Fazil, le jeune narrateur de ce livre, part faire des études de lettres loin de chez lui. Devenu boursier après le décès de son père, il loue une chambre dans une modeste pension, un lieu fané où se côtoient des êtres inoubliables à la gravité poétique, qui tentent de passer entre les mailles du filet d’une ville habitée de présences menaçantes.Au quotidien, Fazil gagne sa vie en tant que figurant dans une émission de télévision, et c’est en ces lieux de fictions qu’il remarque une femme voluptueuse, vif-argent, qui pourrait être sa mère. Parenthèse exaltante, Fazil tombe éperdument amoureux de cette Madame Hayat qui l’entraîne comme au-delà de lui-même. Quelques jours plus tard, il fait la connaissance de la jeune Sila. Double bonheur, double initiation, double regard sur la magie d’une vie.L’analyse tout en finesse du sentiment amoureux trouve en ce livre de singuliers échos. Le personnage de Madame Hayat, solaire, et celui de Fazil, plus littéraire, plus engagé, convoquent les subtiles métaphores d’une aspiration à la liberté absolue dans un pays qui se referme autour d’eux sans jamais les atteindre.Pour celui qui se souvient que ce livre a été écrit en prison, l’émotion est profonde.Source Actes Sud (mon livre en Babel)
Mon avis :
Qu'il est beau ce livre, une couverture attirante, une femme évanescente, poitrine en avant, visage a demi caché et qu'elle fût belle ma lecture.
Fazil, le narrateur de cette histoire, est un jeune adulte qui va découvrir l'amour, le désir.
Il est étudiant et a subi un important changement de niveau de vie suite au décès de son père.
Ainsi, il se retrouve pour poursuivre ses études dans une maison en cohabitation avec d'autres personnes aux parcours compliqués.
On sent tout de suite que le pays est en proie à bien des privations.
Fazil s'attache à nous parler de tout ceux qu'il croise sur sa route, dans cette pension mais aussi dans les coulisses d'une émission TV où il va rencontrer Madame Hayat et à l'université où il étudie, il rencontre Silà.
Deux femmes, deux personnalités différentes, deux sources de jouissance pour Fazil ...
Difficile de faire un choix, et pourquoi faire un choix...
Au fur et à mesure de l'histoire, on observe les pensées de Fazil pencher davantage vers Madame Hayat. Cette femme avec une approche de la vie si fantasque et apparement si détachée.
Fazil sera envouté par son corps et aussi son coeur. Peut-être parce qu'elle lui échappe ...
Le roman progresse avec cette prise de conscience de Fazil pour cet amour qu'il ressent pour Madame Hayat. Il en reste hagard et assez perdu.
Le roman s'enfonce aussi inexorablement dans les tourments d'un pays, La Turquie, qui prive de plus en plus ses habitants des libertés fondamentales. L'auteur en a été privé lui aussi.
Le droit de s'exprimer, d'aimer, de lire, de rire, de croire en ce que l'on veut, d'être ce que l'on souhaite.
C'est un roman d'amour, un beau roman d'amour pas fleur bleue, Ahmet Altan décrit le sentiment d'amour avec beaucoup de subtilité et d'intelligence.
L'amour si imprévisible et foudoyant, cet amour qui n'est pas toujours appréhendé de la même manière chez les deux protagonistes.
J'aurais voulu à la fois ressembler à cette Madame Hayat dans sa philosophie de vie qui semble si légère et à propos et dans ce qu'elle inspire à son jeune amant. Et, j'aurais peur de lui ressembler car je sais bien que cette dame, à au fond d'elle, de profondes et douloureuses blessures.
"Naie pas peur, Marc Antoine (Fazil). Il ne faut pas avoir peur de rien dans la vie... La vie ne sert à rien d'autre qu'à être vécue. La stupidité, c'est d'économiser sur l'existence, en repoussant les plaisirs au lendemain, comme les avares. Car la vie ne s'éconmise pas... Si tu ne la dépenses pas, elle le fera d'elle même, et elle s'épuisera"
Cette image qu'elle donne à Fazil cache forcément moults tourments.
Je repense à elle, je repense à Madame Hayat, et je frémis à l'idée qu'elle ne soit plus là...
Les souvenirs sont-ils plus forts que le présent ? Tous les moments de nos vies constituent-ils ce que nous sommes ?
L'auteur, Ahmet Altan, emprisonné une bonne partie de sa vie utilise la littérature comme échapatoire et nous permet aussi de nous interroger sur ce qui compte vraiment dans une vie.
Merci à lui pour cette belle lecture,
j'ai littéralement aimée, comme le jeune Fazil,
cette Madame Hayat ♥
T revoila! Un auteur repéré pour un autre titre
RépondreSupprimerCoucou Keisha,
Supprimeroui je reviens à mon blog pour vous parler de lecture. J'ai pourtant lu pas mal cet été mais je n'ai pas pris le temps d'en écrire ici et informatiquement des billets ...
Je pense être plus présente dans les prochains jours.
J'espère que tu vas bien
Merci de toujours me lire ♥
J'avais beaucoup aimé ce personnage de femme.
RépondreSupprimerOui une belle personne qui nous captive.
SupprimerBisous et bonne fête du livre
P.S : décue car certains auteurs ont dû annuler leur venue au dernier moment...