jeudi 31 octobre 2013

La place Annie Ernaux


Il n'est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris-Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui.
Cette fille, Annie Ernaux, refuse l'oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis sa petite «place au soleil ». Et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre elle, étudiante, et ce père aimé qui lui disait : « Les livres, la musique, c'est bon pour toi. Moi, je n'en ai pas besoin pour vivre. »
Ce récit dépouillé possède une dimension universelle.


tous les livres sur Babelio.com



Mon avis :

Rendez vous manqué avec ce livre.... Une distanciation qui m'a laissée froide ... 

Un livre offert par Jacky lors des deux ans de son blog "Jack se livre", merci !!!! 

Mais concernant ce livre je ne m'attendais pas à cette froideur, ce jugement distancié et sans complaisance.

Aucune douceur et cette distance effrayante, ce regard sur d'où elle vient n'est pas assez fait de douceur...

Un portrait de père comme sur papier glacé, lisse et sans liens même celui du cœur. On ne montrait sans doute pas ses sentiments à l'époque, ça ne se faisait pas ... Mais quand même il y a de belles choses en enfance dans l'ensemble...

Si c'est un exercice, si c'est une sorte de constat, il est troublant de froideur et de distance...

Les classes sociales sont parfois distantes, mais se dissocier de ses propres parents à ce point là dans ce portrait m'a dérangé et je n'ai pas compris "l'exercice" auquel se plie l'auteure. Un exercice de type observation sociale...


Je voudrais dire, écrire au sujet de mon père, sa vie, et cette distance venue à l'adolescence entre lui et moi. Une distance de classe, mais particulière, qui n'a pas de nom. Comme de l'amour séparé.

Rendez vous manqué pour un cadeau qui m'a beaucoup touché lui ! 

Encore merci cher Jacky !

Je tenterais à l'occasion un autre livre d'Annie Ernaux en espérant être plus touchée que pour celui-ci ! L'auteure a décliné la tentation du romanesque et moi j'aime quand les histoires sont un peu plus douces quand elles traitent de souvenirs ...
décision ferme d'un écrivain qui décline la tentation du romanesque et l'affirme dès les premières pages de son récit: "Depuis peu, je sais que le roman est impossible. Pour rendre compte d'une vie soumise à la nécessité, je n'ai pas le droit de prendre d'abord le parti de l'art, ni de chercher à faire quelque chose de "passionnant" ou d'"émouvant". Je rassemblerai les paroles, les gestes, les goûts de mon père, les gestes marquants de sa vie, tous les signes objectifs d'une existence que j'ai aussi partagée."
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/1983-la-place-par-annie-ernaux_810659.html#O09DEAlpg5Y6v6Ze.99
La décision ferme d'un écrivain qui décline la tentation du romanesque et l'affirme dès les premières pages de son récit: "Depuis peu, je sais que le roman est impossible. Pour rendre compte d'une vie soumise à la nécessité, je n'ai pas le droit de prendre d'abord le parti de l'art, ni de chercher à faire quelque chose de "passionnant" ou d'"émouvant". Je rassemblerai les paroles, les gestes, les goûts de mon père, les gestes marquants de sa vie, tous les signes objectifs d'une existence que j'ai aussi partagée."
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/1983-la-place-par-annie-ernaux_810659.html#O09DEAlpg5Y6v6Ze.99
La décision ferme d'un écrivain qui décline la tentation du romanesque et l'affirme dès les premières pages de son récit: "Depuis peu, je sais que le roman est impossible. Pour rendre compte d'une vie soumise à la nécessité, je n'ai pas le droit de prendre d'abord le parti de l'art, ni de chercher à faire quelque chose de "passionnant" ou d'"émouvant". Je rassemblerai les paroles, les gestes, les goûts de mon père, les gestes marquants de sa vie, tous les signes objectifs d'une existence que j'ai aussi partagée."
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/1983-la-place-par-annie-ernaux_810659.html#O09DEAlpg5Y6v6Ze.99

