les avions heurtant les tours.
Des corps qui tombaient.
Les avions heurtant les tours.
Des gens couverts de poussière grise. 
Des corps qui tombaient.
Les tours qui tombaient.
Les avions heurtant les tours. Les tours qui tombaient.
Des gens agitant une chemise du haut des fenêtres.
Des corps qui tombaient.
Les avions heurtant les tours. "

Des images marquantes 10 ans déjà !

Un livre incroyablement fort et émouvant à découvrir et à lire.

 Il y a en ce moment l'adaptation du livre au ciné, mais le livre m'ayant plu,
 sa lecture me suffit pour l'instant.

Bonne lecture ! 
Ou bon ciné ! 
Ou bonne lecture et ciné !

Je remercie Mélo à nouveau pour cette lecture !


Son avis sur le livre 
Son avis sur le film

Le film sur le site Première

samedi 17 mars 2012

La poésie


" La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir
et la poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir "

Léonard de Vinci 




mercredi 14 mars 2012

Printemps des poètes : Alain Bosquet


Un enfant m’a dit:
« La pierre est une grenouille endormie. »


Photo Didi 2007 cherchez la grenouille ou la pierre
 

Un autre enfant m’a dit :
« Le ciel c’est de la soie très fragile. »

 
Photo Didi 2011 ciel de coton rosé

Un troisième enfant m’a dit:
« L’océan quand on lui fait peur, il crie. »


Photo Didi Océan été 2009

Je ne dis rien, je souris.
Le rêve de l’enfant c’est une loi.






Et puis je sais que la pierre,
vraiment est une grenouille,
mais au lieu de dormir
elle me regarde.


Un petit tour chez Lily  "La soupe au caillou "
qui a elle aussi mis à l'honneur ce poète :


 

mardi 13 mars 2012

Printemps des poètes : Bestiaire du coquillage Claude Roy

Bestiaire du coquillage

Photo Didi 2011

"Si tu trouves sur la plage
un très joli coquillage
compose le numéro
OCÉAN O.O

et l'oreille à l'appareil 
la mer te racontera 
dans sa langues des merveilles
que papa te traduira"


Claude Roy


Collection Didi 2011

dimanche 11 mars 2012

Printemps des poètes : Enfances


En sortant de l’école

En sortant de l’école
Nous avons rencontré
Un grand chemin de fer
Qui nous a emmenés
Tout autour de la terre
Dans un wagon doré.
Tout autour de la terre
Nous avons rencontré
La mer qui se promenait
Avec tous ses coquillages
Ses îles parfumées
Et puis ses beaux naufrages
Et ses saumons fumés.
Au dessus de la mer
Nous avons rencontré
La lune et les étoiles
Sur un bateau à voiles
Partant pour le Japon.
Et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main
Tournant la manivelle d’un petit sous-marin
Plongeant au fond des mers
Pour chercher des oursins
Revenant sur la terre
Nous avons rencontré
Sur la voie de chemin de fer
Une maison qui fuyait
Fuyait tout autour de la terre
Fuyait tout autour de la mer
Fuyait devant l’hiver
Qui voulait l’attraper.
Mais nous sur notre chemin de fer
On s’est mis à rouler
Rouler derrière l’hiver
Et on l’a écrasé
Et la maison s’est arrêtée
Et le printemps nous a salués.
C’était lui le garde-barrière
Et il nous a bien remerciés
Et toutes les fleurs de toute la terre
Soudain se sont mises à pousser
Pousser à tort et à travers
Sur la voie du chemin de fer
Qui ne voulait plus avancer
De peur de les abîmer.
Alors on est revenu à pied
A pied tout autour de la terre
A pied tout autour de la mer
Tout autour du soleil
De la lune et des étoiles
A pied, à cheval, en voiture et en bateau à voiles.

Jacques Prévert.



Je voulais participer à ce printemps des poètes, sage initiative permettant de découvrir la poésie.

Le thème de l'enfance me fait me souvenir de ce poème de Jacques Prévert que j'ai chanté à l'occasion d'un spectacle de fin d'année en CM1 ou CM2. Nous étions dans les années 80 !

Quel beau souvenir que celui-là, je m'en souviens comme si c'était hier et j'ai encore en tête presque toutes les paroles !

Je ne pense pas qu'il existe une vidéo de ce spectacle, c'est bien dommage, mais les souvenirs sont peut être encore plus beaux.

samedi 3 mars 2012

Fakirs d'Antonin Varenne



"Du côté de Guérin et Lambert, l’ambiance est ainsi campée, lourde, franchouillarde. Inscrite dans une certaine normalité en dépit des fêlures des deux principaux protagonistes. Le lieutenant Guérin, exilé du 36 Quai des Orfèvres — après une sombre histoire mal élucidée — est installé aux Suicides, la corvée redoutée de la Judiciaire, flanqué d’un stagiaire, Lambert, qui passe pour un débile patenté auprès de tous ses collègues, qui ne lui font grâce d’aucune humiliation.

Le duo fonctionne contre vents et marées, une curieuse affection liant les deux hommes, l’admiration du plus jeune pour l’intelligence et l’intuition de son Patron servant de révélateur et de moteur.

De l’autre côté, un espace vaste et plutôt flou, faisant le grand écart entre la France et les États-Unis. Là, on trouve John Nichols, un Franco-Américain installé dans un tipi planté sur les bords d’une rivière du centre de la France. La maréchaussée débarque un jour dans son campement pour l’emmener à Saint-Céré où on lui apprend la mort de son ami américain, Alan Mustgrave. Elle est intervenue tandis qu’il s’écorchait en direct, sur la scène d’une boîte branchée du Paris underground, très cotée pour ses spectacles sado-maso.

