mercredi 27 décembre 2017

Le Garçon Marcus Malte



Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin – d’instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois sœur, amante, mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve du monde. Source Éditions Zulma

Mon avis : 

Ce livre je me le suis offert au QDP 2017 ! D'ailleurs c'est un des premiers auteurs que j'avais vu à mon tout premier quai du polar en 2008 !

@Didi QDP 2017

@Didi 2008 QDP Didicace "Garden of love"

J'aime l'écriture de cet écrivain et "Le garçon"  est mon troisième livre et ne sera pas le dernier.

Le premier c'était : "Garden of love"


C'est l'histoire d'un garçon, d'un homme aussi.

On le suit dans sa découverte du monde et des hommes, les autres.

Ce garçon ne parle pas mais c'est Marcus Malte qui lui prête la parole à travers un narrateur.

Ce livre est un plongée dans l'Histoire avec un grand H mais aussi un roman d'apprentissage. 

Le garçon va s'éveiller doucement au monde et aux autres pour le meilleur comme pour le pire. 

C'est une réelle force de la nature qui va traverser la France et l'Histoire. 

Il va apprendre que la vie est faite de rencontre, lui qui sa mère avait retirer du monde des hommes, sa disparition va entraîner le garçon à la découverte des autres. 

D'ailleurs ce sont ces rencontres qui vont jalonner et façonner sa vie. 

Il va se laisser porter par elles, elles vont le faire grandir ou au contraire le meurtrir....

Ce livre est magnifique, il se lit avec une fluidité intense et comme à chaque fois qu'un livre me plaît je ne me sens pas à la hauteur pour vous en parler ...

Ce livre est très sensoriel,comme si les mots non prononcés par le garçon se formaient dans les sensations et les sentiments.

La découverte de l'autre, le besoin de l'autre, l'envie de l'autre, la peur de l'autre. 

Oui, ce sont réellement les rencontres qui construisent le garçon, le touchent, l'émeuvent. 

Au tout début il y aura cette énigmatique mère vivant éloignée de tout et qui le laisse bien seul à sa mort... 

" Tout homme laisse un jour derrière lui son enfance. Il ne la retrouvera pas. Seuls quelques très vieux ou très fous bénéficient parfois de cette seconde chance. Les autres quand ils quittent ce monde qu'ont -ils de si précieux à emporter ? 
Le garçon part au soir de la sixième journée de deuil. Il ne l'a pas décidé, c'est ainsi. C'est une évidence et c'est une nécessité."

Et puis il y aura Joseph et son fils Le Gazou, une nouvelle famille pour le Garçon mais il devra la quitter accuser d'avoir jeter le mauvais œil dans la communauté où ils vivent suite à un terrible tremblement de terre.

"Seul le Gazou s'est affranchi de nombres de conventions. Il n'est pas tout à fait libre sans doute mais sa cage est d'une autre ampleur. Le dimanche comme n'importe quel jour il va à l'encontre du garçon. L'affection qu'il lui porte n'a pas diminué. Elle est aveugle et sans bornes, sans attentes , sans même idée de réciprocité. C'est un don. L'enfant torrent à la corps d'un homme et l'âme d'autre chose. D'un elfe peut-être. D'un sylphe. Il accompagne le garçon partout non comme une ombre rigide mais comme un jeune chien sans laisse gravitant autour de son maître et flairant quelques odeurs, explorant chaque piste, curieux de découvrir le monde..."
Il y aura Brabek l'ogre des Carpates, son hongre et sa roulotte. Sa poésie et sa fantaisie. Il sera comme un père. Un raconteur de belles histoires, un saltimbanque, un lutteur. 
Un Quasimodo au grand cœur. Une belle âme que la garçon aimait par dessus tout écouter.

