Présentation de l'éditeur
Ecrivain voyageur s'il en fut, Somerset Maugham nous a fait la grâce de restituer dans ses nouvelles une galerie de personnages plus pittoresques les uns que les autres et un panorama des lieux d'une grande diversité - en Europe, mais aussi en Asie et en Amérique - que son humeur vagabonde lui a donné l'occasion de rencontrer et d'observer. C'est ainsi tout un monde, dont le souvenir aujourd'hui s'estompe mais dont plus d'un voyageur contemporain peut être nostalgique, qui s'offre à notre regard de lecteur et de curieux. Avec en prime l'humour permanent teinté parfois d'une pointe - de cruauté qui est la marque de fabrique de ce grand raconteur d'histoires. Peut-être le plus grand.
Somerset Maugham
William Somerset Maugham est né en 1874 à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris. Orphelin à l'âge de dix ans, il rejoint l'Angleterre où il est élevé par un oncle pasteur. Diplômé de philosophie et de médecine de Cantorbéry, Maugham découvre, à travers son activité de médecin, la misère de Londres, sujet de ses premiers romans : Liza de Lambeth (1897) et Mrs Craddock (1902). Il abandonne bientôt la médecine pour succomber à l'appel du large et de l'exotisme et devenir un infatigable écrivain globe-trotteur. Il sillonne l'Asie, les Antilles et l'Amérique du Sud. Depuis la France, il aborde, entre drame et comédie, le théâtre : A Man of Honour, Lady Frederic, Jack Strate Maître incontesté de la fiction, Somerset Maugham écrit plus d'une vingtaine de romans et près de cent vingt nouvelles, dont Servitude humaine, Le Fil du rasoir, Mr Ashenden, agent secret ou La Comédienne William Somerset Maugham est décédé en 1965, à Cap-Ferrat, sa seconde patrie de cœur.
Mon avis :
Un régal que ce recueil pour moi, qui suis adepte du format nouvelle.
Sommerset Maugham est sans conteste un nouvelliste de talent, les codes du genre sont respectés et les nouvelles sont d'une efficacité littéraire incroyable !
Si vous voulez une définition ou même des définitions de ce qu'est une nouvelle je vous invite à lire ce billet sur ce forum : ICI
Le livre est assez gros plus de 650 pages et comporte 24 nouvelles, le titre de ce recueil "Madame la colonelle" composant la première nouvelle.
Partenariat de BOB du 15 août celui-ci a commencé réellement à réception du livre le 18 septembre pour moi je ne suis donc pas vraiment à l'heure pour vous faire partager mes impressions de lecture !
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Pour vous expliquer mon retard de lecture, je dois vous dire que le mois de septembre a été pour moi, un mois lourd question travail et comme je lis avant de m'endormir le soir et bien ma lecture était très brève mes paupières ne voulant pas m'obéir ...
Mais revenons au livre et au style très fort de Somerset Maugham. On a avec lui un Guy de Maupassant à la sauce anglaise, avec un soupçon d'humour "so british" en plus.
Les nouvelles de Maupassant étant plus noires, quoique ici aussi, ce n'est pas toujours très marrant...
Si Somerset parle d'un monde passé, on trouve néanmoins dans nombre de ses nouvelles comme une intemporalité de l'étude des mœurs masculines. La condition féminine ayant quant à elle évoluée depuis, et heureusement pour nous les femmes !
Hélas, la femme reste tout de même, du moins dans le domaine du cœur, attachée à ces messieurs, ceux ci ont des mœurs parfois si dissolus que les pleurs féminins s'en suivent forcément ...
Le narrateur, qui à mon avis est très souvent l'auteur lui-même (même si la Préface nous mets en garde quant à ce procédé et nous indique que le narrateur est un personnage à part entière de la nouvelle) à un regard sur la femme très juste que j'ai apprécié. De plus l'auteur est très sarcastique à propos du sexe dit "fort".