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/1983-la-place-par-annie-ernaux_810659.html#O09DEAlpg5Y6v6Ze.99
La décision ferme d'un écrivain qui décline la tentation du romanesque et l'affirme dès les premières pages de son récit: "Depuis peu, je sais que le roman est impossible. Pour rendre compte d'une vie soumise à la nécessité, je n'ai pas le droit de prendre d'abord le parti de l'art, ni de chercher à faire quelque chose de "passionnant" ou d'"émouvant". Je rassemblerai les paroles, les gestes, les goûts de mon père, les gestes marquants de sa vie, tous les signes objectifs d'une existence que j'ai aussi partagée."
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/1983-la-place-par-annie-ernaux_810659.html#O09DEAlpg5Y6v6Ze.99
La décision ferme d'un écrivain qui décline la tentation du romanesque et l'affirme dès les premières pages de son récit: "Depuis peu, je sais que le roman est impossible. Pour rendre compte d'une vie soumise à la nécessité, je n'ai pas le droit de prendre d'abord le parti de l'art, ni de chercher à faire quelque chose de "passionnant" ou d'"émouvant". Je rassemblerai les paroles, les gestes, les goûts de mon père, les gestes marquants de sa vie, tous les signes objectifs d'une existence que j'ai aussi partagée."
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/1983-la-place-par-annie-ernaux_810659.html#O09DEAlpg5Y6v6Ze.99

mercredi 30 octobre 2013

Prisoners de Denis Villeneuve



Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de 6 ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d’Anna. Le suspect numéro 1 est rapidement arrêté mais est relâché quelques jours plus tard faute de preuve, entrainant la fureur de Keller. Aveuglé par sa douleur, le père dévasté se lance alors dans une course contre la montre pour retrouver les enfants disparus. De son côté, Loki essaie de trouver des indices pour arrêter le coupable avant que Keller ne commette l’irréparable… Les jours passent et les chances de retrouver les fillettes s’amenuisent… Film de Denis Villeneuve


Mon avis :

De nouveaux blogs sur le cinéma viennent joyeusement compléter mon Feedly et celui de Baz'art à l'agréable idée de nous faire découvrir des films et aussi des livres. C'est grâce à Babelio que j'ai découvert ce blog.



 Des concours sont organisés et j'ai gagné deux places pour le film Prisoners.

Je remercie l'auteur de Baz'art car j'ai été prise dans ce film qui m'a ferré dès le départ et j'ai passé un bon moment ... de cinéma !

Ce film a une ambiance assez terrifiante et froide. Le climat en refroidirait plus d'un, il pleut, le ciel est gris et bas, il fait froid et la nature est triste et dépouillée.

L'histoire est celle de la disparition de deux jeunes filles, kidnappées lors de la journée de Thanksgiving que deux familles voisines passent ensemble. 

On assiste alors à l'enquête de la police à travers le flic joué par Jake Gyllenhaal qui semble piétiner, faute de preuves matérielles mais aussi à celle du père d'Anna joué par Hugh Jackman qui va à sa façon, essayer de retrouver sa fille coûte que coûte...



Les dégâts collatéraux dans les familles des filles disparues sont très bien retracés, l'espoir qui s'amenuise de jour en jour...


Même si j'ai trouvé que certains personnages sont un peu trop laissés sur le côté... Je pense notamment à Ralph le grand frère d'Anna qui pourtant était mis en avant dans la première scène du film...  


Le scénario est très bien dressé et j'ai eu l'impression de lire un très bon thriller (pourtant pour une fois il ne s'agit pas d'une adaptation d'un livre...). Et nous sommes menés en bateau bien des fois...

Le suspect n°1 est formidablement joué  par Paul Dano que j'ai vu par ailleurs dans un tout autre rôle dans le film "Elle s'appelle Ruby". Il joue très bien cet homme bizarre et inquiétant mais aussi fragile et démuni. On ne sait jamais ce que ce personnage nous cache ou pas ... L'acteur n'a pas peur de travailler sur son image, bravo !

Paul Dano à gauche et Jake Gyllenhaal
Enfin si, à la toute fin forcément, mais n'allez pas croire que je vais vous expliquer l'intrigue car une fois dévoiler la substance de ce film n'aurait alors que peu de saveur.

Les scènes qui m'ont effrayée sont celles des boites et de serpents, des portes fermées, la scène avec le chien et Alex Jones m'a mise très mal à l'aise...