"Mon arrière-grand-père luttait dit-il. Mon grand-père luttait. Mon père luttait. Je lutte. A croire que ça coule dans nos veines , cette histoire. Qu'est-ce qu'on peut y faire ? Des fois je me dis que la seule chose contre laquelle aucun d'entre nous n'a essayer de lutter, c'est son propre destin. A bien y réfléchir c'est peut être seulement ça... mais d'un autre côté pourquoi l'aurait-on fait ? Trouve moi une raison valable . Tu connais un homme qui n'aurait pas à se battre d'une manière ou d'une autre ? Est-ce que tu pourrais m'en citer un seul ? Non. prce qu'il n'y en a pas. Pas dans ce monde. Alors quitte à lutter, autant le faire dans les règles de l'art. de cette façon, tu vois on peut dire qu'on est gâtés."
Il y aura la belle Emma et son père Gustave. Emma, sa sauveuse et sa sœur mais aussi bien plus que cela. 
La fille, la femme, son amour, sa maîtresse. Quelle sensualité, quelle sexualité dans ces pages ... Des pages très "sexes". A rougir dans le train quand je le lisais, à prendre chaud d'un seul coup... Je déclamerais bien un "sexique" à cette relation tout en effusions et fantasmes... Des pages où le garçon aura un prénom : Félix.

" Debout devant l'évier. 
Est-ce un songe toujours ?
Le garçon ne bouge pas. Leurs regards restent rivés l'un à l'autre. Leurs lèvres sont serrés. Un son rauque sourd de la gorge d'Emma. une sorte de grondement. Elle respire fort. l'air siffle, chuinte à travers ses narines comme un trop plein de vapeur. Sa poitrine se soulève et avec elle le couvercle du ciel. Fermé, ouvert. ténèbres, lumière. repart, revient. Repart... Et puis soudain une poussée franche des hanches . Le pubis en saillie. Elle se plaque, elle s'écrase contre lui. Il la tient. Ca y est. Dans sa paume. Il l'enveloppe. Si ténue est la soie qu'elle ne compte pour rien. Il la sens sous ss doigts, sous la pulpe de ses doigts, tout entière, le mont et la mousse, et la source et le sillon et l'autre sillon, l'autre cicatrice, autrement plus profonde et plus tendre..."

Le corps du garçon devenant homme est au centre de cette histoire, ce corps qui aime, ce corps qui résiste, ce corps qui grandit et qui vieillit...

Marcus Malte fait passer énormément de messages dans ce livre, de l'importance de l'amour à l'inutilité de la guerre. A la vacuité de l’existence, à ce qui rends la vie plus douce : musique art, littérature.
" Je vais jouer la journée entière et peut-être la nuit qui suivra, et un an et dix ans, cent ans de plus s'il le faut. Voilà ce que je vais faire.
Parce que je t'aime.
Parce que l'amour est ma patrie et l'art mon seul royaume.
Parce que je veux croire encore qu'ils en sortiront vainqueurs. " Lettre d'Emma pour le garçon qui est parti à la guerre
 Hélas la vie n'épargnera rien au Garçon qui même sans parler se laissera emporter par les évènements. La guerre l'épargnera certes,mais lui laissera des séquelles immenses...

Les pages sur la guerre sont terribles les corps sont meurtris, les morts sont partout, Marcus Malte inscrits des noms et noms sur 7 pages ...  Édifiant !!!

Un livre sensoriel où la voix du garçon qui, si elle ne se fait pas entendre oralement, résonne très fortement dans cette histoire. 

Un livre qui m'a emporté loin et haut ! 

@Ma Didicace ♥

Un plaisir de lecture 5 étoiles ! 
Merci à vous Marcus Malte ♥
Prix Femina 2016 amplement mérité !

Ce Garçon a beaucoup de chose à vous dire
n'hésitez pas à venir à sa rencontre 
et faire un bout de chemin avec lui ! 




dimanche 24 décembre 2017

Joyeux Noël ♥

Je vous souhaite un très beau et doux Noël !

De la douceur, de l'amour, 
des partages et des rires.

En espérant que le Père Noël 
déposera mille joujoux sous votre sapin ! 

Je vous embrasse très tendrement mes amis ♥
et vous laisse en musique avec une belle playlist !

🎄🎅



dimanche 17 décembre 2017

Alphabet des plantes et des animaux d'Emilie Vast


Les 26 lettres de l'alphabet mises en avant à travers 26 noms d'animaux et 26 noms de plantes !

Un design élégant et épuré pour illustrer les petites phrases aux belles sonorités. 

On prononce à haute voix les mots pour les faire intégrer aux enfants.

"Le Kiwi kiffe les kalanchoés."

