dimanche 20 mars 2022

Un long, si long après-midi Inga Vesper

 


Dans un quartier riche et ensoleillé de Los Angeles, tout semble parfait. Mais la perfection n’existe pas, et là où il y a soleil, il y a ombre.

Secrets et tragédies se cachent à chaque coin de rue.

Dans une veine qui rappelle La Couleur des sentiments ou Desperate Housewives, Un long, si long après-midi est un premier roman époustouflant au cœur d’une Amérique asphyxiée par son sexisme et son racisme ordinaires.

« Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien-sûr. Pas encore. En réalité, j’ai du mal à y croire moi-même. Pourtant, quand je me suis réveillée ce matin, j’ai su que c’était vrai. »

C’est l’été 1959, les pelouses bien taillées de Sunnylakes, en Californie, cuisent sous le soleil. Dans la chaleur étouffante d’une trop longue après-midi, Joyce, une mère de famille comme on en rencontre dans les belles histoires du rêve américain, s’ennuie. Ses enfants crient, son mari va bientôt rentrer, les minutes rampent comme des limaces.

C’est l’été 1959 et Ruby, la femme de ménage de Joyce, rejoint la maison où elle doit effectuer ses dernières heures de travail de la journée. Mais Joyce a disparu et ne subsiste plus dans la cuisine qu’une mince tâche de sang sur le sol.

C’est l’été 1959 et quand on suspecte un crime, la femme de ménage noire et célibataire est toujours la meilleure des suspectes. Le fusible à faire sauter pour éviter que n’explose le grand miroir des faux semblants. Si ce n’est que Ruby a décidé de se saisir de son propre sort. L’émancipation féminine et raciale n’est pas encore à la mode, mais elle est déterminée à faire entendre sa voix.

L' auteure : Née en Allemagne, l’auteure anglaise Inga Vesper a longtemps travaillé comme aide-soignante, avant de se tourner vers le journalisme. Elle a travaillé comme reporter en Syrie et en Tanzanie.

Un long, si long après-midi est son premier roman.


#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance

Mon avis : 

Une lecture bien sympathique offerte par NetGalley et les Editions La Martinière.

Attirée par cette couverture à l'allure vintage et par les thèmes, j'ai postulé pour avoir cette lecture en partenariat et je l'ai obtenu. Merci ♥

C'est une écriture très visuelle qui s'est offerte à moi avec cette lecture. 

Une écriture fluide, avec des chapitres courts, alternants les 3 personnages principaux : Joyce, Ruby et Mick. 

Tiens, je remarque que dans le résumé on ne parle pas de lui… Etonnant, car il a une place importante dans cette enquête et dans cette histoire et j'ai d'ailleurs bien aimé ce personnage qui écoute les femmes et leur donne leur chance. 

Cette enquête pousse la porte d'un univers qui semble lisse et sans histoire. Là, où il est important de sauver les apparences et où chacun joue le rôle qui lui est dévolu.

J'ai apprécié le combat de ces femmes qui se démènent dans cet univers macho et raciste.

Le personnage de Ruby, cumule les deux désavantages, en étant une femme et en étant noire.

A tout moment au cours du livre je me suis attendue à ce qu'elle soit jugée coupable. 

Je trouve que l'auteure n'a pas été très agréable avec l'inspecteur Mick. Pourtant celui-ci n'a pas été, ni macho, ni raciste… Je l'ai bien aimé cet inspecteur moi. 

Une lecture sympathique et fluide que je verrais bien adaptée au cinéma, par contre je ne trouve pas que nous soyons dans la même veine que les deux films cités...

Alors chers amis je vous invite à un long si long après-midi en lecture, 

celui-ci passera très vite à coup sur !


samedi 5 mars 2022

Ton absence n'est que ténèbres Jón Kalman Stefánsson


 
Un homme se retrouve dans une église, quelque part dans les fjords de l’ouest, sans savoir comment il est arrivé là, ni pourquoi. C’est comme s’il avait perdu tous ses repères. Quand il découvre l’inscription « Ton absence n’est que ténèbres » sur une tombe du cimetière du village, une femme se présentant comme la fille de la défunte lui propose de l’amener chez sa sœur qui tient le seul hôtel des environs. L’homme se rend alors compte qu’il n’est pas simplement perdu, mais amnésique : tout le monde semble le connaître, mais lui n’a aucune souvenir ni de Soley, la propriétaire de l’hôtel, ni de sa sœur Runa, ou encore d’Aldis, leur mère tant regrettée. Petit à petit, se déploient alors différents récits, comme pour lui rendre la mémoire perdue, en le plongeant dans la grande histoire de cette famille, du milieu du 19ème siècle jusqu’en 2020. Aldis, une fille de la ville revenue dans les fjords pour y avoir croisé le regard bleu d’Haraldur ; Pétur, un pasteur marié, écrivant des lettres au poète Hölderlin et amoureux d’une inconnue ; Asi, dont la vie est régie par un appétit sexuel indomptable ; Svana, qui doit abandonner son fils si elle veut sauver son mariage ; Jon, un père de famille aimant mais incapable de résister à l’alcool ; Pall et Elias qui n’ont pas le courage de vivre leur histoire d’amour au grand jour ; Eirikur, un musicien que même sa réussite ne sauve pas de la tristesse – voici quelques-uns des personnages qui traversent cette saga familiale hors normes. Les actes manqués, les fragilités et les renoncements dominent la vie de ces femmes et hommes autant que la quête du bonheur. Tous se retrouvent confrontés à la question de savoir comment aimer, et tous doivent faire des choix difficiles.

