mardi 29 août 2017

Tu, mio Erri De Luca


  
«Je comprenais mal pourquoi la virilité devait ignorer la douleur. Je la voyais appliquée aux hommes, j’essayais de la reproduire quand mon tour venait.
Lorsque j’arrivai sur la plage, mon effort pour me taire m’avait donné de la fièvre et Daniele montra à tout le monde la gloire de ma blessure. La curiosité d’une jeune fille jamais vue jusque-là, le contact de ses mains avec la mienne pleine de trous, chassèrent ma douleur de là aussi. Elle s’appelait Caia.»

Années cinquante, sur une île de pêcheurs. Un garçon de seize ans passe l’été dans la famille de son oncle. Il y côtoie un groupe de jeunes gens, dont Daniele, son cousin, et Caia, une mystérieuse jeune femme d’origine juive. Cette rencontre décisive va amorcer en lui une prise de conscience de la complexité de la condition humaine. Source Gallimard Folio

Mon avis :

Livre emprunté avant les grandes vacances attirée par l'auteur et la belle photo de la couverture qui sentait bon l'été.

Cette lecture fût lumineuse, la chaleur de l'été irradie cette histoire, les corps exultent.

Un livre sur l'adolescence et ses fulgurances et ses hésitations. On nous parle d'un premier amour.

 " On tombe amoureux de près mais pas trop, on tombe amoureux à partir d'un angle aigu, un peu  l'écart , dans une pièce, à côté de toute une tablée, assis dans un jardin où les autres dansent au rythme d'un petit air fade et décisif, sorte de colle de poisson pour un visage qui se fige, épinglé sur le diaphragme de la poitrine. "

Ce roman traite aussi des plaies terribles à panser à la fin de la guerre. Des jeunes générations ( ceux qui sont encore vivants...) qui doivent faire avec ce lourd héritage et reconstruire et aussi se reconstruire ...

Erri De Luca nous décrit à merveille la saison d'été sur cette île du sud. Et puis les personnages nous attirent. 

Le corps est au centre de ce livre, la mer, le soleil et le vent aussi.

C'est un "petit" roman que l'on ressent et qui nous imprègne d'une chaude saison d'été où les rencontres façonnent et  font grandir.

Erri De Luca ne me déçoit pas, après "Montedidio" (lu bien avant mon blog) et "Les poissons ne ferment pas les yeux" lu en 2015  

J'aime profondément son style qui attise mes sens 
comme le vent sur des braises. 

Vous souhaitez encore un peu plus de chaleur ?

 N'hésitez pas, ce livre est un beau livre que je vous recommande chaudement.

 " Le vent montait de la mer, il venait de Capri, assaillant avec force notre côté de l'île "Comment est-il pour vous le sirocco ? " demandais-je. "C'est le pire des vents. Il change la face de l'île, enlève une plage d'un coté, l'étend de l'autre. Ce n'est pas un vent le sirocco, c'est une rage. Le ciel disparaît, l'air chaud envahit la tête , l'empêche de raisonner. Il ne faut pas faire d'enfants quand souffle le sirocco, on ne doit pas prendre de décision non plus. Il fait éclater des incendies. Il fait sonner la cloche," tu l'entends ?" Un bourdonnement sourd remontait le courant du vent et arrivait faiblement jusqu'à la plage. " c'est un vent furieux .

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jeudi 24 août 2017

La légende de nos pères de Sorj Chalandon


J'ai laissé partir mon père sans écouter ce qu'il avait à me dire, le combattant qu'il avait été, le Résistant, le héros. J'ai tardé à le questionner, à moissonner sa mémoire. Il est mort en inconnu dans son coin de silence. Pour retrouver sa trace, j'ai rencontré Beauzaboc, un vieux soldat de l'ombre, lui aussi. J'ai accepté d'écrire son histoire, sans imaginer qu'elle allait nous précipiter lui et moi en enfer... 


Mon avis :

Sorj Chalandon est un auteur que j'apprécie beaucoup et que je lis toujours avec plaisir. Encore une fois cette histoire m'a emballée et émue. 

Mes lectures de cet écrivain (livres tous Didicacés)  :




 
Ce livre je l'ai acheté et fait didicacer à la fête du livre de Saint-Étienne en octobre 2015. 

Merci à Sorj Chalandon. S'il est à nouveau présent à l'édition 2017 de la fête du livre il aura ma visite pour son dernier paru qui plait assurément beaucoup.  