On peut même imaginer retenir l'idée pour des séances d'écriture avec des enfants. 
 
Un animal + un verbe + une plantes commençant par la même lettre.

Les dessins sont très "synthétiques" et je trouve presque "informatisés", je me trompe peut-être... Attention ce n'est pas une critique car le style d’Émilie Vast m'a plu. 




Vous pouvez la découvrir sur son site : ICI  

Sur Facebook également : Là 

Je remercie BABELIO 



et les Éditions MeMo pour ce bel album illustré  !




dimanche 10 décembre 2017

Le secret d'Aiglantine de Nicole Provence



Novembre 1869, dans le village de Messimy, au coeur des monts du Lyonnais. Aiglantine et sa mère, Amélie, travaillent à domicile comme tisserandes de velours de soie. Pour s’assurer un salaire convenable, les canuses doivent se tenir à la tâche pendant de longues journées. Quand Amélie est retrouvée étranglée devant son métier à tisser, la consternation est générale : pourquoi avoir tué cette femme qui ne quittait jamais sa maison-atelier et à laquelle on ne connaissait aucun
ennemi ?
Le passé de la victime recèle pourtant bien des mystères. Et plus encore celui d’Aiglantine, revenue d’un séjour à Lyon quelques années auparavant avec suffisamment d’argent pour acheter la maison familiale et faire fabriquer son propre métier à tisser. Une tentative de meurtre sur l’héritier d’un important soyeux de la Croix-Rousse permettra de dénouer les fils d’un incroyable secret…

Avec Le Secret d’Aiglantine, son sixième roman, Nicole Provence nous entraîne dans le monde pittoresque de la soie lyonnaise, pour un suspense haletant, à la poursuite d’un assassin machiavélique… Source Calmann Levy

Mon avis :  

Ce livre je suis allée le chercher à Vienne  à la 23ème journée autour des littératures policières :  Sang d'encre.

Je souhaitais passer la journée avec ma meilleure amie Wal et ainsi aller voir Nicole Provence pour me faire dédicacer son dernier roman : Le Secret d'Aiglantine !

Quel plaisir de se retrouver, je crois que cette surprise lui a fait plaisir et moi j'étais très contente de renouveler mon amitié envers Nicole et mon plaisir de la lire. 

Dédicace de circonstance ! Merci Nicole ♥


Ma lecture a commencé dès mon retour de Vienne et je n'ai pas mis longtemps à la lire, tant je voulais connaitre la vérité !

On commence le livre par une macabre découverte, celle d'Amélie effondrée sur son métier à tisser. L'histoire se passe dans ma   région, un secret est au cœur de l'histoire comme nous l'indique le titre mais c'est plutôt des secrets qui vont permettre au maréchal des logis Emilien Gontard de résoudre le meurtre de cette veloutière sans histoire qu'était Amélie.

Nicole Provence profite de cette enquête  pour nous parler du monde des canuts et des tisserands de velours de soie. Elle nous décrit leur travail, leurs outils... On entre dans le quotidien de la famille Métallier Amélie, Aiglantine et Firmin et si leur histoire parait simple de prime abord, le meurtre d'Amélie va faire ressurgir bien des secrets lourds de conséquences et qui vont en toute fin expliquer le meurtre...

Nicole peint de façon simple et délicate la vie de travail de ces "petites" gens et va aussi nous parler finalement de la condition des femmes au 19ème siècle. 

Les barrières sociales sont importantes et les femmes subissent bien souvent des situations dramatiques. 

Dans ce livre il est beaucoup questions des liens filiaux avec l'accent sur les liens maternels.

J'ai suivi avec un intérêt réel l'enquête menée par Emilien Gontard , ce jeune maréchal des logis chef qui compte bien résoudre l'énigme de ce meurtre surprenant à l'aide des maigres indices et des possibilités de l'époque. 

Il va mener son enquête en rencontrant beaucoup de personnes travaillant à Lyon dans le milieu du tissu. 

Aiglantine la fille d'Amélie va avoir a cœur elle aussi de découvrir pourquoi et par qui sa mère a été assassinée.  

Tout comme sa mère Aiglantine cache un secret, une blessure profonde qui la mine et l'empêche de s'épanouir. 