Certains détails  sont importants mais j'avoue que j'ai loupé celui de labyrinthe, je fermais peut être les yeux à ce moment là  ... 

En tout cas un sacré film à voir en ouvrant au maximum les yeux, 
un film où vous suivrez
 sous la pluie et dans le froid de formidables acteurs et un scénario retors !

Avec pour ma part un gros faible pour Loki joué par Jake Gillenhaal très convainquant avec ses beaux yeux et un tic très judicieux 
de clignement d’œil justement !

Une film à l'ambiance froide qui ne vous lâche pas, un excellent thriller à voir !

 
 

vendredi 25 octobre 2013

Parle-leur de batailles, de Rois et d'éléphants Mathias Enard

En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose – après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci – de concevoir un pont sur la Corne d’Or ?
Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s’empare d’un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage.
Troublant comme la rencontre de l’homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d’orfèvrerie, ce portrait de l’artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l’acte de créer et sur le symbole d’un geste inachevé vers l’autre rive de la civilisation.
Car à travers la chronique de ces quelques semaines oubliées de l’Histoire, Mathias Enard esquisse une géographie politique dont les hésitations sont toujours aussi sensibles cinq siècles plus tard.

Mon avis : 

La Turquie et Michel-Ange voici deux bonnes raisons pour moi de lire ce livre ! 

Ajoutez à cela la très belle couverture des éditions Actes Sud et également le fait d'avoir payé ce livre 2.50 euros dans les bacs de ma très regrettée librairie Gibert Stéphanoise , vous aurez alors toutes les très bonnes raisons qui m'ont poussées à lire ce livre. 

Vous pouvez même rajouter à tout cela un titre qui sonne comme une belle promesse ( Le titre est une reprise d'une phrase de Rudyard Kipling).

« Je sais que les hommes sont des enfants  […] On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d’éléphants et d’êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu’il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l’amour, l’amour, cette promesse d’oubli et de satiété. Parle-leur de tout cela et ils t’aimeront ; ils feront de toi l’égal d’un dieu. Mais toi tu sauras, puisque tu es ici contre moi le Franc malodorant que le hasard a mené sous mes mains que tout cela n’est qu’un voile parfumé cachant l’éternelle douleur de la nuit »
Mais inutile d'en rajouter encore, passons à ma lecture.  

Je fut transportée à Constantinople avec Michel-Ange ! La ville et son atmosphère d'époque sont élégamment retranscrites ! 

Il appréciait le calme aquatique de la cour des mosquées et le chant fraternel du muezzin du haut du minaret. Surtout, il aimait la ville, les antres bruyants où buvaient les janissaires, l’activité du port, l’accent des étrangers.
Et, plus que tout, le dessin, la blessure noire de l’encre, cette caresse crissant sur le grain du papier.

Le style de Matthias Ennard est épuré et poétique, il va à l'essentiel comme une belle calligraphie. 

Les tourments créatifs de Michel-Ange se font présents, et son envoûtement également. 

Bien sûr, Michel-Ange ne pense pas alors à ces fresques qu'il réalisera trois ans plus tard et qui lui vaudront une gloire encore plus immense ; pour l'heure il n'a qu'un pont en tête, un pont dont il souhaite achever le dessin au plus tôt afin de toucher ses gages et de quitter cette ville troublante, à la fois familière et résolument autre, dans laquelle il ne se lasse pas pourtant de se promener et d'engranger des images, des visages et des couleurs. 

Certains paragraphes où un personnage prend la parole, apparaissent un peu brumeux au départ et m'ont déstabilisé. C'est comme si l'auteur nous envoûtait et brouillait les cartes. Ils se trament de vilaines choses dans les hautes sphères...

Le personnage du poète Mesihi de Pristina, accompagnant Michel-Ange est un personnage très important et qui m'a émue, un homme subjugué par le talent de l'artiste et même plus ! 

C'est à première vue un tout autre art que celui de Mesihi, celui de la hauteur de la lettre, de l'épaisseur du trait qui donne le mouvement, de l'agencement des consonnes, des espaces s'étendant au gré des sons. Accrochés à son calame, le poète calligraphe offre un visage aux mots, aux phrases, aux vers ou aux versets. 
Au cœur de cette histoire on trouve le processus créatif de l'artiste, tout ce qui peut l'imprègner, ses rêves, la beauté qui l'entoure et aussi et surtout son travail. 