Arrivé dans la capitale, l’agression dont est victime Nichols le convainc que la mort de son ami n’est peut-être pas le résultat d’un accident, comme beaucoup — notamment à l’ambassade américaine — voudraient le croire et le faire croire. D’autant qu’il détient des documents qui mettent en lumière le passé d’Alan, qui, en tant qu’ex-Marine, a participé aux guerres du Golfe et d’Irak.

Alan a-t-il véritablement été victime d’un accident ? S’est-il suicidé ? A-t-il été assassiné ?

Lors de ses recherches, John va croiser des individus des plus bigarrés, le très BCBG Frank Hirsh, amoureux transi d’Alan, Ariel, la patronne du Caveau de la bolée, Paty, l’amie peintre d’Alan au tempérament bien trempé, et puis Bunker et son chien Mesrine, gardien de parc et ex-taulard… Et bien sûr Guérin et son comparse Lambert…

On progresse dans une intrigue complexe, souterraine, mettant au jour les aspects les plus sombres de l’humain, qui nous pousse à une réflexion sur le suicide, la torture, le pouvoir. Et pourtant, malgré sa noirceur, son côté glauque, Fakirs nous tient en haleine d’un bout à l’autre, on rit, jaune ou noir cela dépend, et les portraits comme les descriptions que nous donne en prime Antonin Varenne finissent de nous convaincre qu’on se trouve là en présence d’un écrivain. " SOURCE éditions Viviane Hamy

Antonin Varenne me dédicaçant Fakirs QDP 2011
Ma Didicace !
 Mon avis :

Ce livre m'attendait depuis presque un an (Quais du polar version 2011) et ainsi à l'approche du nouveau Quai des polars 2012, dans à peine un mois, cette lecture s'imposait, et oui je dois épurer ma PAL "noire" pour pouvoir en rajouter, car regarder cette liste d'invités pour 2012, c'est complètement ouf : ICI


Antonin Varenne dresse dans Fakirs, je trouve des portraits de différents personnages. Nous avons alors dans ce livre une galerie de portraits comme une grande galerie des glaces où les âmes des protagonistes se forment et se déforment.

Le duo des enquêteurs : Lambert et Guérin est très décalé, ils sont des marginaux, des laissés pour compte au sein même du 36 quai des Orfèvres, comme les dossiers des suicidés qu'ils traitent tant bien que mal. Le but étant de tiré un fil invisible entre toutes ces histoires de fins.

Guérin est un être torturé, mis au placard pour des raisons d'histoires très glauques  découvertes au sein de sa hiérarchie... Son perroquet est son seul compagnon à la maison, c'est dire sa condition.

Les suicides relient les histoires, les meurtres aussi, c'est la théorie à laquelle Guérin se rattache sans pouvoir toutefois arriver à tout relier...

Si j'ai aimé cette galerie de personnages, j'ai trouvé que l'intrigue manquait de clarté, mais c'est peut être moi qui ai eu du mal à faire les connexions nécessaires. Mais du coup j'ai été un peu frustrée de ne pas saisir le comment du pourquoi ...

Dans les portraits je me suis prise d'affections et d'intérêt  pour le personnage de Bunker. A lui seul, il aurait pu porter une sacrée histoire... Ahh ce Bunker m'a plu. J'ai aimé le suivre (extrait Bunker dans le train de nuit) !

"La vitre ne reflétait plus que son visage, sur un fond noir strié par les lumières de la banlieue. Il avait vu passer, toujours plus vite, les bâtiments modernes et éclairé du nouveau Paris, des immeubles aux éclairages moins somptueux, puis des rues désertes de villes dortoirs aux pavillons endormis. Ensuite passé Ulis, les grandes plaines noires. la campagne se devinait derrière le verre Securit, à un silence plus profond qui avait pénétré les voyageurs. Un silence proche de l'envie de dormir. Son visage était devenu plus net, plaqué sur ce décor invisible. Un voyage où l'on ne contemple que soi, en mouvement dans des paysages interprétés. Si la trouille ne les collait pas au sol, les vieux taulards feraient de bons voyageurs. Train de nuit."

Une lecture somme toute agréable, lecture qui aurait gagné selon moi (ou pour moi), à plus de limpidité dans ses intrigues, mais après tout, certaines choses ne peuvent raisonnablement s'expliquer...

Il faudrait que je lise la thèse de John P. Nichols pour m'éclairer sur le syndrome de Saint Sébastien....

" Tout se passe donc comme si le bourreau laissait à la victime le soin de poursuivre on œuvre d'anéantissement. mais le cas de cet homme, ancien tortionnaire, devenu sa propre victime -physique et représentative -, est une illustration frappante de ce que nous avons nommé le Syndrome de Saint Sébastien : l'inversion de l'objet et du sujet de la tortures et ses conséquences comportementales. Ce cas sera l'objet et le sujet de notre recherche sur les traumatismes de guerre du point de vue du tortionnaire. Sera donc abordée la question de savoir s'il existe d'autres formes de torture qu'un torture "institutionnalisée". Nous verrons clairement que non : au sens du suicide, tel qu'il fut choisi comme objet d'étude par les premiers sociologues, la torture est un fait socal. paraphrasant Durkheim et sa célèbre démonstration sur la mort volontaire, nous pourrions ainsi conclure cette introduction (à la thèse donc) : Chaque société est prédisposée à fournir un contingent déterminé de tortionnaires. " John P. Nichols


 
Merci à Antonin Varenne que je relirais avec plaisir en piochant ICI !