En lien avec le jeune Émilien elle va tout faire pour faire avancer l'enquête et ainsi se dévoiler. 

Nicole Provence réussit à nous prendre au piège de son énigme et pour ma part j'ai été bien surprise de tant de secrets. 

J'ai aimé tout le travail sur la psychologie des personnages et en particulier sur celui d'Aiglantine. 

J'ai aimé que celle-ci s'offre un chapeau en poils de lapins venant de Chazelles-sur-Lyon ! Je suis originaire de cette ville !

J'ai aimé qu'elle parle des femmes et de la famille aussi. 

J'ai aimé les descriptions des habits des personnages. Descriptions qui nous mettent dans l'ambiance de cette époque.

Le secret d'Aiglantine est un roman que j'ai apprécié dans son intégralité. Une énigme qui nous entraîne au cœur de secrets qu'il est bon de dévoiler parfois pour aller de l'avant !

Un roman mêlant suspens, amour et secrets, voilà de quoi passer un excellent moment !

J'ai cru comprendre que le maréchal à cheval Émilien allait reprendre du service dans d'autres histoires et devenir un personnage récurrent. 

Je gage que Nicole nous en fasse encore plus, un homme particulièrement sympathique et efficace que l'on aura très envie de suivre et de retrouver dans sa vie de policier mais aussi de mari de Césarine et père ! 

Merci ma Nicole pour ce bon moment en ta compagnie et au plaisir de te revoir et de te lire encore et encore !


Quant à vous ami(e)s lectrices et lecteurs n'hésitez pas 
à partir à la découverte du Secret d'Aiglantine !


Nicole me didicace mon exemplaire !


Et également de toute la bibliographie de Nicole Provence !

Tous dédicacés (il me manque Le gourou des terres froides que j'ai prêté)


Merci Nicole ♥♥♥ et à très vite

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dimanche 26 novembre 2017

Quand sort la recluse Fred Vargas



 

«- Trois morts, c'est exact, dit Danglard. Mais cela regarde les médecins, les épidémiologistes, les zoologues. Nous, en aucun cas. Ce n'est pas de notre compétence.
- Ce qu'il serait bon de vérifier, dit Adamsberg. J'ai donc rendez-vous demain au Muséum d'Histoire naturelle.
- Je ne veux pas y croire, je ne veux pas y croire. Revenez-nous, commissaire. Bon sang mais
dans quelles brumes avez-vous perdu la vue?
- Je vois très bien dans les brumes, dit Adamsberg un peu sèchement, en posant ses deux mains à plat sur la table. Je vais donc être net. Je crois que ces trois hommes ont été assassinés.
- Assassinés, répéta le commandant Danglard. Par l'araignée recluse?» Source Flammarion
Mon avis : 

Lecture empruntée à mes amis Tof et Estelle ! Merci à eux pour ce prêt.

Fred Vargas je l'ai déjà lu avant la tenue de mon blog ... 

En 2003 "Pars vite et reviens tard."
En 2004 "Ceux qui vont mourir te saluent" 
et en 2005 "Debout les morts.  
S'ajoute à cela quelques adaptations par José Dayan (avec Anglade en Adamsberg et Corine Masiero en Violette Retancourt) .

Retour du capitaine Adamsberg à la brigade après une retraite en Islande loin de sa brigade.

Il revient et règle alors en trois coups de cuillère à pot le meurtre auquel la brigade est confrontée, on peut dire que ça nous place le personnage d'emblée ! 

Puis subrepticement l'esprit d'Adamsberg va se pencher sur une autre histoire, celle de trois morts victimes de la morsure d'une araignée que l'on nomme la recluse.

Attention âmes sensibles n'allez pas voir tout comme moi les dégâts occasionnés par cette morsure en tapant araignée recluse sur google image ... Ah zut votre curiosité vous perdra...
La Loxosceles reclusa mord et ça peut faire mal.

Ces trois morts vont titiller les bulles d'Adamsberg comme les forums de férus d'araignées en tout genre. Il ne lâchera plus, ayant le sentiment que derrière ces morts par morsures se cache un meurtrier... Même si cette enquête n'en ai pas vraiment une car la brigade n'a pas été dépêchée sur ces décès. 

