Trois octogénaires épris de liberté vivent selon leur propre loi en forêt profonde dans le nord de l'Ontario. Non loin de là, deux hommes, l'un gardien d'un hôtel fantôme et l'autre planteur de marijuana, veillent sur l'ermitage des vieillards. Leur vie d'hommes libres et solitaires sera perturbée par l'arrivée de deux femmes. D'abord une photographe en quête du dernier survivant des grands feux qui ont ravagé la région au début du XXe siècle. Puis une deuxième visiteuse, très vieille celle-là, Marie-Desneige, un être aérien et lumineux qui détient le secret des amours impossibles. La vie ne sera plus la même à l'ermitage.
Il pleuvait des oiseaux est un superbe récit qui nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens. L'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
Mon avis :Collection Folio (n° 5874),Gallimard
Parution : 08-01-2015
Livre lu dans le cadre de la masse critique du 22 janvier 2015 chez Babelio !
Merci à Babelio qui compte désormais 200 000 membres et moi et moi et moi !
Merci également au Éditions Folio !
J'avais retenu dans un coin de ma mémoire ce titre poétique ainsi que le souvenir que de nombreux lecteurs l'avaient aimé et en avaient parlé avec bonheur.
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Même si ce n'était pas mon unique choix, ce livre est bien arrivé en ce mois de février, mois des amoureux.
Et la masse critique pour nous faire oublier l'hiver était bien nécessaire entre le froid et la neige et une voiture coincée sur le passage à niveau le matin tôt avant d'aller au taf ... Presque une heure de lecture en plus de quoi bien prendre son mal en patience...
Un bien beau roman offert par Babelio.
Ce titre évoque une poésie triste et belle.
Vivre loin de tout, en plein milieu d'une nature sauvage et authentique pour posséder cette liberté de vivre et de mourir, voilà ce que recherche les personnages de ce roman.
" - La liberté, ma jolie, la liberté de choisir ma vie.- Et sa mort, à ajouté Charlie.Et ils sont partis d'un grand éclat de rire."
Ces hommes, dont on ne sait pas grand chose, vivent là en toute amitié entre hommes et leurs chiens.
Il y a Charlie et son Chummy, il y a Tom et aussi Ted Boychuk.
Ces trois hommes sont vieux et finalement pas si isolés que ça, ils sont aidés par deux autres hommes, Bruno et Steve, des marginaux qui eux restent tout de même en lien avec la société...
Ted est un rescapé des grands incendies, c'est sur les traces de sa légende qu'une photographe, baptisée Ange-Aimée, va rentrer dans cet univers masculin.
" Tout est là, ce pétillement de lumière rose dans les yeux d'une petite vieille qui s'amuse avec son âge et cette image d'une pluie d'oiseaux sous un ciel noir, tout vient de là. La photographe ne se serait pas aventurée sur les routes du Nord, ne se serait pas lancée dans cette quête si elle avait pris une photo à ce moment là, si elle avait fait clic sur cette pluie d'oiseaux dans les yeux de la petite vieille du High Park.
Séduite et intriguée par une vieille dame qui portait en elle des images d'une beauté apocalyptique et puis séduite et intriguée par toutes ces vieilles personnes qui avaient la tête peuplée des mêmes images.
Elle en était venue à les aimer plus qu'elle n'aurait cru. Elle aimait leurs voix usées, leurs visages ravagés, elle aimait leurs gestes lents, leurs hésitations devant un mot qui fuit, un souvenir qui se refuse, elle aimait les voir se laisser dériver dans les courants de leur pensée et puis, au milieu d'une phrase s'assoupir. Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut.
Elle avait rencontrer tous les survivants connus des grands feux. Boychuk devait être le dernier. "
Il sera alors trop tard, Ted étant tout juste décédé... Mais il a laissé derrière lui toute une œuvre picturale retraçant les grands incendies dont il a été le rescapé et aussi révélant ses amours impossibles...
Cette univers masculin va être aussi bousculer par l'arrivée d'une petite femme Marie-Desneige. La tante de Bruno, un être quelque peu surnaturel, qui va ravir par sa fragilité les cœurs de ce compagnonnage et plus particulièrement celui de Charlie.