"Il est toujours difficile pour une homme de supporter le manque de réserve dont les femmes font preuve dans leurs affaires de cœur. Elles n'ont aucunes pudeur. Elles parlent entre elles sans le moindre embarras des sujets les plus intimes. la discrétion est une vertu masculine. Mais l'homme à beau savoir ceci en théorie, à chaque fois qu'il est confronté avec ce manque de retenue des femmes, il en reçoit un nouveau choc."
Extrait de : "La vertu "
J'ai particulièrement aimé les nouvelles : "Vertu" et également "le pain de l'exil" et aussi "Le bedeau" et "Lord Mountdrago "... En fait, je me suis régalée avec toutes ces bouchées à la Queen !(oh le jeu de mot !) et je remercie vivement BOB pour cet agréable partenariat.
Les tableaux de la campagne anglaise sont agréablement brossés ainsi que l'intérieur des demeures anglaises :
" Le mauvais temps est si fréquent en Angleterre qu'il n'est que justice d'y voir des beaux jours plus beaux que partout ailleurs. Cette soirée de juin était idéale : pas un seul nuage ne masquait le bleu du ciel , l'air était d'une grande douceur ; devant nous , s'étendait la haute plaine ondulée, verdoyante et boisée, avec, à l'arrière-plan, les toits rouges d'un hameau enserrant son église. Bref, l'une de ces journées où lo'n est heureux de vivre. Des bribes de poésie me revenaient à l'esprit confusément."
"Des tableaux de chasse anglais d'autrefois décoraient la salle à manger dont les sièges de style Chippendale étaient d'une valeur inestimable. Des portraits dits Reynolds et de Gainsborough, des paysages de John Crome et de Richard Wilson agrémentaient le salon. Même la chambre qui m'était affectée, avec son lit à colonnes, contenaient des oeuvres d'art : des aquarelles de Birket Foster. C'était beau, et vivre dans ce décor était un ravissement."Deux extraits de : "Le pain de l'exil "
Dans Lord Mountdrago le monde politique est décrit de façon acerbe.
Pas de pitié pour l'opposant !
Pas de pitié pour l'opposant !
Lord Mountdrago parlant de son opposant Griffiths :
"Je reconnais que de temps à autre, il avait une sorte d'éloquence de tréteau qui agissait sur les cerveaux débiles des membres de son parti. Ils étaient sensibles à sa conviction et ne trouvaient pas, comme moi, sa sentimentalité repoussante. Une certaine sentimentalité est monnaie courrante dans les débats politiques. les nations sont régies par leur propre intérêt, mais elles préfèrent croire que leurs buts sont altruistes et cela justifie le recours de l'homme politiques aux mots flatteurs et aux belles phrases quand il veut faire croire au corps électoral que le dur marchandage qu'il entreprend au seul profit de son pays tend au bien de l'humanité. L'erreur de ces gens comme Griffiths est de prendre ces mots flatteurs et ces belles phrases pour argent comptant. Grifftihs est un hurluberlu, un dangereux hurluberlu. Il se dit idéaliste ; il a sur les lèvres toutes les fastidieuses bêtises dont le clan nous rabat les oreilles depuis des années. La non-violence. La fraternité humaine. Vous connaissez toutes ces niaiseries."
Mon conseil :
Lisez ce recueil de nouvelles !
Vous pouvez même le lire par petite tranche, vous en avez 24 dans ce receuil avec des parts plus ou moins grandes selon votre appétit !
Et si vous aimez, sachez que vous pouvez en trouver plus de 120 dans toute l'oeuvre de Somerset Maugham et croyez moi ce n'est pas du tout indigeste !
Bonnes lectures !