Le style de Vargas est dans cet opus très très dialogué. On cause à la brigade et les mots ont leur importance. Leurs polysémies aussi. 

Autre personnage important de la brigade : Danglard, il est très fort dans l'utilisation des mots et cette fois il ne suit pas le commissaire dans cette enquête officieuse à la recherche d'un meurtrier par morsure de recluse. Il n'y croit pas.

Il y a de l'eau dans le gaz entre les deux hommes et ça mets à mal l'unité de la brigade et l'autorité du commissaire. Mais c'est sans compter d'autres agents qui suivent presque les yeux fermés leur "maître" Jean-Baptiste.

" Cela, c'est un coup bas, pensa Adamsberg, qui vit en effet se défaire les traits de son adjoint. Les émotions s'inscrivaient sur le visage de Danglard comme de la craie sur un tableau noir. Adamsberg venait de lui faire mal. Mais Danglard commençait  à poser un sérieux problème pour l'équipe. Avec le poids de son savoir et la justesse de ses arguments - qui allait croire qu'on avait tué ces hommes " à la recluse ?" Danglard dissolvait la cohésion de l'équipe."

On avance à petits pas dans cette enquête minutieuse. Le meurtrier se cache très très bien.

Un très bon opus de Fred Vargas, un livre où l'on accompagne les circonvolutions et l'instinct du commissaire. C'est alambiqué mais rudement bien mené.

Adamsberg est un sacré personnage, fin limier, qui ne lâche rien, qui creuse jusqu'à trouver le pourquoi du comment. Taciturne et intelligent. 

J'ai adoré me trouver au cœur de cette brigade un peu ébranlée. 

" La salle se vidait et et les visages reflétaient les mêmes pensées paradoxales : le regret d'avoir manqué le spectacle d'une passe d'arme entre Danglard et le commissaire, mais aussi la satisfaction ambiguë de se confronter à une affaire insoluble. Pensées accompagnées , au long de regards rapides, de saluts discrets envers la ténacité d'Adamsberg. Ils le jugeaient souvent rêveur et lunaire obstiné, en bien ou en mal, et attribuaient à cette anomalie l'improbable succès de ce jour. Sans comprendre qu'il voyait dans les brumes tout simplement."

Les personnalités des uns et des autres sont bien décrites et chacun à leur manière m'ont séduit : Voisinet, Retancourt, Veyrenc , Froissy...

Quand sort la recluse joue sur la polysémie de ce mot et si a un moment tout cela parait un peu brumeux, Fred Vargas a le don de nous coller à sa toile de mots, de tisser de fils fins et fragiles des psychologies de personnages étonnants et attachants. 

Je ne souhaite pas vous en dévoiler davantage car ce serait gâcher le plaisir de tout lecteur de polar quant au dénouement de l'intrigue (d'ailleurs je n'ai rien dit en fait...).

Je ne peux que vous inviter à suivre cette enquête officieuse 
auprès d'Adamsberg et de sa brigade (ou du moins la partie qui le suit...), 
pour non seulement découvrir la vérité et quelle vérité,
mais aussi en savoir plus sur ce personnage charismatique 
et intelligent qu'est Jean-Baptiste Adamsberg. 

Quant à moi, je poursuivrais volontiers par d'autres lectures le chemin à travers les brumes en compagnie d'Adamsberg 
que je me permettrais d’appeler Jean-Baptiste désormais ! 


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samedi 11 novembre 2017

Tenebra Roma de Donato Carrisi

Rome va plonger dans les ténèbres
pendant 24 heures, toutes les lumières
de la ville vont s'éteindre.

Dès le crépuscule, un tueur de l'ombre se met
à frapper, aucun habitant n'est à l'abri,
même enfermé à double tour. Crime après crime,
le mal rejaillit sous sa forme la plus féroce.

Marcus, pénitencier qui a le don de déceler
les forces maléfiques, échappe de peu
à ce bourreau mystérieux. Mais qui a pu
lui vouloir une mort si douloureuse ?

Epaulé par Sandra, photographe de scènes
de crime pour la police, il doit trouver
la source du mal avant qu'il ne soit trop tard...