" la petite vieille était vraiment minuscule, de la taille d'un enfant de douze ans, très fragile, une poupée de porcelaine et ne bougeait qu'à petits gestes. Elle s'est appuyée sur le bras que lui a tendu Bruno et à pas de souricette, elle s'est laissé conduire vers ce que j'appelais l'hôtel du Libanais malgré le peu qui lui en restait."
On assiste alors à une nouvelle vie pour cette femme qui a passé toute sa "première vie" dans un asile.
" La communauté du lac se souda pendant cet hiver , blottie au fin fond des grands froids, jamais très loin des uns des autres. Marie-Desneige s'épanouit comme une jeune fille au milieu de toutes leurs attentions. "
et aussi à une belle histoire d'amour entre elle et Charlie.
" On s'habitua à les voir ensemble. Quand elle n'était pas chez lui, il était chez elle ou bien ils allaient ensemble dans la neige épaisse observer les signes d'un printemps qui tardait à venir. Elle, si menue et fragile, petit oiseau toujours sur le point d'être emporter par un vent de panique, et lui, si lourd et si lent, un bloc de granit que rien ne semblait pouvoir ébranler. "
Un livre qui se lit avec plaisir, un livre dont le propos poétique m'a touché. J'ai aimé que l'univers féminin vienne bousculer cet univers rugueux masculin.
L'arrivée de Marie-Desneige est comme l'arrivée de la neige, elle recouvre tout ce qui n'est pas beau tout en apaisant tout ce petit monde.
De l'amour, de la poésie, de la nature, de l'amitié, de l'art
La fin est trouble, voir double...
Mais les réalités ne sont pas toujours ce qu'elles sont...
Alors laissons nous aller aux rêves...
" Le bonheur a besoin simplement qu'on y consente. Marie-Desneige et Charlie ont quelques années devant eux et ils comptent s'en faire toute une vie. Ils resteront cachés aux yeux du monde.
Et la mort ? Eh bien, elle rôde encore. Il ne faut pas s'en faire avec la mort, elle rôde dans toutes les histoires. "
N'hésitez pas à aller à la rencontre
de cette petite communauté
remplie d'humanité.
Ta critique donne bien envie de découvrir ce roman!!!!
RépondreSupprimerBonsoir Chrys,
Supprimerla quête de cette photographe ne pourra que te toucher, connaissant tout ton travail avec les personnes âgées.
Bises et bonnes vacances
Ce n'est pas le genre de livre qui m'attire aux premiers abords mais j'avoue que tu as su attiser mon attention...!!!
RépondreSupprimerBonne soirée :)
Bonjour Cristina,
Supprimersi j'ai pu attiser ton attention alors j'en suis heureuse.
Une belle lecture.
Bises
Maintenant qu'il est sorti en poche, je n'ai plus d'excuses !
RépondreSupprimercoucou,
Supprimermais je crois que tu l'as lu... C'est même ton billet qui m'étais resté en mémoire...
Bises
euh je suis confuse, ce n'est pas chez toi que j'avais lu un billet ... enfin j'ai confondu avec un autre livre ...
SupprimerEt le pire c'est que je suis en vacances....
Bises
Le titre ne m'aurait pas tenté, mais après ton billet, je le note.
RépondreSupprimerCoucou Alex,
Supprimeret bien j'en suis heureuse ;-)
Toi qui parles des livres en proposant entre autre l'image que tu retiens de ta lecture, je pense que ce livre te laissera beaucoup d' images.
Bises
J'ai beaucoup aimé ce livre et je vois que tu l'as apprécié aussi !
RépondreSupprimerBon week-end !
Bonjour Enitram,
Supprimeroui j'ai beaucoup aimé ce livre entre poésie et témoignage au fin fond des grandes forêts.
Bises
Il m'attend sagement, chouette !
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas de chouette mais d'oiseaux ... Hihihihi
SupprimerBises et bonne lecture quand ce sera à son tour
Un très très beau livre, je viens de rajouter ton lien chez moi..
RépondreSupprimerBisous et bonne soirée
Bonjour Nadine,
Supprimeroui une belle lecture toujours en moi. Merci pour le lien et ton avis chez toi ;-)
Bises