 #Tonabsencenestqueténèbres #NetGalleyFrance 

Mon avis :

Alors que dire sur cette lecture... Je vais sans doute me perdre dans un labyrinthe des sentiments. Il aura des " j'ai aimé" et des " je n'ai pas aimé". Les histoires d'amours finissent-elles mal en général ?

Quand NetGalley a proposé cette lecture, j'ai foncé tête baissée, il me le fallait ! Oui oui, oh oui Jón Kalman Stefánsson c'est de la bonne came !

D'ailleurs, j'ai déjà lu trois de ces romans et j'ai adoré les trois. Bon oki, il y en a un que je n'ai pas chroniqué encore ici et d'ailleurs je n'en parlerais peut être pas car trop bon pour le déflorer. Il fait partie d'un coffret de 3 livres de poches dont deux titres me restent à lire.

Je me suis plongée dans cette lecture qui comme une histoire d'amour, ou l'histoire de la vie est passée par des hauts et des bas cette fois ci. Pas ma première histoire d'amour avec cet auteur, ceci expliquant cela

Les hauts, c'est la philosophie de vie qui transpire dans ses lignes. J'ai noté tant de pages que si j'avais eu le livre en version papier il aurait ressemblé à un porc épic ! Beaucoup de phrases comme des citations puissantes sur la vie, l'amour, la mort.

Et Jón Kalman Stefánsson à même réussi à me faire pleurer et rire tout à la fois et c'est sacrément bien.

Et des histoires d'amour il y en a dans ce livre. Elles constituent ce lien dans la vie des divers personnages de ces familles au cours des siècles.

Il y a aussi les paysages de cet univers des fjords islandais et cette campagne reculée, si belle que les habitants s'en servent d'exutoire, de refuge, ou de lieu de perdition.

Il y a aussi, tout un côté où l'auteur pose une réflexion sur la création littéraire. En effet, l'homme que l'on trouve au début ressemble sacrément à un écrivain (Jon lui même ?) et il se trouve comme le créateur de toutes ces histoires, de toutes ses vies. 

Il a le pouvoir de les faire avancer comme bon lui semble. Enfin, pas tout a fait non plus, car la mort, cette grande faucheuse est là toujours tapie dans les ténèbres de silence. 

Les morts et les vivants tissant une grande toile sur terre et au-delà.

L'auteur parle aussi, pas directement, de la place de la religion dans la vie.

Comme toujours chez l'auteur on fait fi des chronologies et on progresse dans l'histoire, dans les histoires à travers les âges. 

Alors, que dire sur ce que je n'ai pas aimé. 

C'est quand l'auteur se répète, se répète, se répète… Il n'est pas rare de voir sur la même page plusieurs fois les mêmes phrases. Encore une fois, sans doute, c'est une manière pour lui de parler de la création littéraire. De celle qui nécessite de déposer tant de fois son ouvrage sur la table, mais en tant que lectrice ça m'a agacé, ça n'avançait pas

Et puis la dernière partie m'a presque énervée, tant on se perdait en conjectures, tant on laissait de côté certains personnages que j'avais adorés pour creuser un peu sur d'autres mais sans non plus trop en dire. On n'avait pas tous les tenants et aboutissants et les multiples personnages étaient parfois laisser pour compte par l'auteur. Soupir.

Ah oui j'oubliais de vous dire ! Je finirais ma chronique par cette note musicale et positive. Dans ce livre la musique est en haute place et accompagne les personnages dans leur vie.

Je vous ai concocté une liste musicale avec la liste donnée par l'auteur en fin de livre .

Merci à lui, car c'est une très belle liste ♥ avec des découvertes pour moi (surtout sur des chanteurs islandais et aussi un peu de rap) et des chansons et des interprètes que j'aime beaucoup (Bowie, Dylan, Nina Simone, Springsteen et j'en passe ). 


Bonne lecture à vous chers amis d'ici ! Je vous invite à découvrir cet auteur que j'aime et qui m'attends encore au détour de ces lignes. 

 Merci à Netgalley et aux éditions Grasset pour ce partenariat !