Manuel le traducteur rend chaque matin visite à Michel-Ange. Le plus souvent il trouve le sculpteur occupé à dessiner. Parfois, il a la chance de pouvoir observer le Florentin alors qu'il trace, à l'encre ou au plomb, une étude d'anatomie.
Manuel est fasciné.
Amusé par son intérêt, Michel-Ange crâne. Il lui demande de poser la main sur la table et, en deux minutes, il esquisse le poignet, toute la complexité des doigts recourbés et la pulpe des phalanges.
- C'est un miracle, maître souffle Manuel.
Michelangelo part d'un grand éclat de rire.
- Un miracle? Non mon ami. C'est pur génie, je n'ai pas besoin de Dieu pour cela.
Manuel reste interloqué.
- Je me moque de toi, Manuel. C'est du travail avant tout. Le talent n'est rien sans travail.
La beauté apparait à Michel-Ange sous les traits d'une danseuse énigmatique...

Petit à petit, assis en tailleur sur ses coussins, Michel-Ange se sent envahi par l'émotion. Ses oreilles en oublient la musique, alors que c'est peut-être la musique elle-même qui le plonge dans cet état, lui fait vibrer les yeux et les emplit de larmes qui ne couleront pas ; comme dans l'après-midi à Sainte-Sophie, comme chaque fois qu'il touche la Beauté, ou l'approche, l'artiste frémit de bonheur et de douleur mêlés

Une lecture comme un songe, 
une lecture courte, forte et envoutante !
  
Une belle histoire mélangeant imagination 
et réalité pour le plus grand plaisir des lecteurs !
  
Parlez moi de batailles, de rois et d'éléphants, moi
 j'adore que l'on me raconte de telles histoires !
 

Vous trouverez ICI une interview de l'auteur sur ce livre


 

mercredi 23 octobre 2013

Longue marche Tome 1 Traverser l'Anatolie Bernard Ollivier




Bernard Ollivier aura cheminé, la retraite venue, d'un bout à l'autre de l'Asie, d'Istanbul à Xi'an, en longeant l'ancienne route de la Soie. Quatre années passées les chaussures aux pieds, essentiellement à la belle saison, afin de pouvoir franchir les hauts cols d'Anatolie et du Partir impraticables en hiver. Quatre années racontées au fil des jours dans un récit qui n'est en rien l'évocation d'un exploit mais bien le partage d'une aventure humaine rare, par un voyageur émerveillé allant de rencontre en rencontre et qui constate que son projet lui est aussi mystérieux que le monde.





Mon avis : 

Décidément 2013 aura été pour moi l'année  Bernard Ollivier ! 

J'ai lu trois livres de cet auteur et j'avoue j'apprécie cet écrivain ! 

Mon billet sur Nouvelles d'en bas
Mon billet sur Sur le chemin des Ducs

Et celui de ma dédicace lors de la fête du livre 2009, oui, il m'a fallu du temps pour sortir cette Longue Marche de ma PAL.


Découvrir la Turquie, l'Anatolie, en marchant voilà une belle idée et Bernard Ollivier l'a fait pour nous, ses lecteurs. 

Véritable aventure humaine, la marche fait découvrir ce pays de façon différente et permet de s'imprégner d'un rythme propre au marcheur. 

Les kilomètres défilent, les rencontres également. Le peuple turc est accueillant  mais parfois pas vraiment... 

Pas toujours facile de se repérer dans ce pays où les chemins ne sont pas mis en valeur au détriment des routes Marcher n'est pas toujours compris par les autochtones, pourquoi marcher alors que l'on peut se faire transporter dans des véhicules motorisés ! 

