Qui ne s’est senti, de sa vie, vaciller ? Qui ne s’est jamais senti « au bord de » ? Qui n’a jamais été tenté d’abandonner la course ?
Clara, trente-deux ans, travaille dans une société de crédit. Compétente, investie, efficace, elle enchaîne les rendez-vous et atteint ses objectifs. Un matin, tout lâche. Elle ne retourne pas travailler. Des semaines, des mois de solitude et de vide s’ouvrent devant elle. Amis, amours, famille, collègues, tout se délite dans l’ordre ou le désordre de leur apparition dans sa vie. La vague de fond qui la saisit modifie ses impressions et ses sentiments.
Ce matin-là dévoile la mosaïque d’une vie et la perte de son unité, de son allant et de son élan. Une vie qui se refuse à continuer privée de sens et doit se réinventer. Une histoire minuscule et universelle porteuse d’espoir.
Venue à l’écriture par la poésie, Gaëlle Josse publie ses trois premiers romans aux éditions Autrement. Récompensés par plusieurs prix littéraires, ils sont aujourd’hui étudiés dans de nombreux lycées. Chez Notabilia, Le Dernier Gardien d’Ellis Island (2014) est un grand succès public et critique : il remporte, entre autres, le prix de Littérature de l’Union européenne. Une longue impatience (Notabilia, 2018) est lauréat du prix du public du Salon de Genève ainsi que du prix Simenon et du prix Exbrayat. Une femme en contre-jour (Notabilia, 2019) reçoit le prix des lecteurs Terres de Paroles 2020. Plusieurs de ses romans sont traduits.#Cematinlà #NetGalleyFrance
Mon avis :
Cette lecture je l'appréhendais un peu et elle m'attirait inexorablement aussi.
Je souhaitais aussi découvrir cette auteure et NetGalley proposait ce livre en partenariat alors je me suis lancée et je l'ai obtenu en partenariat !
Un livre court que j'ai apprécié dans sa justesse de la description des sentiments et émotions qui parcourent Clara. Le constat d'une vie à un moment donné, un bien lourd constat.
L'auteure aborde ici les sentiments d'incomplétude, d'inutilité et de vacuité de la vie qui peuvent s'emparer de nous à tout moment.
"Elle s'est arrêtée, s'est assise sur un banc, comme une petite vieille qui nourrit les animaux. Finies les longues balades urbaines, le pas énergique, tonique, glissé, un pas de sportive, finie la salle de gym, en microshort et brassière, pour y sculpter son corps, muscler son ventre, son dos, ses bras, ses cuisses, elle avance à pas mesurés dans la ville, à petits trajets, petits objectifs. Elle se force. Et cette lassitude qui tombe sur les épaules, soudain."
Cette femme subit ce que l'on appelle en anglais "Burn out", une dépression. Tout lui pèse, elle n'arrive plus à vivre sa vie, n'a plus aucune envie ni énergie.
Gaëlle Josse parvient en peu de mots à pointer ces sentiments qui peuvent nous traverser.
" Ce qu'elle voudrait c'est une belle nuit bleue, pleine entière, sans sursauts dans le sommeil, sans pensées qui harcèlent, sans paniques soudaines, une nuit ronde, lente, une nuit amie. "
La spirale pourrait être infernalement descendante, et elle l'est, mais il y a aussi dans ce livre "une main posée sur l'épaule", c'est le souhait de l'auteure. On a dans ce livre ce qui peut nous rattacher à la vie.
Dans la littérature, toute cette dépression pourrait être analyser sans branches auxquelles se raccrocher. Gaëlle Josse a eu envie, elle, de décrire cette descente en enfer, ou du moins cette plongée brutale dans le "rien". Elle a su placer quelques branches pour ralentir la chute et j'ai trouvé pour ma part que ça faisait du bien de lire ça.
Quand on passe par de mauvaises choses dans sa vie, il est pour ma part important de permettre à des éléments positifs d'être présents.