"Le jour d'avant " est un livre en accord avec le passé minier de Saint-Étienne alors j'espère que Sorj Chalandon sera parmi les auteurs de cette édition 2017.

Dans la dédicace l'auteur parle de mensonges et de vérité qui se répondent et ce sont des thèmes récurrents chez l'auteur. 

Les personnages chez Sorj Chalandon ne sont jamais ni tout noir ni tout blanc, on est loin des personnages manichéens et c'est une vision des êtres humains qui me plait.

Il y a toujours de la dureté quand on reconnait un semblant de vérité. On est bousculé et les personnages également.

Autre thème celui de la transmission, du travail de mémoire. La réalité d'un côté et l'histoire qui la façonne à son gré.

L'écriture comme témoin mais aussi révélatrice d'une vérité ou d'un mensonge.

Des personnes qui se montrent d'autres qui s'effacent ... 

Une bien belle façon d'aborder l'histoire de la résistance lors de la seconde guerre mondiale, de nous interroger sur celle-ci dans sa légende et/ou sa vérité.

  "Vérité. Le mot m'était venu un peu plus tôt, au moment de m'asseoir dans le salon du vieil homme. Tout ce que celui-ci racontait était-il vrai ? Ou pouvait-il être ne pas l'être ?Et puis quoi ? Après tout, peu m'importait. Mo rôle de biographe était d'entendre et de rapporter, de trouver d'autres mots, de chercher des images, des couleurs, des sons et des merveilles. Mon rôle était de de prendre chaque phrase pour vraie. Je n'étais plus journaliste, pas historien, et encore moins juge. Je n'avais à douter de rien. Je me trouvais injuste. Beuzaboc n'était pas venu me chercher. Il n'avait rien demandé  à personne. Comme mon père il avait vécu jusqu'à ce jour sans rien revendiquer. "

Une belle lecture de début juillet, je vais peut-être arriver à vous parler des autres aussi ;-) (plus que 5 et un 6ème en cours !)

En attendant j'ai encore un livre dans ma PAL de cet auteur " Le quatrième mur" et je découvrirais aussi son dernier né.  

Je ne peux que vous conseiller de lire Sorj Chalandon (si ce n'est pas déjà fait...), il est un auteur avec une vision très intéressante des hommes et de leurs blessures mais aussi de leurs forces et son écriture est belle. Il mets le travail de mémoire au centre de ses écrits et nous permets de nous interroger toujours et encore sur l'Histoire et sur ce qu'elle veut bien ou pas nous raconter.

" Le biographe est là pour autre chose que rapporter les faits. Il existe pour que d'autres disent d'eux-mêmes, pour ce qu'ils prétendent de leur vie. Il est là pour offrir à chacun sa part de vrai et sa part d'autre chose. Ni mensonge, ni falsification, mais promenade en lisière de tout cela à la fois."

Découvrir cet auteur sur Babelio.com

mardi 15 août 2017

A la mi août un nouveau compagnon à la maison


Je vous présente mon nouveau bébé chat : il s’appelle Nougat  !

Il est né le 5 mai 2017 c'est un matou et il est adorable. 

Il est à la maison depuis mercredi 9 août.

Il occupe mes jours de congés à la maison et comme vous le voyez m'empêche d'utiliser la souris pour faire les billets de mes lectures :-) (qui sont nombreuses en cet été)

Nougat ne remplace pas dans mon cœur mon Bounty trop tôt parti 
mais il remplit ma vie de douceurs et de jeux, j'en avais grand besoin.

Je fais de la ronronthérapie avec lui et des jeux au jardin !

Je suis ravie de son arrivée chez nous.

Bel été à vous tous !




lundi 7 août 2017

Blackmail blues de Chris Diehl



Tom Riley et Tess Lorenzi sont officiers de police au bureau des homicides de Las Caidas, en bordure du Pacifique. Depuis plusieurs années, ils mènent leurs enquêtes en binôme et leur relation, parfois ambiguë,  fait souvent jaser le commissariat. Mais par-delà une possible attirance, c’est bien l’élucidation des crimes qui ont lieu sur le comté qui les mobilise.

Comme celui de cet homme, David Pounds, retrouvé noyé et contusionné un matin au bord de l’eau, à  Lakewood. Il dirigeait une société de services informatiques et semblait mener une vie quelque peu « dissolue ». Voitures de sport, bijoux, voyages, multiples conquêtes féminines et affaires pas toujours très orthodoxes, en un mot le portrait du parfait flambeur.  Sa mort serait-elle liée à une vengeance amoureuse ?  Une dette de jeu ? Ou au contraire, Pounds aurait-il joué les maîtres-chanteurs ?