"Je réponds de bonne grâce à la litanie habituelle de questions, tout en sirotant des verres de thés très sucré. Je m'amuse à voir ces hommes dont la seule activité physique consiste à débrayer, à freiner, à accélerer, fascinés par un marcheur, autant dire un martien. Il y a dans leur regard à la fois de l'admiration pour la performance, un peu d'ironie condescendante, et une certaine incrédulité. A quoi bon marcher quand on peut se déplacer en voiture ? Bien entendu ils me proposent de me véhiculer un peu plus loin. Mais cette fois ne se formalisent pas de mon refus. 
Faute de vocabulaire, crainte d'apparaître pédant ? Je renonce à leur expliquer. mais notre conversation détendue autour d'un verre de thé n'est-elle pas la réponse à leur perplexité ? Si je me déplaçais en voiture, ou même si j'avais grimpé, comme client dans leur véhicule, aurions-nous eu cet échange ? Non. Les moteurs confisquent la parole. Ils vont trop vite, font trop de bruit. L'arrêt est réglementé, l'échange purement limité au paiement du prix de la course." 


"Et comment expliquer à ces descendants de nomades - dont ils aiment à chanter les vertus - qu'ils sont devenus les culs-de-jatte motorisés, incapable désormais de se déplacer à la force de leurs propres muscles, atrophiés par l'inactivité ?"

Le corps, les pieds, le dos avec le sac lourd en prennent un coup, puis s'habituent. La marche appelle la marche. 
Allez toujours plus loin ... Les étapes sont souvent au dessus de 30 kilomètres et là je suis admirative... 

"On a pu constater, chez les pèlerins en particulier, que lorsque la moyenne de trente kilomètres par jour est atteinte, l'entraînement physique neutralise la perception du corps. dans presque toutes les religions, la tradition du pèlerinage a pour objet essentiel, à travers le travail de l'être physique, d'élever l'âme : les pieds sur le sol, mais la tête près de Dieu. D'où l'aspect intellectuel de la marche que les béotiens ne soupçonnent pas. Ceux qui n'ont pas vécu pareille aventure pensent le plus souvent que la marche est une souffrance. Elle peut l'être pour ceux qui, par masochisme ou religiosité, s'infligent des tortures, marchent à genoux ou nu-pieds sur les cailloux. mais dans la limite de trente kilomètres par jour, la marche est une jouissance, une douce drogue."

C'est que 12 000 kilomètres à parcourir ce n'est pas une petite marche dominicale !

Les soirées dans les hôtels ne sont pas les plus reposantes, on lui offre souvent le couvert, plus rarement le gîte qu'il faut monnayer et dans ce cas ce n'est pas hôtel 4 étoiles  ...  Rarement de l'eau chaude et une propreté laissant à désirer...

Bernard Ollivier va s'imprégner de la cadence de la marche, va s'émerveiller de paysages, et faire des rencontres marquantes même toutes simples nous faisant entrer dans l'intimité des maisons turques.

Il va découvrir un pays par l'intérieur, avec du temps à partager et je trouve qu'il arrive à nous faire ressentir le pays, avec ses tensions politiques, notamment dans l'est avec le peuple Kurde, il en subira d'ailleurs les tensions ...

Les carenvansérails qui marquent la route de la soie ne sont pas bien entretenus et tombent pour la plupart en ruine. La route de la soie empruntée par de n.ombreuses caravanes n'est pas mise en valeur dans le pays et pourtant quel héritage historique ! Bernard Ollivier est déçu et on le comprend. 

"Face à l'hôtel se trouve le caravansérail Mehmet Pacha. Ou du moins ce qu'il en reste car les murs d'enceinte ont été détruits. Seuls subsistent quelques cellules de plain-pied alignées de part et d'autre d'une allée centrale. On a cassé leur jolie perspectives en y plantant un alignement de lampadaires qui se voudraient modernes. A chaque extrémité une porte en arc de pierres blanches et noires alternées serait du plus joli effet... Si l'on n'avait commis un crime architectural en plantant sur l'une d'elles une tour horloge de ciment. l'édifice avait quatre cent soixante-dix ans, un âge que l'on peut qualifier de respectable, lorsqu'on l'a défiguré par cette horreur grisâtre il y a moins de cinquante ans. Pour ce massacre, on a brisé l'arc du porche que l'on a comblé par un support de ciment gris. L'horloge hors d'usage vomit de grandes trainées de rouille le long des fausses pierres dessinées sur le béton."

J'ai visité un caravansérail lors de mon voyage "motorisé" en 2008, en Turquie, lieu mythique selon moi et celui-là était bien préservé ! 

C'était le caravansérail du Sultan hanı. Pour de plus amples informations c'est par ICI !