En lisant ce recueil j'avais en tête la chanson d'Alain Souchon, je vous mets les paroles et aussi la chanson :
Somerset Maugham
by Alain Souchon
On somnolait chez nous, comme ça
Dans notre jungle, le calme plat
Il a déboulé dans l'soir
En disant: "Mes malles
Sont encore au port"
Moi j'étais largué, classé
Elle était bouche bée
Et lui, c'était Robert Taylor
Comme dans ces nouvelles pour dames
De Somerset Maugham
Ils sont faits pour deux, ces bambous
Trois là-d'dans, ça va plus du tout
Il avait gagné la cup
Fumé navy cut
Claqué les tirelires
Quand elle enlevait sa main de ma main
Ses yeux de mes yeux
Ça me faisait souffrir
Comme dans ces nouvelles pour dames
De Somerset Maugham
Je voudrais qu'il s'en aille, de quoi j'ai l'air
Avec mes détails, mes haltères
Il portait des lions sur le dos
Pour elle comme cadeau
Ça salissait tout
Moi je me sentais vieillot, fidèle
Propriétaire d'elle
Malheureux comme tout
Comme dans ces nouvelles pour dames
De Somerset Maugham
Les capitaines beaux, lâchez-moi
Les femmes sont sensibles à tout ça
Laissez-nous tranquilles baskets
Chocolat noisette
Sur notre canapé
Allez, Somerset, ailleurs
Casser les autres cœurs
Des autres fiancés
Comme dans ces nouvelles pour dames
De Somerset Maugham
Comme dans ces nouvelles pour dames
De Somerset Maugham
Découvrez la playlist Somerset Maugham avec Alain Souchon
pas toujours facile de lire un livre en temps et en heure pour un partenariat.
RépondreSupprimerMe demande si je vais y arriver avec "L'arc-en-ciel de la gravité" de Thomas Pynchon ... 1104 pages !!!
J'ai décidé d'être un peu plus raisonnable et de moins participer aux partenariats... pour faire descendre ma pal... enfin, je vais essayer...
bonne soirée,
bises
Bonsoir Didi, je note ce recueil car j'avoue n'avoir jamais lu de Somersert Maugham (oui, je sais, ce n'est pas bien). Bonne soirée. PS: j'aime beaucoup la chanson de Souchon.
RépondreSupprimeralain Souchon....mais bien sur...je me disait que Somerset Mauham ça me disait quelque chose...
RépondreSupprimerJ'ai vraiment apprécié ces nouvelles sauf le racisme de certaines nouvelles !!!
RépondreSupprimerDans l'ensemble c'est quand même une vision très pessimiste de la condition humaine mais j'aime beaucoup son écriture : tout est essentiel !
@ Mazel : oui les partenariats sont toujours agréables mais il faut savoir aussi parfois pouvoir s'en détacher car les lectures sont aussi parfois de long périple et des romans fleuves comme celui dont tu parles mérite sans doute un long cheminement.
RépondreSupprimerAu fait Mazel je n'arrive pas à retrouver ton billet que j'ai beaucoup aimé sur notre partenariat commun ? Ton blog est si fourni que je m'y perds ... Tu pourras me redonner le chemin ? Merci
@ Dasola : tu n'as pas à avoir honte si tu savais le nombre d'écrivain qu'il me reste à connaître et qui sont le top ... Chacun son rythme et ses envies quand je dis "Lisez le" ce n'est pas vraiment un ordre juste que j'ai aimé et que je fais déborder mon enthousiasme !
@ Isabelle ; j'aime Souchon et sa capacité comme Somerset Maugham de décrire une époque à travers ses chansons.
@ Maggie : oui époque du colonialisme oblige ...
la vision pessimiste s'égaie parfois par des pied de nez à la vie comme dans Le bedeau par exemple ;-)
Un auteur à l'oeuvre foisonnante qu'on oublie parfois, et pourtant quel talent !
RépondreSupprimer@ Delphine :
RépondreSupprimeroui les nouvelles collections de ce type permettent de le redécouvrir ou mm de le découvrir !
Merci de ton passage chez moi !
@ Mazel : impossible de mettre un commentaire sur ton blog ... je le mets ici
"Merci de m'avoir redonné le chemin !
J'adore ton billet et les illustrations que tu as mises !
Vraiment c'est un régal et comme toi j'apprécie que BOB nous donnes aussi en partenariat des oeuvres plus anciennes comme celle là.