Existe-t-il des livres qui vont jusqu'au néant ? Oui sans doute, des autopsies de dépressions. Pour ma part ces livres seraient très difficiles à lire, sans une petite lumière il est difficile d'avancer ...
Ce livre, je l'ai fortement apprécié, il décrit très bien la dépression et accorde également à son personnage principal et donc à ses lecteurs, le droit d'aller mieux.
"Elle pense à ce mot, la reverdie, un mot démodé qu'elle avait trouvé joli, lu dans un livre il y a longtemps. Quand tout revient , en force, en beauté, en joie, en énergie. Ce mouvement entêté de lumière, de l'oxygène et de la sève, qui ramène vers la vie. les beaux jours ont chassé le froid avec lenteur et obstination, dans une avancée incertaine mais sans retour.
Elle pense à ce conte, ce personnage qui chercher désespérément à recoudre son ombre qu'on lui a un jour arrachée. Elle est en train de recoudre la sienne. De devenir entière.
Le désir et la faim. Ca revient, doucement, à petit pas, mais c'est là.
Elle va dire oui. "
J'ai lu ce livre dans une période de tempête intérieure et il ne m'a pas pesé mais permis de me sentir moins mal, car moins seule...
Gaëlle Josse ne prétend pas donner des clés de guérison car celles-ci sont personnelles à chacun mais elle met une main sur l'épaule pour ceux qui vont mal et c'est essentiel.
Il reste quand on est tout en bas le rebond qui permet de retourner respirer le grand air.
Ce livre est ma première lecture de cette auteure
et c'est une belle découverte
avec cette écriture juste et humaine qui m'a beaucoup plu.
Alors même si le sujet est lourd c'est vrai,
il est délicatement et positivement traité.
Un livre sur la dépression, même plein d'espoir, très peu pour moi.
RépondreSupprimerCoucou Jérôme,
Supprimeralors faut pas se forcer hein
et c'est pas non plus plein plein d'espoir mais il reste des branches :-)
Bises
Bonjour, je n’ai pas lu celui- là, mais une femme en contre- jour ; là, j’ai découvert l’incroyable histoire de Vivien Meier. Du coup, on m’a offert un album- photos de cette photographe……..De fil n aiguilles, tout un chemin…
RépondreSupprimerBonjour Anne,
SupprimerUne femme à contre-jour me tente énormément et j'ai vu quelques clichés de Vivien Meier et j'ai trouvé très juste et beau son regard photographique d'ailleurs il s'apparente à l'écriture de Gaëlle Josse je pense.
Bisous en espérant que tu ailles bien
Magnifique Une longue impatience du même auteur, sensible, délicat...
RépondreSupprimerBrigitte, Poitiers
Bonjour Brigitte,
Supprimermerci pour votre passage ici et j'ai également noté "Une longue impatience" de Gaëlle Josse qui a sans nul doute la plume sensible et délicate. Ces adjectifs reviennent souvent.
@ bientôt
Didi, je répondrai bien sûr au mail, mais oui, l'écriture de Gaëlle Josse colle parfaitement aux photos de Vivien Meier. Une vie incroyable! Tout un roman, justement.
RépondreSupprimerBonsoir Anne, j'ai hâte de découvrir la vie de cette artiste aux travers des mots de Gaëlle Josse.
SupprimerBises
Pas sûre que cette auteure soit pour moi, dommage...
RépondreSupprimerBonsoir Keisha,
SupprimerPeut être que ce titre là ne te convient pas ...
Bises
Un rebond un peu trop facile et rapide à mes yeux, ce qui m'a déçue.
RépondreSupprimerCoucou Alex,
Supprimerpas tout à fait un rebond mais une petite lumière qui pointe...
Bises
J'ai beaucoup aimé chaque livre que j'ai lu de cette auteure... mais cela commence à dater. Il faut absolument que je retourne vers sa plume ! Donc pourquoi pas avec ce titre ?!
RépondreSupprimerCoucou Géraldine,
Supprimercette auteure à une belle plume et je poursuivrai sa découverte avec plaisir.
Bisous