@Didi 2008

@Didi 2008
 

Le chemin ne sera pas toujours de tout repos, les aventures quotidiennes parfois très stressantes, les chiens sauvages, les kangals  effrayants, les êtres parfois tout aussi sauvages et /ou complètement fous !

On quitte à la fin de ce tome Bernard Ollivier en fâcheuse posture, son corps ne suit plus, mais pas à cause de sa longue marche, non, il a sans doute ingérer en buvant une eau pas claire, une vilaine bactérie qui le met KO ! 

Retour en ambulance où on souffre pour lui et où on s'inquiète... 

Mais Bernard Ollivier reprendra la route là où il l'a laissé car :

"Mon cœur reste à un endroit précis, au bord de la route de Douhoubayezit où dans une autre vie, je suis tombée. Dans quelques semaines ou , si je suis plus éprouvé que je ne le pense, dans quelques mois. j'y laisserais à nouveau l'empreinte de mes fidèles godillots. Et le nez tournés vars l'est, je reprendrais ma route et mon bâton. Avec, devant moi, dix mille kilomètres d’inconnu".

L'occasion pour moi de le retrouver et de suivre l'empreinte de ses godillots sur la route de la soie car j'ai très envie de continuer cette lecture en me procurant les deux autres tomes. 



En cherchant des informations sur le livre j'ai aussi repérer le livre avec des aquarelles, moyen pour Bernard Ollivier de fixer les images de son périple.



Et vous lecteurs, n'hésitez par à suivre cette longue marche ! 

Une belle lecture enrichissante au rythme des pas de Bernard Ollivier  !

lundi 21 octobre 2013

L'homme nu de Philippe Comar Gallimard / Musée d'Orsay



tous les livres sur Babelio.com



Mon avis :

Lecture dans le cadre de la dernière Masse critique chez Babelio ! Merci !


Quand je dis, lecture, je ne suis pas tout à fait juste puis qu’ici il s'agit d'un guide sur l'homme nu dans ses représentations artistiques : sculptures, peintures, photos, dessins... et que j'ai eu plus à voir qu'à lire.

Ce guide a été conçu pour accompagner une exposition d'oeuvres sur ce thème: 

Masculin / Masculin au Musée d'Orsay ! 





Ce guide nous présente quelques œuvres clés dans les représentions du nu masculin, il y a 8 modules présentés du modèle Grec au nu désiré...

50 illustrations dans une mise en page qui sur quelques reproductions nous offre tout de même quelques grand format enfin du A 4 c'est pas non plus immense et il nous faut déplier et replier le tout pour refermer le livre...

Le papier est de belle qualité mais je reste tout de même un peu frustrée dans le sens où il n'y a pas beaucoup d'informations et où l'on sent bien que ce guide vient pour compléter l'exposition et que du coup, pour ma part, en terme de peinture et bien je préférerais me délecter des œuvres d'art en format original au musée... 

Mais je ne suis pas Parisienne et je ne pense pas "monter" à Paris à temps pour en profiter. 

Je repense alors aux représentations de nus masculins qui ont marquées mes découvertes artistiques et de beaux souvenirs me reviennent :



Côté sculpture : La statue du David de Michelangelo, quelle claque, je me souviens encore de sa présence dans la Galerie des Offices à Florence, j'avais 15 ans ! J'aimerais bien le revoir et admirer cette œuvre splendide, très académique mais magnifique d'ailleurs on l'appelle David il Magnifico ! 

Côté peinture : il y a ce magnifique tableau, Le Berger d'Endymion, et sa lumière splendide sur ce corps luminescent rencontré au Louvre en avril 2012. 

Le berger Endymion, à la beauté idéale, reçoit la visite nocturne de la déesse Diane, qui le rejoint sous la forme d'un rayon lumineux. Son passage à travers le feuillage d'un arbre est facilité par Zéphyr. Le jeune Girodet, élève de David, qui peint cette toile à Rome en 1791, s'écarte délibérément de David et annonce le Romantisme. Le nu idéal est d'inspiration antique mais l'éclairage lunaire, l'effet mystérieux et irréel, appartiennent à une sensibilité nouvelle. Source le site : Le Louvre


Anne-Louis GIRODET DE ROUSSY-TRIOSON (Montargis (Loiret), 1767 - Paris, 1824)
Endymion. Effet de lune, dit aussi Le Sommeil d'Endymion


 

Côté photo le calendrier des Dieux du stade est souvent très réussi côté "corps désiré" .

côté pile du calendrier 2014.
 