Merci encore et bonne journée pluvieuse ici :-("
bel article, comme d'hab !
RépondreSupprimerbien documenté et surtout rehaussé d'une touche musicale !
Bravo Did !
@ Wal : merci mon amie :-)
RépondreSupprimerIl n'est pas rare que mes lectures s'accompagnent de musique :-)
C'est drôle, pour moi aussi Somerset Maugham va de pair avec la chanson d'Alain Souchon, immanquablement.
RépondreSupprimerTon post n'arrange pas mon juke-box interne, qui fait tourner la chanson en boucle depuis un bon moment déjà ! ;-))
Bon dimanche !
V.
Je vois que tu l'as intégré à ton article cette fameuse chanson, de mon côté j'ai hésité.
RépondreSupprimertrès bon article!!
@ Valdelia : Souchon j'en suis fan ! Il me reste à le voir en concert ! Cet homme est un poète moderne !
RépondreSupprimer@ Stemilou : Merci ! J'avais envie de mettre de la musique à cette lecture !
Ah Souchon en concert, c'est déCONCERTant !
RépondreSupprimerJe l'ai vu il y a...ouh là là...plus de 20 ans, et en garde un très bon souvenir !
Beaucoup de présence, de sensiblité, et d'humour aussi !
Il passe un temps fou à papoter entre les chansons, ce qui plaît beaucoup au public.
Il avait débarqué vêtu d'une veste en satin rose vif...grand silence de l'assistance qui ne le reconnaissait plus.
Juste un gag de plus (il l'avait piquée à son assistante au dernier moment).
J'ai eu la chance de pouvoir lui parler le lendemain, dans la librairie où j'officiais : il riait encore de l'effet produit par sa veste rose !
Mais était redevenu ce grand garçon en jeans tire-bouchonnés, pull trop grand et anorak avachi.
Une crème d'homme.
@ Valdelia : c'est tout a fait l'image que j'ai de lui à la fois clown blanc et clown au nez rouge !
RépondreSupprimerQuelle chance de l'avoir croisé dans ta librairie ... En mm temps si ça m'arrivais je ne saurais quoi lui dire à part des banalités ...
Et bien, Didi, voilà quelques semaines que me trotte en tête l'envie de lire un Sommerset Maughan et voilà que tu me donnes envie, d'autant plus que je suis une inconditionnelle des nouvelles, brêves et qui vont à l'essentiel, surtout dans nos vies trop pressées !
RépondreSupprimerEt l'écriture de Sommerset est un vrai régal, pour y avoir goûté il y a un bon nombre d'années, déjà...
Et Souchon, adorable, dont la sensibilité fait écho... Bref, ton billet m'enchante !
Belle journée à toi,
Tatieva
@ Tatieva : n'hésite pas et ce qu'il y a de bien avec les recueils c'est que l'on pioche ce que l'on veut !
RépondreSupprimerMerci Tatieva de ton passage et ne te décourage pas dans ton travail artistique tes toiles sont très belles !
Je n'aime pas le genre de la nouvelle mais j'aime beaucoup Somerset Maugham, je retiens donc ce titre. Merci aussi pour la chanson de Souchon que je ne connaissais pas!
RépondreSupprimer@ Mango : de rien :-) et quel roman de Somerset as-tu aimé Mango ?
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les nouvelles, alors évidemment, ce recueil me tente...
RépondreSupprimer@ Emma : et bien n'hésite pas c'est un bon recueil très plaisant !
RépondreSupprimerMerci de ta visite chez moi :-)
je ne me souviens pas d'un titre de somerset maugham qui traite du combat d'un médecin contre la fievre puerpérale au début du siècle..quelqu'un peut il me rafraichir la memoire?.
RépondreSupprimermerci par avance
@ Anonyme : désolée de ne pouvoir vous aider j'ai essayer de chercher mais je ne trouve pas ... ce que je sais c'est que cette histoire n'est pas dans ce recueil de nouvelles là ...
RépondreSupprimerJe poursuis ma quête sans rien vous promettre ...
Au plaisir anonyme !