Pour Riley et Lorenzi, la liste des ennemis potentiels se révèle presque  aussi longue que les plages de Californie. Mais le temps presse car les statistiques sont formelles : un crime qui n’est pas résolu dans les trois premiers jours a de fortes chances de ne jamais l’être…

Les Éditions du Toucan m'ont fait un proposition de lecture en service de Presse début mai :

Bonjour; 
Vous aviez chroniqué en 2012 Enola Game de Chris Diehl. 
Son nouveau roman intitulé Blackmail Blues vient de paraître aux Editions du Toucan et nous souhaiterions vous le faire parvenir. Il s'agit d'un policier au paysage très californien. 
Pourriez-vous nous indiquer vos coordonnées pour l'envoi de ce livre ? 
Très cordialement, 

Roxane Lechevalier

J'ai répondu positivement à leur offre sympathique :

Bonjour,
merci beaucoup c'est un grand plaisir de découvrir un nouveau roman de Chris Dielh. J'avais beaucoup apprécié son "Enola Game" lu en effet en 2012 : http://imagimots.blogspot.fr/2012/06/enola-game-de-christel-diehl.html
C'est avec joie que je réponds à votre proposition. Un policier au paysage californien waouh un peu de chaleur et de soleil me feront grand bien par ce temps de grisaille et de froid....
Je vous donne mon adresse postale et ne manquerais pas après lecture de vous faire part de mon avis et de le publier sur mon blog et le site Babelio.
 
J'ai lu ce livre lu en mai 2017 (dans le train) et autant vous avouez que je suis extrêmement en retard sur mes billets de lecture.

7 livres lus jusqu'à présent dont j'aimerais bien vous parler. Je verrais si mes vacances à la maison me permettent de le faire (je rentre d'une quinzaine très agréable mi montagne mi océan).  

Mais passons enfin à mon avis sur Blackmail Blues :

Dans cette histoire l'auteur se lance dans un livre policier et je me suis trouvée bien loin de l'ambiance et de l'histoire d'Enola Game. ont D'ailleurs après lecture de Blackmail Blues force est de constater que j'ai nettement préféré Enola Game. Largement plus original dans l'histoire.

Avec Blackmail blues on rentre dans le schéma classique du roman policier. Un duo d'enquêteurs : un homme, une femme. Rien de nouveau sous le soleil... Tess et Tom : TN'T

A dire vrai j'ai trouvé ce livre extrêmement bavard, on décortique, on décortique chaque détail chaque élément de l'enquête... 

On suit l'enquête dans ses moindres détails, on débriefe aussi et on récapitule depuis le début ... Moi ça m'a lassé au fond.

L'auteur va essayer de distiller dans cette enquête une histoire entre ses deux principaux personnages. Mais si l'auteur décortique cette enquête de façon méticuleuse, elle ne va pas par contre creuser de trop la psychologie de ces deux là. 

Quant au personnage trouvé mort au début du livre et qui engendre cette enquête : David Pounds et bien croyez moi son personnage est exécrable, à la limite peut-être de la caricature...

J'ai vraiment trouvé ce livre ( et je me répète moi aussi ...) trop descriptif et n'allant pas assez dans l'action. Oui, ce livre est trop bavard selon moi et puis l'auteur aurait pu faire le choix de faire avancer un peu plus en terme relationnel son duo. J'y ai cru et puis non ... 

La scène finale a fini par m'achever... Peu plausible, elle redéroule de A à Z en passant par toutes les lettres de l'alphabet les pourquoi du comment du parce-que, l'auteur du crime a fait ça ... C'est l'auteur du crime ( non je ne vous dirais rien même sous la torture...) qui explique tout ça en tenant en joue, Tom qui l'a enfin confondu ....

Bon, je vais me taire car trop de bavardages nuit souvent au propos... CQFD !

Vous l'aurez compris je n'ai pas été séduite par ce livre trop bavard.... 

Mais ce n'est que mon humble avis et je vous invite à le lire
 pour vous faire votre propre opinion. 

Sur Babelio des lecteurs sont plus enchantés que moi !

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De l'auteur, je vous recommande bien davantage " Enola Game ".
Merci aux Éditions du Toucan Noir pour l'envoi de ce livre.