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Mon avis :

Attirée par la couverture du livre avec ce bel ange de pierre et le titre Tenebra Roma, j'ai postulé pour lui lors de la Masse critique Mauvais Genre et j'ai été retenue ! Merci à Babelio et aux Éditions Calmann Levy


Cet auteur je l'ai déjà croisé au QDP de Lyon mais je ne l'ai pas encore lu sachant que je pouvais emprunter son livre "Le chuchoteur" à ma sœur ou mes amies.

Donc, c'est sans avoir lu Donato Carrisi que je me suis lancée. 

Un black-out va avoir lieu à Rome, on arrive au moment de l'annonce de celui-ci par les autorités. La police est sur les dents, on craint les débordements de tout genre, le chaos. Au Vatican on tremble, n'est-ce pas la terrible prophétie de Léon X qui se met en marche ?...

De plus un meurtrier semble sévir sur la ville., la brigade de police est sur les nerfs.

Au début de l'histoire on fait connaissance avec Marcus qui est en bien sale posture ... Très sale posture ! 

On va aussi rencontrer Sandra Vega qui est appelée à la rescousse par la police pour reprendre son activité de photographe policière pour aider à la résolution de crimes atroces.

Marcus est un pénitencier :

" Je m'appelle Marcus, se dit-il. Et je souffre d'épistaxis. Le reste des souvenirs suivit comme un flot impossible à arrêter. Je suis prêtre j'appartiens à l'ordre des Pénitenciers qui répond au Tribunal des âmes. Je suis le dernier membre de ma congrégation. Personne ne sait que j'existe, personne ne connaît mon identité. Il répéta ce qui lui avait été enseigné : "Il existe un lieu où le monde de la lumière rencontre celui des ténèbres. C'est là qu'advient chaque chose : dans le terre des ombres,où tout est rare, confus, incertain. Je suis le gardien de cette frontière. Parce-que, parfois, quelque chose réussit à la franchir... Je suis un chasseur de ténèbres. Mon devoir est de les repousser."
Ces deux personnages vont se croiser ( en fait se recroiser) car Marcus à été dépêché par le Vatican pour débusquer un criminel qui a tué au sein même du Vatican.

Dans cette histoire on va essayer de retrouver un enfant kidnappé il y a 9 ans : Tobias Frai 

On va s’immiscer dans les arcanes d'une secte très étrange et effrayante.

On croisera des hommes d'église et de la police qui ne seront loin d'être tout rose .

Il y aura l'apocalypse et on déambulera, ou plutôt, on se cachera dans une Rome totalement dévastée. 

Les pistes sont nombreuses, les morts s'accumulent, le danger rôde et le temps presse... 

Si j'ai été entraînée dans le dédale des rues et souterrains de Rome à la suite de Sandra et Marcus. J'avoue avoir eu du mal à capter les relations entre ces deux là. Oui, il est vrai qu'ils se sont déjà rencontrés dans les précédents tomes ( "Le tribunal des âmes " et "Malefico ")... Je trouve que c'est dommage de lire ce livre avant les autres... Même si on peut le lire indépendamment (oui je l'ai fait) la relation entre ces deux là m'a paru dans ce livre pas assez creusée. Les lecteurs des autres tomes ont-ils eu plus de clés de compréhension ? Il faut le souhaiter ... Dans cet opus nous n'en avons pas vraiment plus hélas.

Ainsi, si j'ai lu sans déplaisir ce livre, j'ai été un peu déçue par cet élément et aussi par une intrigue bien trop alambiquée qui aura fini par m'épuiser et m'embrouiller à trop haut niveau, jugeant le tout pas crédible. Dommage. 

Au final, une lecture sans déplaisir 
(j'ai lu rapidement ce livre, preuve que j'ai tourné les pages pour avancer dans l'histoire) mais avec selon moi des points négatifs qui entachent le tout :

Une relation entre les deux personnages principaux quelque peu éclipsée 
et une résolution bien trop alambiquée qui m'a gâchée la fin du livre
( trop trop embrouillée quel dommage !)

Reste Rome qui devient ici un personnage à part entière 
un personnage que l'on détruit sans remords...
Une idée intéressante et effrayante dans le traitement de cette histoire !

Allumez les bougies, fermez la porte de chez vous 
et attendez le retour de la lumière !


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