dimanche 7 juin 2020

Et toujours les Forêts Sandrine COLLETTE


Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence.

À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts.

Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement. SOURCE JC LATTES


Mon avis :

Fin mai 2020, j'ai commencé le dernier livre de Sandrine Collette prêté par ma grande sœur. 

Rencontrée plusieurs fois au QDP de Lyon, cette auteure est très sympathique et nous a toujours fait de sympathiques dédicaces. Espérons que nous la reverrons en salon pour que ma sœur et moi puissions se faire dédicacer ce livre là.

Ce livre est la quatrième lecture de Sandrine Collette pour moi, après :

 "Nœuds d'acier" en octobre 2014 qui m'avait scotchée, après "Un grand vent de cendres" lu en mars 2016 qui m'avait déçue et pour finir par "Six fourmis blanches" en mars 2017 qui m'avait coupée le souffle.

J'ai donc souhaité découvrir ce livre dont j'entendais de plus en plus de bien jusqu’à ce que ma sœur me le prête.

J'avais lu également les premières pages de ce livre sur le magazine Lire.

Ce livre commencé j'ai alors fait un terrible cauchemar de fin du monde, on allait tous y passer, prémonitoire surtout pour cette lecture... Covid + Collette + Et toujours les forêts et me voilà dans l'ambiance de ce roman post apocalyptique. 

Mais bon pas grave je m'accroche et Sandrine Collette m'embarque dans ce récit post apocalyptique ! Si quelques invraisemblances (tout à cramé et il y a encore tout dans les magasins... Même l'eau en bouteille plastique...) m'ont gênée au départ, celles-ci sont vite balayées par le récit de la survie de Correntin.

Je suis donc rentrée dans l'histoire et j'ai lu ce livre en moins d'une semaine ( en ayant repris le travail à temps complet au collège).

Ce récit s'attache à mettre en avant les liens de filiation et surtout ceux de la paternité. La transmission de la vie coûte que coûte.

La nature est décrite dans sa désolation. On ne sait pas ce qu'il c'est passé, comme une accident nucléaire mais on n'a pas plus d'information...Le propos de Sandrine Collette ne situe pas là.

Le climat se dégrade , trop chaud, trop froid, tout est à l'excès et finalement ça nous interroge ... 

Sandrine Collette ne prend pas le parti de la leçon moraliste mais nous met en face des problèmes qui surgissent déjà. 

Le personnage de Corentin n'a pas connu la douceur d'un foyer, abandonné par sa mère et non désiré pour en rajouter.

Augustine son arrière grand-mère est son seul point d'ancrage. Le seul lien qui le ferra marcher pour retourner dans les forêts la retrouver.

Il y a de "La route" de Cormac Mac Carthy ( si vous cliquez vous verrez mon billet lu en 2010) dans le début de ce roman.

Se nourrir, boire, marcher, une quête vers l'autre aussi.

L'autre est aussi l'animal, Correntin va croiser la route d'un petit chiot aveugle, rescapé d'une portée qu'il c'était décidé à achever devant le peu d'espoir de leur survie....

Ainsi Corentin va commencer à s'occuper de quelqu'un, il devient comme un père nourrisseur. 

La relation à la nature est complètement détruite, les animaux ont aussi tous disparu...
" D'autres fois , il regardait les Forêts et il obligeait sont imagination à les recolorer. C'était à coups de pinceaux, de souvenirs et d'espoirs"

Le retour dans les Forêts où il retrouvera Augustine et Mathilde son amour de jeunesse inassouvi,  va lancer Correntin dans une quête de renaissance.

Mathilde deviendra vite le ventre permettant de redonner de la vie.

L'histoire est rude, il y a peu d'espoir, pas d'espoir mais dans tout ce chaos il y a un soupçon d'espoir et cette volonté de redonner la vie. 
"S'il n'y avait plus d'étoiles. Il n'y avait plus perdre son regard dans le ciel, il n'y avait plus de quoi rêver. C'était tout."
Alors ce couple unit dans le pire, va recréer la vie en faisant des enfants. Des enfants de ce nouveau monde sans lumière, sans couleur. Ils auront des noms d'étoiles et j'ai beaucoup aimé cette façon d'apporter la lumière. 

Ces enfants n'ont connu que ce monde là mais ils ont très vite envie de construire leur monde et de rencontrer d'autres personnes. 

Même l'aveugle, le chiot adopté par Corentin sur la route en venant aux forêts, finira lui aussi par fonder une famille avec une louve.

Car oui les loups sont de retour et ils sont de toutes sortes, ces loups. Et les plus dangereux ne sont peut être pas ceux que l'on croirait. Oui, "Le loup est un loup pour l'homme" ...



Ce livre est âpre, dur, aussi triste que ce monde 
sans couleur, sans espoir et sans vie. 

Mais ce livre m'a accaparé, dans ce qu'il nous raconte 
de notre condition humaine 

J'ai aimé grandir et me battre 
au côté de cet homme qui n'a pas beaucoup reçu 
mais qui a donné beaucoup 
et qui a tenu bon, coûte que coûte pour faire perdurer la vie.

Ce livre m'a fait pleuré, autant vous prévenir. 

Mais ce livre je l'ai beaucoup apprécié, 
un des meilleurs que j'ai lu de Sandrine Collette.

Merci à elle et à ma grande sœur ♥



" Il serait celui qui tient les autres et que personne ne tient jamais. Celui qui donne la main - pas celui qui la prend. Celui qui enveloppe, qui rassure, qui fait face, alors même qu'il crève de peur, de froid, de fatigue, celui sur lequel on compte et qui compte."

" Il y eu un signe... Et ce n'était pas une erreur, un mirage... Mais un minuscule bout d'herbe qui avait émergé de la terre morte et dont le vert faisait presque mal aux yeux tant la couleur avait disparu du monde. "

8 commentaires:

  1. Désolée, mais je sens que cette auteure n'est pas pour moi. Trop de ? Je ne sais pas...

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    1. Coucou,
      ne sois pas désolée ;-) quand tu dis trop de ? que veux-tu dire en fait ?
      Bisous

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  2. Une de ces lecture dont on se souvient.

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    1. Coucou,
      oui une lecture marquante au fer blanc.
      Bises

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  3. j'ai lu les mêmes titres que toi sauf ce dernier, je les ai tous beaucoup aimés mais Animal m'a déçue, vraiment. Donc, je ne sais pas… A noter, le magnifique Les larmes noires sur la terre (qui n'est pas un polar!)

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    1. Coucou Violette,
      je n'ai pas lu encore Animal je verrais alors ...
      Et j'ai déjà noté Les larmes noires sur la terre.
      J'ai aussi lu "L'appel de la forêt" et j'ai bien aimé ce Buck
      Bisous

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  4. Pas très réjouissant tout ça ! C'est de saison remarque...

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    1. Coucou,
      oui mais avec un beau message néanmoins...
      Gardons le moral
      bisous bisous

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