Cette année je me suis réinscrite cette année à un atelier de dessin et je suis donc curieuse des représentations artistiques et j'aime flâner dans les musées. Nous aurons des séances de modèle vivant, la plupart du temps il s'agit de modèles féminins mais peut être auront nous un modèle masculin. Ces séances ne sont pas évidentes mais toujours très formatrices. Je vous montrerais à l'occasion.

Bonne lecture et surtout bon effeuillage de ces modèles masculins !

P.S : toute remarque désobligeante et/ou déplacée en commentaire sera définitivement censurée et non publiée !

mercredi 16 octobre 2013

Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh


 
Avant Elvis, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : pianiste virtuose, artiste exubérant, bête de scène et des plateaux télévisés. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l'excès, sur scène et hors scène. Un jour de l'été 1977, le bel et jeune Scott Thorson pénétra dans sa loge et, malgré la différence d'âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison secrète qui allait durer cinq ans. Ma Vie avec Liberace narre les coulisses de cette relation orageuse, de leur rencontre au Las Vegas Hilton à leur douloureuse rupture publique. D'après l'ouvrage de Scott Thorson

Le film n'ayant pas trouvé de distributeur pour le cinéma, Behind The Candelabra devient un téléfilm pour la chaîne HBO aux États-Unis tandis qu'une sortie en salles est prévue en France. SOURCE PREMIERE
 
Mon avis :


Voilà une semaine déjà que je suis allée voir ce film et il est encore temps que je vous en parle dans le cas ou vous souhaiteriez le voir, il est encore programmé !

J'ai gagné deux places pour ce film grâce au site CINEFRIENDS que je remercie ici, sur mon blog !

Oui, merci, parce que j'ai vu un film qui m'a plu avec des interprètes carrément bluffants : Michaël Douglas et Matt Damon tous les deux excellents !!!


Le film est tiré de l' histoire vraie de la relation entre Liberace et Scott Thorson !  Relation cachée autant que sulfureuse, relation d'amour autant que de soumissions ! 


 J'ai aimé n'insinuer dans la vie intime de ces deux hommes, voir ce que Liberace a toujours caché ! La relation de ce couple homosexuel n'est pas simple et Liberace prends l'ascendant sur Scott jusqu'à en faire sa "chose". 


Les deux acteurs sont corps et âmes liés à leurs personnages et ce sont de sacrées prestations que nous avons là !!!

Mickaël Douglas se présente sans fard et pas toujours à son avantage !


 et Matt Damon est un vrai caméléon, il passe de terriblement sexy à beaucoup moins et réalise une belle prestation toute en retenue. 


Ces deux acteurs rendent parfaitement crédibles cette histoire et ça tombe bien puisqu'elle est vraie ;-) !!!

Le travail de maquillage et la réalisation des costumes sont en totale adéquation avec la réalité au vu des photos et vidéos que j'ai pu voir sur le net.


La débauche de luxe est omniprésente, le spectacle est toujours grandiose et Kitchissime ! 


Il y a de l'émotion aussi et j'ai même eu la larme à l’œil quand Scott est viré ... 

Il y a de l'humour et les scènes en rapport avec la chirurgie esthétique sont désopilantes tout comme Rob Lowe le chirurgien plastique !


C'est assez chaud mais filmé tout de même avec pudeur !



En bref et parce que là encore je m'étale, un film qui mérite d'être vu pour les performances des deux acteurs 




Pour la présence de Scott Bakula aussi, ah ben bravo (clin d'oeil à Code Quantum !)



Pour la belle histoire d'amour entre ces deux hommes et pour le vision sociétale de cette époque (fin des années 70 et début des années 80), 


 Pour les décors et costumes !


et "coucougnette sur le slobard" pour l'humour ! 



Et aussi parce que Steven Soderbergh a dit qu'il ne tournerait plus...

Emmy Awards pour un téléfilm de prestige