jeudi 16 août 2018

Les heures rouges Leni Zumas

États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l’être aussi. Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, cinq femmes voient leur destin se lier à l’aube de cette nouvelle ère.
Ro, professeure célibataire, se débat avec le projet de biographie d’Eivør Mínervudottír, exploratrice islandaise du XIX ème siècle injustement méconnue. À quarante-deux ans, elle tente un autre pari : concevoir un enfant. Mais l’enfant ne vient pas, et ni l’horloge biologique ni le calendrier politique ne militent en faveur de Ro, qui ressasse les drames de son passé. Des enfants, Susan en a : deux bambins tendres et turbulents. Pourtant Susan est lasse de sa vie de mère au foyer – de son renoncement à une carrière d’avocate, de la banalité des jours qui passent et se ressemblent. Mattie, la meilleure élève de Ro, n’a pas peur de l’avenir : elle sera scientifique. Et elle peut compter sur l’amour de ses parents adoptifs. Par curiosité, Mattie se laisse déshabiller à l’arrière d’une voiture. Ne sait-elle pas, pourtant, que la curiosité a un prix ? Et enfin, Gin. Gin la guérisseuse, Gin la marginale à laquelle les hommes font un procès en sorcellerie parce qu’elle a refusé qu’ils se servent des femmes.
Il y a du Virginia Woolf et du Margaret Atwood dans le récit polyphonique qui émane de ce chœur de femmes aux âges et aux aspirations divers. Il y a de l’engagement, de la colère dans le traitement d’un sujet si tristement prophétique, si fatalement universel. Il y a beaucoup d’ironie dans les instantanés de cette petite ville américaine, empêtrée dans ses tabous et ses préjugés. Mais il y a surtout de l’espoir, et une foi immense dans les ressources de chacune pour s’affranchir de sa condition. Âpre et lumineux, Les Heures rouges annonce l’arrivée en France d’un écrivain. Source Les Presses de la Cité

Mon avis :

Nous sommes le 16 août (déjà...) et les Presses de la Cité font paraître ce roman aujourd'hui pour la rentrée littéraire de 2018 ! 

J'ai eu le privilège de le découvrir en avant première grâce à une Masse Critique particulière de mon cher Babelio ♥♥♥

Il est l'heure ( rouge...) de vous dévoiler mon avis et de vous inciter à le lire.

Tout d'abord je tiens à vous signaler que ce livre est un bel objet, avec une belle couverture rouge au graphisme suggestif et aux rabats intérieurs.

On suit dans cette histoire 5 femmes, 4 dans le présent et une dans le passé. 

Les chapitres sont nominatifs et suivent alternativement ces différentes femmes. Ainsi Leni Zumas en dresse les portraits et nous donne une vision plus généraliste des femmes.

Il y a l'exploratrice au XIX ème siècle, il y a la biographe, la fille, l'épouse et la guérisseuse.

Un élément est au centre du destin de ces femmes, l'avortement sera interdit très bientôt. 

" Après le 15 janvier, lorsque la loi "Chaque enfant a besoin d'un père et d'une mère" (UPUM) entrera en vigueur, aucun enfant adopté n'aura a souffrir du manque de temps d'une femme célibataire, de sa faible d'opinion d'elle-même, de son pouvoir d'achat insuffisant. Chaque enfant adopté récoltera les avantages que procure un foyer avec deux parents. S'il y a moins de mères célibataires, disent les membres du congrès, le nombre de criminels , toxicomanes et bénéficiaires de l'aide sociale diminuera? Il y aura moins de cultivateurs de grenades. Moins d'animateurs de talk-shows. moins d'inventeurs de nouveaux traitements. Moins de présidents des États-Unis. "
Les répercussions sont immenses sur leurs destins et la vie de ses 5 femmes font se croiser, se mêler, se lier...

" Ce qui (l'incrédulité) était stupide. Elle savait - en tant que professeure d'histoire, c'était son métier - combien d'horreurs étaient légitimées au grand jour, contre la volonté de la plupart des gens.

Une fois l'avortement déclaré illégal, avaient annoncé les membres du Congrès, il y aurait plus de bébés susceptibles d'être adoptés. Interdire l'IVG ne causait de mal à personne, avaient-ils affirmé, parce que les gens qui avaient un utérus défectueux ou un sperme anormal pourraient simplement adopter tous ces bébés supplémentaires. Mais les choses ne s'étaient pas passées ainsi."


Leni Zumas a réussi à m'intéresser à toutes ses femmes. Qu'elles soient mère ou pas, qu'elles exercent une profession ou pas, qu'elles soient reconnues ou pas ... Elle met leurs forces en avant et pointe aussi leurs fragilités.

Le message de l'auteur sur la liberté de disposer de son corps est distillé de façon intelligente. 

L'auteure nous démontre aussi qu'il 'y a pas qu'un modèle de vie à prôner. Qu'une femme peut ne pas se qualifier uniquement par sa condition de mère. 


" N'être ni l'une ni l'autre. 
Elle ne veut pas limiter sa vie à "en avoir un".
Ni à "ne pas en avoir un "
Cesser de réduire la vie à une case à cocher, à une case de calendrier."

Les hommes par contre ici ne sont pas tellement mis en avant, non ils sont même un peu effacé... Trop peut-être ...  Je serais d'ailleurs curieuse d'un avis masculin sur ce livre. Messieurs n'hésitez pas à le lire.

Les Presses de la Cité nous parle de la naissance d'une grande auteure féministe. Je ne sais pas qu'en penser...

J'ai lu et apprécié ce livre que j'ai lu rapidement, le rythme de ces petits paragraphes nous entraînant à tourner les pages facilement.

Toutes les fragilités de ces femmes et toutes leurs forces m'ont séduites. J'ai eu tout de même un faible pour la guérisseuse, un personnage "différent" très touchant.

Un livre à découvrir et à vous procurer 
dès aujourd'hui 16 août 2018 dans votre librairie. 

Faites connaissances avec ces femmes, 
et par leurs intermédiaires avec les femmes !

tous les livres sur Babelio.com

Et gardons en tête de sauvegarder nos acquis précieux, 
merci Madame Simone Veil ♥
et de veiller à nos droits fondamentaux en tant que femme.


6 commentaires:

  1. Me voilà conquise. Allez zou, chez ma libraire.

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    1. Coucou Alex,
      oui une lecture sympathique que Les heures rouges teintée de féminisme.
      Bisous

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  2. Why not? En plus, ça pourrait être l'occasion d'avoir un avis de mâle ;-)

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    1. Coucou toi :-)
      Ah oui alors un avis de mâle j'en suis curieuse.
      Bisous et @ bientôt

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  3. Déjà une tentation pour la rentrée, c'est malin !^^

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    1. Coucou et bon retour ;-)
      et un mâle de plus pour un avis masculin.
      Bisous

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